Interpellation parlementaire : Baptême du feu réussipour le ministre Poulo

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L’interpellation tant annoncée du ministre des Sports, Housseini Amion Guindo, a finalement eu lieu à l’Assemblée nationale du Mali dans la matinée du Mardi 15 Décembre 2015. Il était face à l’honorable Yaya Sangaré pour expliquer à l’opinion, à travers la représentation nationale, les dessous de la crise qui affecte le foot malien depuis des mois.

Pour faire la lumière sur une crise qui n’a que trop duré,  l’élu du Wassoulou a posé huit questions au ministre des Sports. Y figurent, entre autres, les causes de la crise Femafoot, le rôle du département  dans la recherche de solutions ainsi que les actions envisagées pour ce faire, le poids budgétaire des participations du Mali aux compétitions internationales ou encore les  retombées financières.

Housseini Amion Guindo, dans la sérénité qui le caractérise, s’est dit toujours disposer à jouer un rôle de facilitation dans la crise. Le  ministre des Sports a toutefois mentionné que les décisions attendues par certains de son côté ne relèvent point de sa compétence. L’Etat malien ne reconnaît que l’actuel bureau fédéral dirigé par Boubacar Baba Diarra (élu en Octobre 2013), quoiqu’il soit contesté par une frange communément appelée «les frondeurs». Cette reconnaissance par l’Etat signifie que c’est au général de police de gérer la crise et prendre les décisions qui s’imposent, a laissé entendre le ministre, qui ne compte pas renoncer à se hisser au-dessus de la mêlée et à afficher sa pleine neutralité.

Tout en clamant que son rôle n’est pas d’administrer le sport roi, le ministre Guindo  a prévenu que l’Etat sera obligé de prendre ses responsabilités au cas où, la crise perdurait. Car, la gestion du foot par la fédération se fait dans le cadre d’une délégation de pouvoir.

Pour l’heure, l’option privilégiée est celle du dialogue, des arguments qui laissent perplexe l’élu du Wassoulou. Yaya Sangaré a déploré en effet  que  huit mois de médiation se sont écoulés dans une confusion autour de la légitimité des différents acteurs associatifs du football malien. Et, le député d’appeler à l’application intégrale des textes qui sied en la matière.

Rien ne doit plus s’opposer à la force de la loi, a prôné le député Adema sans que la médiation soit forcément bannie : une approche qui rencontre pour le moins celle que défend son interlocuteur du jour, le ministre Housseini Amion Guindo, alias Poulo.

Par la même occasion, l’honorable Yaya Sangaré a voulu voir clair dans les sous décaissés pour les participations des sélections durant l’année 2015. Les retombées des performances enregistrées méritaient explications surtout que la Femafoot se prévaut d’un préfinancement des préparations des équipes pour un montant de 280 millions Fcfa non remboursés jusque-là.

Avec des preuves à l’appui, le patron des sports, sans botter en touche, a invité les élus du peuple à des informations complémentaires auprès de sa Daf pour attester du traitement idoine des fonds réservés au sport roi. Il a convaincu l’audience et le peuple mais la bataille est loin d’être finie.

Les protagonistes ne sont pas encore dans la logique de conciliation pendant que le début du championnat pointe à l’horizon avec plusieurs équipes engagées en compétitions africaines et internationales  en début d’année.

Annoncé comme l’interpellation de tous les dangers pour le jeune ministre des Sports, la question orale de Mardi dernier se sera ainsi déroulée dans la plus grande sérénité et permis aux accros du ballon rond malien d’être mieux édifiés sur la crise qui ne finit pas de secouer le secteur du foot.

L’année ayant été la plus fructueuse sur le plan des performances, l’interpellation du ministre Houssein Amion Guindo s’est plutôt axée sur les malaises qui risquent de compromettre les précieux acquis engrangés depuis son accession à ce département.  Sans polémiques stérile, ni bras-de-fer sans issue, l’échange sans complaisance a été empreint de courtoisie et de sérénité assez instructives. Il aura permis à l’assistance ainsi qu’à l’opinion et au public sportif de mieux appréhender tant les contours de la crise du football que les motivations de certaines démarches des plus hautes autorités sportives du pays.

I KEITA

 

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