Imitation de la signature du Ministre en charge de la culture : Boubacar Diakité de BEN BD Production, condamné à 2 ans de prison, dont 12 mois ferme

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Le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, en son audience du 5 septembre 2023, dans l’ «Affaire Ministère Public contre Boubacar Diakité et autres», a  condamné Boubacar Diakité de BEN BD Production,  à 24 mois de prison dont 12 mois ferme.

 Le lundi 31 octobre 2022, le n° 154 du Journal Arc En Ciel publiait à sa «UNE» un article intitulé : « Trafic de visa, imitation de la signature du Ministre de la Culture : Une plainte contre Boubacar Diakité de BEN BD Production». A l’époque nous avons indiqué qu’« au regard des faits, tout porte à croire que Boubacar Diakité, qui se présente comme Administrateur du Festival International de Musique de Bamako et du Festival FIWA de Wassoulou et non moins PDG de la Société BEN BD Production Internationale, serait impliqué dans une lugubre affaire de visa. Il est accusé de faux et usage de faux ».

Aujourd’hui, il n’y a plus de doute. Depuis le 5 septembre 2023, le Tribunal de Grande Instance de la Commune IV du District de Bamako, l’a reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés et l’a condamné à 24 mois dont 12 mois ferme. Il a aussi été condamné à payer à l’Etat du Mali la somme de 500 000 FCFA à titre de dommages-intérêts, et aux dépens.

Les sri-lankais avec lesquels il était poursuivi, ont été purement et simplement mis hors de cause.

On se souvient que le 25 juillet 2022, le Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, a saisi Mme la Commissaire du 14e Arrondissement du District de Bamako, d’une plainte contre X pour faux et usage de faux. Dans la plainte signée par Hamane Demba Cissé, secrétaire général du Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, « dans la journée du 25 juillet 2022 aux environs de 11 heures 40 minutes, le Département a été saisi par l’Ambassade du Venezuela qui se trouvait en possession d’un document suspect ». La plainte précise qu’ « après vérification, il a été donné de constater que X avait tenté d’imiter la signature de Monsieur le ministre aux fins d’une obtention frauduleuse de visas permettant à une dizaine d’individus de voyager sur le Venezuela ».

Saisi par cette plainte, Mme le Commissaire a mis des policiers à la disposition du Colonel Sibiry Konaté, Haut Fonctionnaire de Défense du Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, qui a été désigné par le Département pour suivre le dossier. Et, c’est cette équipe de policiers qui a cueilli dans les environs de la représentation diplomatique du Venezuela, Boubacar Diakité, lorsqu’il a été invité par l’Ambassade à venir retirer les visas qu’il avait sollicité. En réalité, sans le savoir, il venait pour se faire arrêter. Le piège avait un appât de taille : les visas sollicités étaient disponibles. Et, le quidam qui croyait à l’efficacité de sa stratégie ne pouvait se douter de rien.

Boubacar Diakité ne pouvait pas s’imaginer qu’il allait être trahit par le bas niveau en français du rédacteur de sa fameuse lettre qu’il a fait passer dans son dossier comme la lettre à lui adresser par Andogoly Guindo, Ministre de de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, pour l’appuyer , à la suite d’une prétendue « demande de soutien concernant la demande de VISA pour le voyage au Venezuela avec son équipe technique ».

Piégé par le manque de culture intellectuelle ou par la précipitation ?

A vu d’œil, la soit disant lettre produite par Boubacar Diakité est du faux. Imaginez-vous que sur cette lettre l’intitulé du Département est « Ministère de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme », alors que depuis l’arrivée de Choguel K. Maïga comme Premier Ministre, le Département s’appelle désormais « Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme ».

Il faut dire que cette lettre est tellement truffée de fautes que l’Ambassade du Venezuela a soupçonné un faux coup. Elle a décidé de se rassurer auprès du Cabinet du département en charge de la Culture. Et, malheureusement ses soupçons se sont confirmés. Andogoly Guindo, Ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme du Mali, n’ a jamais écrit une lettre adressée à Boubacar Diakité, pour le soutenir dans aucune procédure d’obtention de VISA à l’Ambassade du Venezuela au Mali. Dans tous les cas, le Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, par la voix du Colonel Sibiry Konaté, Haut Fonctionnaire de défense du Ministère de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme, a indiqué que son département a décidé de poursuivre cette affaire afin que toute la lumière soit faite et que des sanctions appropriées soient prises contre les mis en cause que sont Boubacar Diakité et huit ou neuf autres individus qui seraient de nationalité sri-lankaise.

Mais, au regard du fait qu’au-delà de la personne du Ministre Andogoly Guindo, c’est le crédit de l’Etat malien qui a été écorné dans cette affaire lugubre, il nous est revenu que les plus hautes autorités du pays tenaient à un traitement des plus rigoureux de ce dossier. Et, pour se faire, comme le Département de la Culture ne peut pas être partie civile dans cette affaire, le Contentieux de l’Etat avait été saisi pour la suite de la procédure.

Moralité : A beau mentir qui vient de loin. La tricherie et la tromperie à des limites. Mais, on constate simplement que des maliens n’ont plus peur de rien. Ils ne reculent devant rien pour atteindre leurs objectifs souvent sordides. Si non comment comprendre les motivations de ce quidam qui a imité la signature du Ministre de l’Artisanat, de la culture, de l’Industrie Hôtelière et du Tourisme dans une lettre simulée pour tenter de tromper l’Ambassade du Venezuela dans une procédure de demande de VISA ? Dans tous les cas, on pense que sa sanction est méritée.

Assane Koné

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