Ce n’est pas un combat entre David et Goliath, ni un conte de fée. Mais, une vraie histoire entre le petit parti du «Bélier blanc» présidé par Tiébilé Dramé et le Gouvernement de la République du Mali avec à sa tête le président Amadou Toumani. En réussissant là où l’Etat a pratiquement échoué, le PARENA trace la voie à suivre à ATT pour endiguer la crise qui ne cesse de croître au Nord-Mali.
Le président du PARENA (Parti pour la Renaissance Nationale), Tiébilé Dramé vient de sortir de son long mutisme pour réussir un grand coup avec l’éclatante organisation, le week-end dernier (10 et 11 décembre 2011) à l’hôtel de l’Amitié de Bamako, d’une Conférence internationale sur les enlèvements, les prises d’otages, les trafics d’armes, le narcotrafic…au Sahel.
Ce colloque qui a regroupé des participants de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie, du Sénégal, de la Libye, du Tchad, du Niger, du Burkina Faso, de la Guinée, et bien sûr du Mali, a également enregistré la participation des représentants de l’ONU (Organisation des Nations Unies) et de l’OIF (Organisation Internationale de la Francophonie).
A n’en pas douter, l’organisation de cette Conférence internationale sur la question cruciale d’insécurité au Sahel a permis au parti de Tiébilé Dramé de se redonner un souffle nouveau. Surtout, de montrer que le parti se porte bien et qu’il a une capacité de mobilisation tant sur l’échiquier national qu’international.
En d’autres termes, le PARENA vient de donner une bonne leçon non seulement à ATT et au Gouvernement malien, mais aussi aux autres partis politiques. Notamment ceux qui se réclament le plus souvent comme les plus grands partis, mais qui ont préféré garder silence sur le sujet pour mieux s’occuper de leurs «oignons», surtout en veille des élections générales.
Tiébilé Dramé s’illustre donc comme un homme soucieux de la paix dans la bande sahélo-saharienne. On se rappelle encore qu’il avait déjà organisé des rencontres similaires, en collaboration avec la fondation Friedrich Ebert, ainsi qu’un Conseil national sur cette épineuse question. C’est conscient donc des points déjà engrangés qu’il a décidé d’organiser cette Conférence internationale des 10 et 11 décembre 2011.
Avec pour thème central : «Quels rôles pour les élus, les partis politiques et la société civile», ce Colloque a permis aux différents participants de débattre de d’un autre sous-thème, à savoir : «Etat des lieux au Nord et Sahel occidental : la stratégie sous régionale».
A en croire le président du parti du «Bélier blanc», la bande sahélo-saharienne est malade. Très malade mêmes des maux qui la ronge et qui ont pour noms : répercussions de la crise libyenne, tensions intercommunautaires, opérations des armées étrangères, payement des rançons, narcotrafic, enlèvement et détention des otages…C’est au regard de tout cela que Tiébilé Dramé appelle à l’action pour une solution concertée et urgente, sans laquelle les pays de la bande sahélo-saharienne risqueront de perdre leur autonomie et leur souveraineté.
Tiébilé vole la vedette à ATT
Avec l’organisation de cette Conférence internationale, Tiébilé Dramé a volé la vedette au président de la République, Amadou Toumani Touré qui a tenté l’initiative sans enregistré un engouement populaire comme ce fut le cas avec le PARENA le week-end dernier. Peut-être même que ce Colloque a été vu d’en haut d’un œil «jaloux». Sinon, comment comprendre que pour une rencontre d’une telle envergure et d’une importance capitale surtout pour notre pays, aucun membre du Gouvernement ne soit désigné pour présider la cérémonie officielle d’ouverture. «Il faut rendre à César, ce qui est à César». C’est un acte hautement patriotique qu’un fils du pays vient de poser. Il faut le lui reconnaître et inviter toutes les bonnes volontés à suivre son exemple en s’investissant pour enrayer l’insécurité qui gangrène le Nord-Mali.
Bruno LOMA