Ces deux associations ont décidé de commettre un groupe d’experts Irganda et CIAT de 5 membres de part et d’autre pour travailler sur les différents points de convergence.
Une forte délégation du Collectif intégrateur des Immochagues et alliés de la région de Tombouctou (CIAT), conduite par son président, Ibrahim Ag Nock, a été reçue par l’association Irganda à son siège le mercredi 24 mars 2021. L’ancien Premier ministre, Issoufi Maïga, président d’Irganda, a réservé un accueil chaleureux à ses hôtes. Cette rencontre bipartite s’est soldée par une convergence de vue sur les préoccupations et la nécessité d’entreprendre des actions communes.
Après les présentations des objectifs et stratégies des deux associations par leur président et la présentation des membres des deux délégations, composés de maires, conseillers municipaux, chefs de villages et de chefs de fractions, il a été décidé de «commettre un groupe d’experts Irganda et CIAT de 5 membres de part et d’autre pour travailler sur les différents éléments…».
Pour le président du Ciat, Ibrahim Ag Nock, c’est un jour mémorable pour les Immochagues de la région de Tombouctou, d’abord au sujet de l’essence fondatrice de Irganda dans laquelle se reconnaissent parfaitement les Sourgous ou les Immochagues qu’ils sont ensuite au titre des préceptes et de la perception de Irganda, approche inclusive en arrimage parfait avec leur orthodoxie de développement et de stabilisation communautaire de proximité.
«Notre présence ici dans ce siège de Irganda inspire une confiance, un espoir et est une invite émanant de 212 villages et fractions, de 116 maires et conseillers issus de 22 communes de notre ressort géographique de Tombouctou, à la restauration de nos valeurs de tolérance et de solidarité. À titre de rappel et d’illustration, tout au long de la vallée du fleuve Niger sur les deux rives du Gourma et du Haoussa de Niafunké à Gourma Rharous, pour la portion géographique de notre collectif, chaque Sourgou a son alter ego Songhoi, Harma, Peul, Bozo, Arabe, et de même image pour l’échelle fraction et village», a-t-il précisé Ibrahim Ag Nock.
Dans le souci de fédérer les espoirs, le président du Ciat dira que les communautés immochagues sont désorientées dans le sillage de la situation actuelle de notre pays en général et de leur région en particulier. Elles sont désorientées et pensent sincèrement que dans cette coopération bilatérale, elles trouveront l’orientation requise. Elles sont désorientées devant ces mutations sociales diverses mues par des changements de paradigme faisant naître des crises sociales et sécuritaires, donc aucune indifférence sociale et communautaire n’est plus tolérable.
«Dans ce sillage, le CIAT ne peut trouver partenaire historique et naturel plus qu’Irganda. Nous sommes ici pour vous rappeler que nous croyons en vous et croyons au projet qui est le vôtre car étant persuadés que votre contribution au vivre ensemble est un viatique qui raffermira notre plan d’action quinquennal dont un pan important porte sur l’intermédiation sociale comme facteur de résolution des différends inter et intra-communautaires», a-t-il laissé entendre M. Ag Nock.
Le CIAT est né d’une ferme volonté de ses initiateurs de raffermir et raviver le rôle historique joué par les générations précédentes des Immochagues au triple plan social, politique et même dans l’administration communautaire locale où le sédentaire marchand utilise le bétail nomade comme source d’investissement local de renforcement de son commerce, et où le nomade pasteur utilise les céréales du sédentaire comme source de ravitaillement pour les siens.
«Ce passé, M. le président, est possible, si on se donne la main et le CIAT est demandeur des missions conjointes dans notre cher terroir pour passer de la parole à l’action. Ceci étant et on se lassera pas de le dire : nous croyons à nos valeurs, croyons à ce que nous fûmes pour faire de l’introspection sur ce que nous sommes devenus aujourd’hui aux fins de tirer les leçons de consolidation de ce que nous serons et souhaitons être», a-t-il ainsi invité Irganda à l’union sacrée pour rassurer les populations désorientées.
«Cette visite est significative pour nous», a rappelé le président du Ciat, et les mobiles y relatifs résident dans les raisons comme «le partage du terroir ; le pacte social sacré tissé d’une forte complémentarité communautaire est aussi un vecteur de pérennisation de notre approche conjointe de consolidation de la paix ; la détermination et la spontanéité de nos deux entités sociales Irganda et CIAT en termes d’adhésion des membres et d’auto prise en charge quasi intégrale des travaux de nos organes de gestion sont des facteurs clés de succès à la future convention CIAT-Irganda ; les habitudes des compartiments sociaux des ethnies composant nos deux entités tant au niveau des us et coutumes qu’au niveau des différents modes de vie économique et ceci depuis des lustres, font de Irganda et de CIAT, un ensemble homogène indissociable de notre volonté manifeste et ancrée dans la plume profonde du passé, du présent et dont le futur ne peut que s’aligner».
«Ce rapprochement social CIAT-Irganda, moins un cérémonial qu’un véritable creuset social, doit lancer les bases véritables de l’élaboration d’un plan Marshall de sortie de crise dont les conséquences ont été pour nos membres respectifs et nos paisibles populations des freins au bien-être social, économique et politique», a-t-il conclu Ibrahim Ag Nock.
Fanta Sakiliba