Front social à nouveau en ébullition : Les Préfets et Sous-Préfets en colère et le personnel du CHU Gabriel menace d’aller en grève de 72 heures

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Hier jeudi 15 octobre, les administrateurs civils et les travailleurs des collectivités territoriales ont battu le pavé, afin d’attirer l’attention du  gouvernement de transition sur leurs préoccupations. Aussi, le personnel DU CHU Gabriel Touré menace d’observer une grève de 72 heures à partir du lundi prochain.

La marche des administrateurs civils était organisée par la  Plateforme d’actions communes initiée par  le syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC), le syndicat libre des travailleurs du ministère de l’Administration Territoriale (SYLIMAT), le syndicat des travailleurs des collectivités territoriales (SYNTRACT) et le  comité syndical des Agences Développement Régional. La marche est partie du monument de l’indépendance pour prendre fin devant la Primature par la lecture d’une déclaration. L’objectif principal de cette marche était d’exiger la libération des otages maliens civils et militaires.

Dans une déclaration lue devant la Primature, le porte-parole des marcheurs a rappelé  l’article 2 de la constitution du Mali du 25 février 1992 qui indique que «tous les Maliens naissent libres et demeurent égaux en droit en devoirs».

Dans leur déclaration, la plateforme d’actions communes a exprimé sa consternation face la mauvaise gestion du dossier des otages par les plus hautes autorités. Avant d’exiger la libération de tous les otages civils militaires maliens, notamment les administrateurs civils et représentants de l’état  ainsi  que des  travailleurs des collectivités territoriales qui seraient toujours dans les mains des ravisseurs.

Selon le porte-parole, de 1990 à nos jours, ce sont  20 préfets et 13 membres  de leur famille  qui ont été tués dans l’exercice de leur fonction par les rebelles et les terroristes. De 2018 à ce jour,  8 préfets et Sous-Préfets ont été enlevés par des ravisseurs. Une dizaine de secrétaires généraux  et de régisseurs de mairies sont  toujours détenus par des ravisseurs.

La plateforme d’actions communes  déplore  la non-libération de des otages civils et militaires et exhorte le gouvernement à prendre des mesures pour leur libération immédiate. Elle  dénonce l’apathie des autorités pour les otages maliens et  exhorte les medias publics à exprimer une pensée affectueuse à l’endroit de tous ces otages. Ils n’ont pas, non plus,  caché leur désarroi par rapport à la libération de plus de  200 djihadistes en échange à la libération d’otages occidentaux.

Rappelons que pour obtenir la libération de Soumaila Cissé et trois autres otages occidentaux, le gouvernement malien a dû mettre dans la nature plus de 200 djihadistes. Toute chose jugée inadmissible par les administrateurs civils qui sont les principales cibles de ces djihadistes sur le terrain. Selon eux, en faisant cela, le gouvernement procède à deux poids deux mesures dans la gestion  du dossier des otages. Ils espèrent que leurs préoccupations ne tomberont pas dans l’oreille d’un sourd. Dans le cas contraire, ils entendent observer, les prochains jours,  une grève de 360 heures.

Le personnel du CHU Gabriel Touré entend emboiter le pas aux administrateurs civils, pas pour marcher mais pour aller en grève. Dans son préavis de grève, le personnel du CHU a formulé   une batterie de revendications relatives à l’amélioration des soins médicaux et des conditions  travail. Il  exige le remboursement intégral des primes de fonctions spéciales; l’assainissement et l’aménagement de la devanture de l’hôpital; la réparation de certaines salles d’hospitalisation ; l’amélioration des conditions de garde du personnel. A ces revendications s’ajoutent celles relatives au paiement intégral des arriérés d’émoluments du personnel, à l’effectivité de la prise en charge gratuite des soins médicaux  et du médicament pour le personnel socio sanitaire et à la réhabilitation  des blocs  opératoires des urgences chirurgicales. Selon les responsables du comité syndical, si le gouvernement ne prend pas des mesures immédiates pour gérer ces problèmes, le personnel sera obligé d’observer une grève de 72 heures à partir de lundi prochain. Ce sera un démarrage raté  pour le gouvernement de transition qui doit tout faire pour désamorcer cette bombe sociale.

Zié Traoré

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