Frontière Mali/Guinée : le médecin pour enterrer les morts

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Affrontements entre peuls et dogons au Mali: une délégation gouvernementale enquête
Tiéman Coulibaly, ministre malien de l'Administration territoriale, s'est rendu dans la région pour enquêter sur l'origine des affrontements entre communautés. © Wikimedia commons

Les deux ministres de l’administration territoriale prennent langue pour enterrer les haches de guerre dans les mêmes tombes que les 6 cadavres maliens et ceux du côté guinéens.

Il faut que les Maliens sachent qu’on n’a jamais eu une armée de lâches. Ça n’a jamais existé. Donc, il est temps d’arrêter de décourager, démotiver et désarmer moralement notre armée. Les règles d’engagement sur le champ de bataille sont communes à toutes les armées du monde. Dans certaines circonstances, on se replie. Et si cela n’est pas possible on se rend. Aucun commandant d’unité ne veut pousser ses hommes à une mort certaine inutilement.

Mais tout de même, il faut reconnaître que ce problème aurait dû être évité. Les deux gouvernements auraient mis en œuvre tous les moyens nécessaires afin que cet affrontement sanglant n’ait pas lieu. Le ministre malien de l’administration territoriale et son homologue guinéen se sont rendus, le mardi 5 décembre 2017, à la frontière des deux pays pour indiquer aux populations du village guinéen de Kantedougou et malien de Niaouléni les limites du territoire de chaque État. Selon le ministre Malien, cette délimitation a pour objectif d’éviter d’autres conflits entre Guinéens et Maliens.

Niaouléni, village situation en plein territoire malien a été la cible, le samedi 25 novembre dernier, d’une attaque meurtrière de chasseurs Dozos, venus de la Guinée voisine. Bilan de cette attaque : quatre (04) gendarmes et deux civils, y ont perdu la vie, faisant également plusieurs blessés, côté malien, alors qu’un autre civil est toujours porté disparu. Du côté guinéen, des sources indiquent plusieurs morts.

Selon les membres du Gouvernement qui étaient face à la presse, tout est parti de l’attaque du poste de gendarmerie de Niaouléni tenu par cinq (05) gendarmes, qui ont dû se replier, vu le nombre et la férocité des assaillants. Dans leur action, ceux-ci tuèrent le chef de village de Niaouléni et l’un de ses conseillers. C’est au moment où un détachement de la gendarmerie progressait vers la zone d’attaque, guidé par deux chasseurs dozos maliens, qu’il tomba dans une embuscade coûtant la vie au chef de la mission. Le reste du détachement voulant replier pour mieux s’organiser tomba également dans une autre embuscade d’où le grand nombre de victimes, ont indiqué les ministres.

Au double plan politique et administratif, des instructions ont été données pour que le calme revienne très rapidement en ces lieux. Déjà, dans le cadre d’un règlement de ce conflit entre ces communautés frontalières et bien au-delà, pour parler de la matérialisation et de la gestion de la frontière, une rencontre, de haut niveau, impliquant les deux ministres de l’Administration territoriale du Mali et de la Guinée, s’est tenue, le lundi 4 décembre 2017 à Kankan en République de Guinée.

M. Eyquem

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