Gourma Rharouss : Où sont passés les 220 tonnes de riz du CICR destinés à la population ?

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    Suite  à la correspondance  envoyée  au directeur du journal L’Indépendant  par Aly Dicko, natif de Gourma-Rharous,  pour interpeller madame le  premier ministre sur le comportement de certains responsables politiques, administratifs et des opérateurs économiques  par rapport à la mauvaise gestion de don du CICR aux populations de  Gourma-Rharous. M. Abdrahamane Baba Cissé, membre du bureau des ressortissants de Gourma Rharous résidant à Bamako a décrié cet acte de ces responsables qui, selon lui, sont contre le développement social et culturel du cercle de Gourma-Rharous.

     Rappelons que Gourma Rharous est une vaste zone, extrêmement isolée, située aux portes du Sahara au Nord du Mali et menacée par un ensablement progressif. Elle se situe à environ 160 kilomètres à l’est de la ville de Tombouctou. La zone se caractérise par son enclavement notamment en période d’hivernage (juillet août) où les pluies rendent les déplacements très difficiles.
    La population est composée de plusieurs groupes ethniques: Sonrai, Tamacheq, Peulh, Arabe. Elle regroupe des sédentaires et nomades qui vivent essentiellement de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. Le cercle Gourma –Rharous, apprend-on, est la ville la plus enclavée parmi tous les cercles de la région de Tombouctou.

    La localité a été récemment frappée par l’épidémie de choléra qui sévit dans certaines régions du nord et du centre de notre pays. La zone a besoin on ne soulignera jamais assez  d’une assistance humanitaire  surtout en cette période hivernale. C’est le motif  de la rencontre convoquée par les autorités locales à Gossi pour demander assistance au CICR – Gao. Les populations du cercle sont en situation de détresse et il faut trouver urgemment de l’aide  pour combattre la famine qui fait rage dans certaines zones ( 6 à 10 sites) de Gourma – Rharous et Gossi. L’antenne CICR – Gao a sympathisé avec la population et lui déjà apporté une aide substantielle de 220 tonnes de riz remise aux autorités administratives, politiques et commerçantes concernées comme le fait à chaque situation d’urgence.

    L’initiative avait été saluée par tous les populations déchanteront vite  lorsqu’elles constatèrent avec amertume le détournement de l’aide par certaines personnes de l’administration et l’aide n’arrivera donc pas aux populations. Toujours selon nos sources, une bonne partie de l’aide  a été, avec la complicité de certains commerçants, vendue sur le marché et l’argent  collecté a été donné aux délégués du CICR chargés de la distribution de l’aide sur les sites. Ils ont, avec l’argent du riz, acheté le silence des délégués CICR chargés d’acheminer le riz sur les différents sites. Le reste de l’aide, à en croire nos sources, a été distribué entre les différents responsables administratifs, politiques et les commerçants des localités concernés à savoir Gourma – Rharous,  Gao etc.

     Le maire de Gourma – Rharous et un groupe de commerçants, selon nos sources, ont pris  40 tonnes au nom de  la population de Gourma – Rharous sur lesquelles ils ont vendu 35 tonnes. L’argent perçu et les cinq tonnes restantes ont été distribués à leurs familles respectives, a témoigné un proche du maire de Gourma-Rharous.

    Aly Dicko, le premier à denoncer ces autorités qui font honte à la société a désormais le soutien des responsables de Gourma Rharous résidant à Bamako.  Nous, fils des localités précitées, dénonçons et nous nous élevons contre ces pratiques crapuleuses tendant à escroquer les pauvres populations des aides qui leurs sont allouées. Nous sommes choqués par le comportement irresponsable, cupide et honteux des autorités concernées. Nous invitons les plus hautes autorités du pays : Madame le Premier ministre et son gouvernement, les services du Vérificateur général à faire la lumière sur cette affaire qui asphyxie et tue la population du cercle de Gourma – Rharous. Nous exigeons de poursuivre les auteurs de ce détournement devant la justice afin qu’ils soient puni conformément à la loi. Toute chose qui, nous osons croire, servira d’avertissement à tous les prédateurs.

     C’est bien les noms de ses quatre  responsables : M.Mohamad Issouf : Président du Conseil de Cercle de Gourma – Rharous ; M. Hallah Ould Hamo, commerçant et membre du Conseil Communal de Gossi ;       M.Almouna Ag, le  maire de Gossi et  le Maire de Gourma – Rharous et quelques personnalités politiques et commerçants de Gourma – Rharous qui sont indexés comme coupables.

     Selon nos sources, les indélicats gestionnaires n’en sont pas à leur première.

    Affaire à suivre !

    Boubèye Maïga

     

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