La justice transitionnelle et la réconciliation au Mali : La FIDH et l’AMDH pour mais contre l’impunité et l’injustice

0

La salle de presse du Centre international de conférence de Bamako a servi de cadre au séminaire international sur la justice transitionnelle et la réconciliation au Mali, les 6 et 7 octobre 2014. Parrainé par le Premier ministre, Moussa Marra, le séminaire a enregistré la présence du ministre de la réconciliation nationale,  Zahaby Ould Sidi  Mohamed,  le président de l’AMDH (Association Malienne des Droits de l’Homme) Me Moctar Mariko ; la présidente d’honneur de la FIDH(Fédération Internationale des Droits de l’Homme) Mme Souhayr Belhassen ; le représentant spécial du secrétaire général des nations unies, chef de la MINUSMA, Guillaume Ngueffa et le chef de la délégation de l’Union Européenne au Mali,Richard Zink.

Ce séminaire organisé par l’AMDH (association malienne des droits de l’homme) et la FIDH (la fédération internationale des ligues des droits de l’homme) visait à rassembler les acteurs de la réconciliation nationale, afin de contribuer aux travaux de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation dans ses objectifs, ses méthodes de travail et son impact.

Dans le cadre de leur action, la FIDH et l’AMHD agissent en faveur de « la justice transitionnelle et l’Etat de droit », en  organisant un atelier international consacré à la justice transitionnelle et à la réconciliation, afin de questionner les attentes d’un processus de réconciliation nationale au Mali.

Au regard des  expériences conduites dans d’autres pays en sortie de crise et en consultant les cadres et leaders de la société civile et des différentes administrations sur le processus de justice transitionnelle et de réconciliation, conformément à la feuille de route des autorités maliennes, la FIDH et l’AMDH envisagent de contribuer à ce processus.

Me Moctar Mariko, président de l’AMDH, demeure convaincu que les mécanismes de réconciliation nationale vont nécessairement s’appuyer sur la parole de toutes les victimes et garantir leurs droits à la justice, à la vérité et à la réparation pour une sortie de crise définitive.

« j’ose espérer que la commission vérité justice et réconciliation(CVJR) créée le 15 janvier 2014 sera une catharsis pour le pays, notamment grâce à l’expression publique des victimes . Nous comprendrons alors que le plus souvent toutes les communautés ont été victimes et que c’est la relation entre l’Etat et le citoyen qui doit évoluer. Cependant, la nomination des 15 commissaires est toujours attendue à l’heure actuelle», ajoute-il.

Pour sa part, le premier ministre Moussa Mara, « la CVJR répond mieux aux aspirations de la population malienne et aux exigences de tous les acteurs. Pour lui, la consolidation de l’Etat de droit est un élément fondamental de la protection des droits des citoyens et donc de la stabilité, l’engagement du Mali avec le soutien de la communauté internationale pour la promotion de la protection des droits humains est réel ».

A justice transitionnelle, la FIDH préfère souvent le terme justice en transition ou justice reconstructive, qui consiste en fait en une articulation  entre la justice nationale qui prend en charge des crimes qu’elle peut encore juger et la CVJR qui prend en charge les crimes du passé, les réparations et propose des réformes pour garantir la non-répétition des violations des droits humains, a indiqué Mme Souhayr Belhassen , présidente de la FIIDH.

Les objectifs spécifiques  de ce séminaire sont entre autres le renforcement des capacités des acteurs nationaux sur les mécanismes de la justice transitionnelle et de la réconciliation nationale ; dégager des lignes directrices pour le plaidoyer des organisation de société civile en faveur des mécanismes de réconciliation conforme aux aspirations de la société malienne ; reformuler des recommandations et solutions pertinentes et de proposer un plan d’action de mise en œuvre des recommandations.

Sidibé Safiatou, stagiaire

Commentaires via Facebook :