Le personnel à deux mois sans salaire
L’Office national des postes du Mali a célébré la Journée internationale dans le désarroi total. Le personnel, dans la tourmente, est à deux mois sans salaire. Pendant ce temps, le PDG recrute son « beau-père », admis pourtant à la retraite.
Les caisses de la Poste sont vides. Jamais la structure ne s’est autant mal portée. Dans la cour de la Direction générale des postes, l’amertume et la désolation se lit sur tous les visages. Le personnel, déboussolé, déambule. En fait, il est à deux mois sans un copeck. Pour ne rien arranger de la situation, le nouveau PDG, à peine installé, a décidé de recruter un retraité. Il s’agit de Seydou Diarra, l’ancien secrétaire général du comité UNTM de la boîte. Ce dernier a partagé son bureau avec la mère de la femme du PDG qui servait également à la Poste. Cet ancien collègue de bureau de la belle-mère du PDG se comporte comme un demi-dieu au niveau de la direction. Mieux, malgré qu’il soit admis à la retraite, Seydou Diarra continue de gérer le syndicat de la poste.
Si le PDG refuse de se prononcer personnellement sur la situation de la structure, son chargé à la communication tente de noyer le poisson dans l’eau. Selon lui, au lieu de deux mois, le personnel n’a qu’un mois d’arriéré. Il affirme que le personnel a reçu son salaire du mois d’août le 20 septembre. « C’est seulement le mois de septembre qui n’est pas encore payé », se justifie-t-il. Le communicateur explique que cette situation est due à une tension de trésorerie occasionnée par le Trésor public. A ses dires, les services publics partenaires de la Poste n’ont pas versé ce qu’ils doivent à la poste.
Notre interlocuteur avoue que les recettes générées par l’Etablissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) ne sont pas suffisantes pour couvrir les salaires du personnel.
Et pourtant, le PDG procède à des recrutements. Toute chose qui augmente les charges financières.
Le communiquant de la boîte s’avoue incapable de dire la nature du contrat du vieux Diarra. Car, estime-t-il, seuls le PDG et Seydou Diarra connaissent la nature de ce contrat un peu tiré par les cheveux. Dans le bureau, un autre agent répondant au nom de Jean explique que le contrat du retraité se justifie par le fait que le PDG est un novice en matière de gestion. Donc, il a besoin d’un coach comme Seydou Diarra qui justifie plus de 30 ans d’expérience dans la boîte.
Alors, le ministre a-t-il nommé un inexpérimenté pour diriger la Poste ? Ou encore, le PDG a besoin de remercier l’ancien collègue de sa belle-mère ? Rien n’est moins sûr au regard de l’arrogance dont fait montre notre jeune PDG.
Le ministre de tutelle, Modibo Arouna Touré, nous informe qu’il suit la situation de très près, mais qu’il n’a pas connaissance de la situation rapportée.
C’est dans cette atmosphère de chienlit que le personnel a fêté la Journée internationale des postes. En attendant que la situation financière de la boîte s’améliore, les travailleurs peuvent prendre leur mal en patience et broyer du noir.
Harber MAIGA
Salut
Ils ont plus d’expériences que les gamins
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