La conférence internationale de Bamako sur les manuscrits anciens ouverte hier : Les 400.000 manuscrits anciens du Mali au coeur des débats

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Organisée par le bureau de l’Unesco à Bamako, le Ministère malien de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique et l’Institut des Hautes Études et de la Recherche Islamique, ladite conférence se propose d’offrir un cadre de concertation innovant, réunissant tous les acteurs impliqués dans la gestion, la préservation et la valorisation des manuscrits du Mali. L’objetif fixé est de créer un cadre d’échanges entres les acteurs impliqués, afin d’aboutir à une plateforme en vue d’une meilleure conservation et exploitation scientifique des anciens manuscrits et d’arriver à une compréhension cohérente des défis auxquels les manuscrits de Tombouctou font face et à des propositions de pistes de réflexion en faveur d’une conservation et d’une exploitation durables de ces manuscrits à court, moyen et long terme.

Longtemps méconnus du grand public, les manuscrits anciens du Mali consistent aujourd’hui une mine d’information inépuisables pour les intellectuels et la communauté scientifique du monde entier. Rédigés et conservés pour la plupart à Tombouctou, ce trésor documentaire datant de la période médiévale, 13ème siècle pour les plus anciens, rassemble à la fois enseignements scientifiques et courtes lettres, écrits en arabe ou en langue “ajami”.

Des mathématiques aux sciences en passant par la philosophie, la grammaire et la théologie, les manuscrits anciens du Mali couvrent un large éventail de sujets qui en font des œuvres d’une valeur inestimable, transmis d’une génération à l’autre, au sein de familles détentrices. Ces manuscrits anciens constituent une partie considérable du patrimoine culturel du Mali et, au-delà, de l’Afrique et du reste du monde.

Le Mali compte environ 400.000 manuscrits, selon la dernière estimation. Selon le Ministre Tall, il s’agit d’un précieux trésor que nos prédécesseurs nous ont légués au fil des siècles et dont nous devons assurer la conservation afin qu’ils puissent également bénéficier aux générations futures.

Pour la sauvegarde des manuscrits, plusieurs questions se posent. Le Ministre Tall résument ces questions comme suit: “nous nous posons tous plusieurs questions autour de l’importance et de la gestion de ces manuscrits : Quelles visions universelles pour la sauvegarde des manuscrits ? Quels rôles doivent jouer l’État, les partenaires, ainsi que les communautés locales pour renforcer la protection des manuscrits ? Quel cadre juridique mettre en place pour protéger les manuscrits, les bibliothèques et les propriétaires ? Quelle vision en termes d’uniformisation des techniques de conservation ? Comment les savoirs et connaissances que contiennent les manuscrits peuvent-ils être mis au profit des grands défis actuels en matière de culture, d’identité, de gouvernance, d’éducation  et de résolution des conflits? Quels outils développer pour assurer les bailleurs de fonds sur l’utilisation des fonds reçus et permettre le suivi-évaluation ? Toutes ces questions sont fondamentales et doivent être débattues pour améliorer la conservation des manuscrits et tirer un meilleur profit pour la science, les techniques et le développement. Les points de vue seront donc confrontés pour que jaillisse la lumière qui éclairera leur avenir.

Aussi a t-il souligné que la création de l’Institut des Hauts Études et de Recherches Islamiques Ahmed Baba de Tombouctou, héritier du Centre pour la Documentation et la Recherche Ahmed Baba, traduit le souci des autorités maliennes à vouloir la valorisation du patrimoine écrit du Mali, une préoccupation de toujours des différents gouvernements de notre pays, de l’indépendance jusqu’à nos jours.

Alpha C. SOW

 

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