Au fur et à mesure que la rumeur de la réhabilitation de l’ex-dictateur général Moussa Traoré se repande à travers les salons feutrés de Bamako, un mouvement de protestation s’organise pour contrer ce qu’on appelle une insulte à la nation.
Grâcié par l’ancien président de la République en fin de mandat, Alpha Oumar Konaré, l’ex-dictateur Moussa Traoré est depuis lors dans une résidence à Djicoroni-para où avec l’actuel chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré, celui qui a été condamné pour crime de sang et crime économique semble jouir de beaucoup de privilèges. Il serait selon certaines sources en train de bénéficier de toutes les prérogatives dues à un ancien chef d’Etat. Comme pour dire que la réhabilitation de celui que certains maliens ne vont jamais pardonner est faite dans la pratique. Mais depuis quelques jours, de fortes rumeurs font état de la volonté du même ATT d’engager la procédure judiciaire de la réhabilitation de l’homme.
C’est ce discours que tous les maliens ne sont pas prêts à concevoir. Regroupés dans des associations comme « Association répères » ou encore « collectif des patriotes pour la justice au Mali », ces maliens estiment que réhabiliter l’ancien chef de l’Etat, le général Moussa Traoré, sera une insulte aux victimes des 23 ans de règne de GMT. Surtout les martyres de la démocratie qui pourront se mettre à retourner dans leurs tombes. Aussi, on se pose la question si juridiquement il est admissible que quelqu’un qui a été condamné à mort, bien que grâcié par la suite, doit être définitivement réhabilité. Et même si cela est faisable, les opposants à la réhabilitation de Moussa Traoré, pensent qu’il sera trop tôt pour amorcer une telle aventure, car avancent-ils, les plaies sont encore loin d’être cicatricées. ATT qui est au terme de son second et dernier mandat, va-t-il entendre la voix de ces associations et renoncer à son projet ? C’est là toute la question.
La Rédaction