Dans le cadre de son soutien à la transition, la Plateforme des légitimités traditionnelles et coutumières des régions Nord du Mali a organisé, le dimanche 12 novembre, la Journée d’engagement patriotique sous le thème « engagement patriotique et républicain pour le vivre ensemble et l’unité nationale du Mali » au Centre international de conférence de Bamako. C’était en présence du président de la commission d’organisation et chef de la Tribu Kel Ansar, Abdoul Madjid Ag Mohamed Ahmed dit Nasser.
Donner la parole aux légitimités traditionnelles autour du thème « engagement patriotique et républicain pour le vivre ensemble et l’unité nationale du Mali », afin de construire une vision commune et largement partagée avec l’ensemble des communautés du nord et toutes les autres communautés du pays. C’est l’objectif de cette rencontre, qui a regroupé plus de 400 participants dont des légitimités traditionnelles composées des chefs de tribus, des chefs de fractions, des chefs de villages, des chefs coutumiers et des leaders communautaires de l’ensemble du pays.
« Cette journée patriotique et républicaine pour le vivre ensemble, l’unité nationale et de soutien à la transition va permettre d’approfondir une vision commune sur la situation actuelle dans le nord du Mali et particulièrement la situation conflictuelle dans la région de Kidal mais aussi dans un élan patriotique de corroborer le soutien à la transition dans son processus de refondation en cours », a souligné le président de la commission d’organisation et par ailleurs chef de la Tribu Kel Ansar, Abdoul Madjid Ag Mohamed Ahmed dit Nasser. Aussi, la rencontre, qui s’est déroulée en présence du ministre de la Réconciliation, le Colonel Ismaël Wagué, s’inscrit dans le cadre de la consolidation des liens intercommunautaires et de promotion de l’unité nationale.
Après analyse des déclarations d’engagements de l’ensemble des légitimités traditionnelles, la Plateforme des légitimités traditionnelles et coutumières des régions Nord du Mali, dans une déclaration commune, réitère et réaffirme avec force et conviction son entière appartenance à la République du Mali unie dans sa diversité, à la forme républicaine et laïque de l’Etat.
Elle réaffirme son soutien indéfectible et sa reconnaissance au ministre de la Paix, de la Réconciliation et la Cohésion nationale dans le processus de mise en œuvre de l’Accord, et interpelle pour une nouvelle orientation susceptible d’apporter une plus grande implication des légitimités traditionnelles dans le processus de mise en œuvre de l’Accord.
Accélérer le processus de DDR
S’inquiétant particulièrement de la reprise des hostilités dans la région de Kidal et les conséquences humanitaires sur les populations, la plateforme demande solennellement au CSP PSD de déposer les armes. « Les conséquences de telles actions irréfléchies et inappropriées seront très préjudiciables aux populations et au vivre ensemble dans toute la zone », souligne la déclaration. Par la même occasion, la plateforme des légitimités traditionnelles et coutumières des régions Nord du Mali salue l’engagement patriotique de l’armée et félicite les progrès tangibles de la mise en œuvre de l’Accord pour la Paix et encourage les parties signataires à accélérer le processus de DDR qui clôt les aspects techniques de sa mise en œuvre.
Enfin, elle invite les légitimités traditionnelles et coutumières de l’Adrar des Ifoghas, sous l’emprise de la CMA, de se démarquer de la présente posture afin de sortir d’un engrenage stérile de la violence pour résolument s’engager auprès des siens de la République où chaque Malien a toute sa place. La plateforme invite toutes les légitimités du Mali du nord au sud à adhérer à la présente déclaration.
Il faut rappeler que la présente rencontre, qui s’est tenue au lendemain de la journée dédiée aux légitimités traditionnelles, intervient dans un contexte marqué par le retour de l’armée nationale dans la ville de Kidal après 11 ans d’absence. Cela après que les forces armées et de sécurité eurent réussi à bouter hors de la capitale de l’Adrar des Ifoghas les rebelles regroupés au sein du CSP.
Abdrahamane SISSOKO