Reçus à Koulouba le week-end dernier par le président de
De source officielle, cette rencontre entre ATT et ces ex-combattants s’inscrit dans la droite ligne de la politique de la main tendue du chef de l’Etat qui, inlassablement, appelle au rassemblement de tous les fils du pays. En accueillant ces «rentrés» de
Prenant la parole au nom des 300 militaires de la communauté Imghad, le Colonel Waqqui Ag Ossad a salué l’ouverture d’esprit du chef de l’Etat et de l’ensemble des autorités nationales impliquées dans la gestion de leur retour. «Nous sommes des officiers et nous n’avons appris que le métier des armes…Nous nous mettons à la disposition de l’Etat malien avec tous nos moyens..». En d’autres termes, le Colonel Waqqui Ag Ossad sollicite leur intégration dans l’armée régulière malienne. Mais, à quel prix, surtout quand on sait tous les coups bas que certains rebelles touaregs ont joué à l’Etat malien dans le seul souci de le destabiliser. Autant dire que le président est entre le marteau et l’enclume. «Comment des soldats d’une armée étrangère (fussent-ils d’origine malienne) qui ont déserté après ce que l’on sait et qui ont pris des armes et des véhicules pour revenir dans un pays qu’ils ont quitté, il y a plus de 20 ans, puisse exiger qu’ils soient intégrés dans les forces armées maliennes, sans pour autant avoir renoncé à leur nationalité libyenne ? Quand on a vu l’amère expérience (de Bahanga), des Colonels Hassan Faggaga et Bamoussa qui ont déserté pas moins de 3 à 4 fois, peut-on à nouveau prendre un tel risque ? Et si aujourd’hui ces éléments ou certains d’entre eux étaient intégrés, que ferait le nouveau président élu ? Va-t-il revenir sur la décision ou cautionner ce qui aura été fait ?». Voilà de pertinentes questions que se posait notre confrère Les Echos (6 décembre 2011).
Et ce n’est pas tout. La communauté Imghad n’est pas la seule à revenir de
Toujours est-il que la recrudescence du banditisme armé et du terrorisme est loin d’être terminée. Par contre, les menaces terroristes dans le Nord-Mali vont de plus en plus grandissantes surtout avec l’enlèvement le 24 novembre 2011 de deux Français à Hombori ; celui de trois touristes d’origine suédoise à l’Auberge Lafia au nord-ouest de Tombouctou et la fusillade d’un Allemand qui résistait à son enlèvement le 25 novembre 2011, ainsi que les attaques des camps de gendarmerie de Bourem et de Tarkint, deux localités situées dans la région de Gao. La question qui taraude toutes les consciences patriotiques est donc de savoir si c’est le retour de ces ex-combattants maliens aux côtés du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, qui est lié à la montée brusque de l’insécurité et du terrorisme dans le septentrion malien. Il y a en tout cas lieu de réfléchir. Et de beaucoup réfléchir !
Bruno LOMA