Plus de pêche, l’agriculture à l’arrêt, les bétails emportés, les habitants des villages situés dans la Commune de Djenné affirment leur désarroi face à l’insécurité. Samedi dernier, face à la presse, ils ont lancé un cri d’alarme aux autorités du pays.
« Nous souhaitons l’intervention des forces militaires dans nos différents coins de brousses ou forêts pour chasser les djihadistes afin que nous puissions retrouver la paix dans un bref délai». Tel est le vœu exprimé par les représentants des dix villages de la Commune de Djenné. C’était lors d’une conférence de presse tenue à la Maison de la presse de Bamako. Ces derniers déplorent quatre années de souffrance. « Nous avons crié sur tous les toits, rien a été fait et nos autorités locales ont fui pour s’installer dans la ville de Djenné », explique le représentant du village de Préta.
Les acteurs déplorent le retard dans l’intervention des Famas à chaque attaque des djihadistes. A en croire Soumana Pléa, du village de Koloko, les militaires ne viennent qu’après le départ des assaillants. Ils ne viennent que pour compter les morts et photographier le village. Moussa Diarra de Tiécorobougou, ajoute qu’avant les assaillants venaient en moto, mais aujourd’hui c’est à bord des véhicules 4-4 bien équipés qu’ils attaquent les villages. « Nous ne les voyons même pas car ils tirent à partir des positions estimés à des kilomètres », dit-il. Les acteurs affirment tous avoir les difficultés de cultiver, de pêcher et d’amener les femmes enceintes et les enfants à l’hôpital. « Souvent, les militaires diront qu’ils n’ont pas l’autorisation d’intervenir et nous laisser à nous-mêmes », regrettent-ils.
Cependant les habitants des dix villages de la Commune de Djenné sollicitent l’intervention de nos forces armées pour libérer leurs villages. Pour se faire, ils demandent l’accompagnement des journalistes pour faire véhiculer leur détresse auprès des autorités.
Ibrahima Ndiaye