La Confédération syndicale des travailleurs du Mali (CSTM) a passé au peigne fin les questions relatives à la situation sécuritaire, économique et aux pourparlers d’Alger à la faveur d’une conférence de presse, le samedi 13 décembre dernier. Elle était animée par son secrétaire général, Hammadoun Amion Guindo.
L’occasion a été mise à profit par le patron de la CSTM pour fustiger la communication du gouvernement sur la libération des terroristes en échange de l’otage français, Serge Lazarévic. Car, dit-il, l’information officielle a été donnée par le garde des sceaux, Mohamed Aly Bathily sur une chaine française alors que le peuple malien n’a pas été informé officiellement. Et, d’ajouter que malgré les cris de détresse des acteurs de la société civile, le gouvernement continue de gérer notre pays dans un cadre hors juridique. ” Le Chef de l’État de façon ponctuelle engage le peuple malien dans de mauvaises aventures parce qu’il décide tout seul et n’informe pas les Maliens sur quoi que ce soit et je crois qu’il n’a pas l’intention de les informer. Pourtant, c’est l’avenir du pays qui est engagé “, a-t-il précisé.
Parlant de la brouille entre notre pays et le Fonds monétaire international (FMI), il dira que le gouvernement n’a pas respecté ses engagements vis-à-vis de nos partenaires de sanctionner toutes les personnes impliquées dans les dossiers de surfacturation de l’achat du nouvel aéronef et sur les contrats militaires. Selon lui, l’inobservation des recommandations de nos partenaires au développement est une façon pour les autorités maliennes de perpétuer la culture de l’impunité. Évoquant les pourparlers d’Alger et le dernier document proposé par la médiation, le secrétaire général de la CSTM est formel ” les observations de la société civile malienne n’ont pas été prises en compte dans le dernier document, car c’est la France qui tire les ficelles pour satisfaire ses besoins géostratégiques “. À en croire le conférencier, c’est la partition du Mali qui est consacré à travers la signature du document proposé par la médiation.
Pour expliquer le danger qui guette notre pays, il dira que les Présidents IBK et François Hollande sont deux personnalités qui n’ont plus de légitimité, ils dirigent au nom des institutions. À ce titre, ils feront tout pour que les pourparlers puissent aboutir
selon les besoins économiques et géostratégiques de la France. Ce faisant, par la bénédiction du président français, les partenaires vont desserrer l’étau financier autour du Mali permettant ainsi à IBK de souffler afin de terminer son mandat.
Boubacar PAITAO