Insécurité au Nord-Mali : Le Mali et la Mauritanie s’organisent contre AQMI

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Plus de trois mois dans le Sahel occidental, des vols de reconnaissance se faisaient voir. Aujourd’hui, les deux forces (maliennes et mauritaniennes) sont unies au sol pour les patrouilles. C’est la première fois que le Mali et le Mauritanie se joignent dans un combat militaire pour contrer AQMI et ses comparses. De part et d’autre des frontières, on s’active : Nema en Mauritanie et Nara, Nioro, Nampala du côté malien.

Après les rencontres inter-état-Majors des deux pays, notamment à Nouakchott, à Bamako, à Nioro et à Nema, les militaires des deux pays sont ensemble au sol d’abord pour anéantir AQMI dans la bande sahélo-saharienne. Cette bande étant au plein cœur de la zone dite rouge en matière de sécurité et abandonnée par les touristes depuis un bon moment.

Cet abandon a produit  un coup dur au jumelage Nara-Kimperlin, une ville Breton de France. Ces deux villes s’étaient jumelées pour un tourisme de qualité de part et d’autre. Pour ne prendre de risques pour leur vie, ces Bretons de France ont jugé nécessaire de suspendre tout déplacement vers Nara. On se rappelle encore que l’Ambassade de France basée à Bamako avait fait un communiqué et passer un circulaire en ce sens, recommandant fortement à ses ressortissants de ne pas se rendre dans ces lieux à déplacement périlleux.

On se souvient aussi qu’en fin 2008, les hommes de Bahanga avaient pris en otage la ville de Nara, au moins pendant cinq jours. Une prise en otage qualifiée, d’après les experts, comme le système d’épervier, car Bahanga avait encerclé la ville de Nara par trois dispositifs, à savoir l’un vers Bamako, le second vers Niono à l’Est, et le troisième vers la Mauritanie. Ce dernier dispositif était le plus grand basé à la piste d’atterrissage rurale de Nara. Il suffisait donc que les militaires de Nara sortent pour libérer la route de Bamako, pour que les rebelles de l’aéroport vers Mauritanie fassent irruption avec toute la batterie dont ils disposaient. Chose que les militaires de Nara ont évité. Cette ville était alors restée retenue contre sa volonté pendant au moins cinq jours en 2008 (les 24, 25, 26, 27 et 28 décembre), obligeant les populations à fêter Noël, voire le 31 dans les inquiétudes, entre les mains de Bahanga. Au regard de cela, le Mali et la Mauritanie sont contraints  de lier leur destin pour faire face aux terroristes.

Même tout dernièrement, un car de la compagnie   Kuingui Transport qui lie Bamako-Nara allait être explosé par un homme à un prix de 6000 euros. Grâce à la coopération de tous les porteurs d’uniforme de Nara, cette menace a été intelligemment évitée. Des lettres anonymes ont été reçues par le Commissaire de la police de Nara par SCM  appartenant à un spécialiste de prise d’otages.

Par ailleurs, la forêt classée de Ouagadou, environ 100 km2 formant une boucle autour de Nara est soupçonnée d’être un repère, une cache, voire un dépôt d’armes d’AQMI. Cela n’est pas fortuit, car Bahanga lors de la prise en otage de Nara avait finalement fait de cette forêt, son QG jusqu’à l’arrivée de l’armée de l’air à la reconnaissance.

Du côté de la Mauritanie, on peut rappeler la mort des Français enlevés par AQMI en 2008 et l’avertissement d’AQMI devant l’Ambassade de France à Nouakchott par un jeune qui s’était fait exploser la même année. Il faut aussi noter les enlèvements des biens de part et d’autre des frontières, l’enlèvement d’un véhicule 4×4 à partir de Nara en 2010 et retrouvé  48h   après à Bascoun en Mauritanie. Tout cela a retenu l’attention des autorités du Mali et de la Mauritanie.
Aujourd’hui, une chose est sûre : la lutte contre AQMI et ses comparses n’est pas seulement une affaire militaire. Elle engage plus les populations civiles en termes de communication et de dénonciation fondée sur toute personne soupçonnée. Il existe dans ces zones dites sahélo-saharienne l’omerta, c’est-à-dire la loi du silence. Pas seulement cela, mais aussi et surtout la mobilité des populations qui sont contraintes de suivre leurs animaux point favori par point favori. Le manque d’eau dans le Sahel a forcé certaines populations à quitter leur lieu habituel, s’exposant du coup à toutes sortes de pratiques, notamment la vente et l’achat des drogues, d’armes à feu…le long de cette frontière Mali-Mauritanie.
Pour éradiquer ce phénomène, des solutions existent, même si elles doivent être très audacieuses. Il faut de l’eau, en premier lieu ; ensuite des écoles, des centres de communication qui ne sont pas destinés uniquement aux services réguliers de renseignement des deux pays.

En plus, pourquoi des projets de développement financés à coups de milliards qui ne profitent qu’aux travailleurs de ces projets ? Il faut impérativement changer la donne. Il faut un développement inclusif et de proximité, sans intermédiaires entre les populations cibles et les bailleurs ou mobilisateurs de fonds. Tant que ces fonds seront relayés par des projets, c’est sûr que cette zone sera toujours maintenue à son stade actuel. Quant aux militaires, ils doivent redoubler de vigilance, de courage et d’abnégation après l’échec des politiques dans cette zone dite «no man’s land».
MANTALA  
                         
 
La Mauritanie frappe Aqmi au Mali

Selon des sources militaires, d’intenses combats opposent les éléments d’AQMI aux forces armées mauritaniennes dans la forêt du Ouagadou depuis le vendredi dernier. S’il n’y a pas encore de bilan officiel disponible, nos sources révèlent qu’il s’agit des combats les plus intenses que AQMI vient de livrer contre l’armée mauritanienne. Les combattants d’AQMI utilisent désormais des armes lourdes et des explosifs très puissants pour la première fois. Il s’agit pour Abou Zeid et ses éléments de créer une base dans cette forêt dont l’accès est pénible pour la logistique des troupes militaires du Mali et de la Mauritanie.
Aux dernières nouvelles nous apprenions qu’un important déploiement des soldats maliens a fait mouvement vers la zone. Mais,, on ignore encore s’il a pris part au combat du week-end dernier.
A.N

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