Le président nigérien, Mahamadou Issoufou sera investi demain lors d’une grande cérémonie qui aura lieu dans l’enceinte du Stade Seyni Kountché de Niamey. Plusieurs dirigeants africains, dont le président de la République Ibrahim Boubacar Kéïta, assisteront à cette cérémonie qui marquera un nouveau départ pour le Niger, un pays fortement engagé dans la lutte contre le terrorisme, notamment contre les islamistes de Boko Haram. Ce pays voisin dispose également des forces au sein de la Minusma.
L’ambassadeur du Mali, Ahmadou Ag Ilyène, et la communauté malienne s’apprêtent à réserver un accueil chaleureux au président Kéïta et à sa délégation qui sont attendus à Niamey ce vendredi. « Je ne peux que me réjouir de la présence du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéïta à cette cérémonie d’investiture. Cela témoigne de l’assiduité des relations entre nos deux présidents et les liens de camaraderie qui les lient », a déclaré l’ambassadeur Ahmadou Ag Ilyène lors d’une interview à la presse malienne.
Il a rappelé que le Niger soutient le Mali sur tous les plans, surtout qu’ils partagent tous la même identité. D’après les historiens, leNiger hérite de l’histoire de plusieurs grands empires et royaumes africains, qui étaient établis partiellement ou complètement sur l’étendue de son territoire actuel. Il s’agit notamment de l’empire Songoy. La ville de Gao est décrite depuis le VIIIè siècle par les chroniques arabes comme un centre d’échanges entre l’Empire du Ghana et l’Égypte. Il connut son apogée entre le XVe siècle et le XVIe siècle, sous Sonni Ali Ber, fondateur de l’empire Songhoy, qui étendit ses frontières jusqu’à Oualata.
La visite du président Kéïta ne fera que renforcer les relations de coopération entre nos deux pays, dont les peuples aspirent à la sécurité, à la réconciliation nationale et à au développement durable. Le citoyen nigérien fonde beaucoup d’espoirs sur le président Mahamadou Issoufou qui prêtera serment ce samedi pour un nouveau mandat. Certains souhaitent que Mahamadou Issoufou s’investisse davantage dans la recherche de la paix et de la réconciliation nationale, en saisissant la main tendue de l’opposition. D’autres veulent qu’il fasse des efforts envers les jeunes qui souffrent des problèmes d’emplois.
L’opposition nigérienne demande au président Mahamadou Issoufou, dont elle conteste la réélection, de libérer ses membres emprisonnés en préalable à tout « dialogue » politique, a déclaré mardi l’un de ses porte-parole, Amadou Boubacar Cissé.
Mahamadou Issoufou a été réélu avec 92,49% des voix lors du second tour de l’élection présidentielle boycotté par l’opposition qui a qualifié le scrutin de « mascarade électorale ». Le président, dont le camp parle d’élections libres et transparentes, a ensuite proposé à l’opposition d’entrer dans un gouvernement d’union nationale.
« Nous sommes tout à fait ouverts à un dialogue pour ne pas mener le pays au chaos, mais pour nous il y a un préalable », a souligné Cissé, l’un des vice-présidents de la Coalition de l’opposition pour l’alternance (Copa 2016).
Hospitalisé en France depuis le 16 mars après avoir été évacué de sa prison nigérienne où il se trouvait pour son implication dans un présumé trafic d’enfants, Hama Amadou était candidat face au président sortant. La Cour d’appel de Niamey a accordé mardi à Amadou la liberté provisoire.
Le président Issoufou a promis de poursuivre lors de son deuxième quinquennat son programme « Renaissance », qui comprend notamment la lutte contre les groupes jihadistes et des investissements dans les infrastructures, l’éducation et la santé dans ce pays de 18 millions d’habitants parmi les plus pauvres du monde.
Par ailleurs, Mahamadou Issoufou dispose d’une large majorité parlementaire. Sa coalition a remporté 118 des 171 sièges, son parti en ayant obtenu 75.
Envoyé spécial
B. M. SISSOKO