La justice la plaie de la démocratie malienne : Le ministère Mohamed Ali Bathily saura-t-il relever le défi ?

    2

    La gestion des mandats d’arrêt internationaux émis contre les responsables du MNLA, la culture de l’impunité, les pratiques courantes des pots-de-vin par les fonctionnaires, l’indiscipline au sein des forces de sécurité, la corruption endémique dans les tribunaux… La liste des manquements de la justice malienne est remplie. La tâche n’est pas apparemment pas aisée. Puisque le ministre de la justice garde des sceaux est la deuxième personnalité du gouvernement après le Premier ministre.

     

    Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily
    Ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Mohamed Ali Bathily

    Lors de la rencontre avec le personnel du ministère de la justice, la semaine dernière, il a exprimé sa vision pour une justice saine, équitable au service de la société. « Ma force, ça serait vous », leur a-t-il dit. Il a demandé aux uns et autres de travailler pour relever les défis auxquels la justice est confrontée. Il s’agit de la corruption et surtout de l’impunité.

     

    Selon lui, il n’y a pas d’Etat sans droit. A en croire le ministre, il faut redorer le blason du droit, donc de la justice afin de réhabiliter l’Etat et de poursuivre en ces termes : une justice mal distribuée ouvre la voie à la révolte qui peut mettre en cause l’existence même d’Etat. Mais le ministre doit comprendre que son échec viendra du personnel du ministère de la justice de toutes les structures confondues. Et plus précisément des tribunaux. Des premiers responsables des tribunaux au dernier des plantons, c’est la course contre l’argent.

     

    La récente crise malienne trouve ses racines dans des années de détérioration des principales institutions en charge de veiller au respect de la primauté du droit, notamment le système judiciaire manquant cruellement de ressources, et l’indifférence face aux scandales de corruption a favorisé le développement d’une dangereuse culture de l’impunité, a expliqué Human Rights Watch. Le jour où les citoyens prendront leur courage entre leurs deux mains afin de dénoncer les erreurs de justice, la corruption au sein de la justice. Ce jour sera plus sanglant que les événements du 26 mars 1992 et ceux du 22 mars 2012. Tellement les déceptions sont grandes sur ce plan. Dans les tribunaux maliens ce sont ceux qui ont de l’argent qui gagnent les procès même avec des arguments et des pièces non fondées ou falsifiées. C’est toute une mafia. Selon le dernier communiqué Human Rights Watch sur notre pays, Il est urgent de s’attaquer aux abus et à la corruption marquant la récente crise. Le nouveau gouvernement du Mali devrait prendre des mesures concrètes pour renforcer la primauté du droit, poursuivre en justice les auteurs d’atteintes aux droits humains et pour lutter contre la corruption endémique. Vivement un changement de profondeur au sein de la justice malienne. Human Rights Watch l’a appelé à adopter une politique de tolérance zéro face aux abus commis par les forces de sécurité et à la corruption pratiquée par les fonctionnaires, à lutter contre la culture de l’impunité en renforçant le système judiciaire et en veillant à ce que les auteurs d’abus en temps de guerre soient poursuivis, à établir un mécanisme de recherche de la vérité représentatif et à prendre des mesures concrètes pour mettre un terme à la corruption.

    S.T

    Commentaires via Facebook :

    2 COMMENTAIRES

    1. C’est maintenant ou jamais pour lutter contre ce fléau. IBK a été plébiscité à 77% par les maliens, donc il a les coudées franches pour assainir la justice malienne tant décriée. C’est vrai que, le combat comme tout changement , ne sera pas facile en raison de l’opposition des forces de résistance qui commencent à s’organiser . Par exemple l’attitude hostile et défiante du procureur général et son subalterne à l’égard de leur ministre, participe quelque part à cette résistance au changement. Les jours à venir nous dirons plus clairement les vraies motivations de leur comportement.

    2. Ce mal-aller a eu la vue dure au Mali depuis plusieurs décennies. Un fonctionnaire mal payé et n’arrivant à entrer en possession de son salaire et qui vit cependant mieux qu’un Ministre, montre à suffisance qu’il vit autrement que par les voies orthodoxes. Un moment, ceux qui arrivaient à mieux se débrouiller, étaient les bénis, notamment ceux à qui les conditions étaient offertes et encouragées. Donc, il y a lieu de savoir qu’est-ce que la corruption pour comprendre que c’est l’homme malien, désormais ayant choisi les chemins cours pour avoir satisfaction du service public, qui entretient la corruption et toutes les autres malversations. Ainsi sont traités de méchants, de maudits les fonctionnaires qui refusaient d’adhérer au système. Ceux-ci au lieu de promotion sont écartés systématiquement. Le pouvoir public se souciait peu de l’éthique et de la probité de ses agents laissés à eux-mêmes des années sans contrôle aucun. Sinon est la maladie la plus facile à soigner, si le sentimentalisme est mis de côté.

    Comments are closed.