Depuis sa nomination, le ministre de l’Industrie et du commerce Moussa Alassane Diallo multiplie les initiatives pour sortir le Mali du marasme actuel et relancer son économie. Mais, il est en terrain connu. Tel est le sens de sa visite dans les unités industrielles de SUKALA et NSUKALA, deux unités de fabrication de sucre au Mali. L’enfant de Ségou n’est pas parti avec le dos de la cuillère. Il a craché sans langue de bois ses vérités au partenaire chinois resté pantois. Le constat est amer, accablant et constitue une vraie chape de plomb pour le partenaire chinois dont la gestion unilatérale, paternaliste et obscure a presque mis les deux structures à genoux.
Moussa Alassane Diallo est entré en transe à Ségou. D’autres diront qu’il a pété les plombs. Et pourtant, le ministre est dans son droit de faire une telle sortie médiatique si l’on sait que la société de sucrerie est en proie à une sous-production inquiétante et opère dans l’illégalité totale dans notre pays. A entendre le ministre, NSUKALA n’a pas remboursé l’emprunt rétrocédé, à elle, par l’État malien d’un montant astronomique de 46 milliards de FCFA, une vraie cagnotte. La société ne respecte pas, jusque-là, la réglementation du travail en vigueur en République du Mali et ne paye pas de dividendes à notre pays. Pire, elle ne paye pas correctement sa dette fiscale et n’est pas, selon le ministre, à jour, dans le respect de la procédure administrative et financière permettant d’assurer la double signature sur les comptes avec un Malien ou un Chinois. L’unité de production n’est pas aussi en mesure de présenter une procédure analytique qui permet de voir clair dans la production. Ici, le ministre est en terrain connu en tant qu’ancien PDG de la Banque nationale de développement agricole (BNDA), et ancien président de l’APBF, l’association professionnelle des banques et établissements financiers du Mali, qu’il a redynamisée.
Aujourd’hui, NSUKALA refuse de payer la redevance eau tandis que la traçabilité des écritures comptables n’est pas assurée. D’où l’ire du ministre Moussa Alassane pour qui la transparence dans la gestion n’est pas de mise. “Il y a une rupture de confiance entre le ministère de l’Industrie et du commerce et NSUKALA”, a dénoncé le ministre qui a rassuré qu’une telle indélicatesse dans la gestion ne peut continuer, en tout cas, pour l’intérêt du pays. Et d’ajouter que nous devons partir sur de nouvelles bases tout en affirmant que ” le statu quo ne peut pas être l’hypothèse”. Le ministre s’est alarmé sur le fait qu’il n’y a aucun programme de développement économique et social en ce qui concerne l’aménagement des terres pour accroître et améliorer la production. Le ministre a mis à nu l’absence de programme industriel à court, moyen et long terme.
Pour conclure, Moussa Alassane Diallo a dit que NSUKALA ne présente ni une rentabilité économique encore moins financière. C’est un constat accablant dressé par l’excellent ministre très imbibé dans les questions économiques. C’est pourquoi il a martelé que le fonds propre est négatif, idem pour le fonds de roulement et la trésorerie… Bref, les résultats nets sont nuls, cumulés à une capacité d’endettement criarde et un ratio inacceptable. Que gagne le Mali dans ce tohu-bohu ? “RIEN”, a fait savoir le ministre. Cela est d’autant plus vrai que les deux unités sucrières ne sont pas enclines à prendre en charge même le tiers de la consommation nationale. Honte ! Honte ! Honte !
Alors que faire ?
Après le message de fermeté et un discours sans complaisance adressé à l’instance dirigeante de la société sucrière, le ministre a promis, dans un bref délai, de prendre le taureau par les cornes. C’est ainsi que le brillant ministre a promis de convoquer un conseil d’administration et une assemblée générale de SUKALA et NSUKALA en accord avec le ministre Sanou des Finances pour stopper cette spirale de gestion scabreuse, obscure et unilatérale. Moussa Alassane Diallo espère qu’au sortir d’une telle rencontre, les décisions prises synchroniseront avec l’engagement ferme et réaliste du président de la Transition Assimi Goïta dont l’idéal est l’autosuffisance alimentaire et un Mali émergent sur le plan agricole et économique soutenu par une croissance macroéconomique fiable, durable et forte, pour le mieux-être du peuple malien. Il s’agira de respecter les trois principes fondamentaux de la Transition à savoir la conduite de l’action politique, le respect de la souveraineté du Mali, le choix d’un partenariat bénéfique pour le peuple malien. Le ministre s’inscrit dans la dynamique de la défense des choix stratégiques du Mali en faveur de sa population. Jamais, dans l’histoire récente du Mali, un ministre n’a pris position d’une telle manière pour la défense des intérêts vitaux du peuple malien. On a besoin des personnalités d’une telle carrure, des patriotes sincères d’une telle trempe, d’un ministre qui va au charbon au nom du Mali. Merci Moussa Alassane Diallo, vive le Mali !
Issiaka SIDIBÉ
Oui, oui, oui Moussa vous êtes un bon ministre, mais au prochain remaniement vous ne serez pas là, car vous bouchez la porte d’argent à plusieurs hommes et femmes véreux du système actuel. Les chinois sont de véritables corrupteurs et ils vont vers le haut sommet pour cet exercice malsain et indigne pour un pays. Imaginez-vous cette somme faramineuse que vous prévoyez pour la subvention de cent mille tonnes de sucre qui pourra rehausser le niveau de production des deux sucreries à hauteur des besoins actuels du Mali. La souffrance de ce peuple n’est pas dû aux insuffisances de nos ressources, mais dû aux comportements des cadres, agents, et politiciens maliens véreux capables de vendre le pays aux moins offrants pourvu que leur seule part soit maximisée. Ces cadres, agents et politiciens aux commandes de nos institutions posent des actes indignes et ignobles capables de détruire totalement les fondements d’un pays. Pour le moment, nous espérons que la transition comprendra l’importance de votre présence dans cet attelage gouvernemental.
Mr le ministre, c’est mieux que ton projet d’importer 100,000T de sucre.
Du courage.
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