La justice malienne continue de faire parler d’elle. Selon le dernier rapport de l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), au sein de nos juridictions, on s’adonnerait à l’établissement de faux jugements et de faux certificats de divorce. Des révélations qui rajouteraient au discrédit dont font l’objet certains de nos magistrats.
Les juridictions maliennes traînent désormais de très mauvaise réputation. A en croire le dernier rapport de l’AMDH, dont nous détenons une copie, en plus de la corruption et du laxisme, certains acteurs de la justice n’hésitent plus à poser des actes contraires à la loi, à l’éthique et à la déontologie. C’est ainsi qu’au niveau de certaines juridictions, on assiste à la délivrance de faux jugements et de faux certificats de divorce. Des accusations confirmées par la délivrance en début d’année au tribunal de première instance de Kati par un greffier d’un faux certificat de divorce à un Malien résidant en France contre le paiement de 100 000 F CFA. Suite aux différentes plaintes portées contre lui par le procureur et le greffier en chef de cette juridiction, l’intéressé fut placé sous mandat de dépôt puis suspendu de ses fonctions pendant quelques temps. Mais ce qui a été regrettable dans ladite affaire, c’est que le même greffier a, par la suite, bénéficié d’une promotion et exerce actuellement comme greffier en chef à la juridiction de Ténenkou.
D’un crime à un autre
Mais ce n’est pas dans ce domaine seulement que nos hommes en robes et en toges s’illustrent négativement. Il s’agit de la fameuse pratique de la mise à disposition par laquelle certains magistrats détiennent des citoyens sans aucun mandat de dépôt. Il s’agit là de détention arbitraire, une mesure privative de liberté sans aucune base légale. Aussi, il faut déplorer, selon toujours l’AMDH, la non effectivité de l’aide judicaire gratuite pourtant prévue par la loi. Des violations graves qui entachent la crédibilité de notre démocratie.
Abdoulaye Diakité