À la faveur d’une conférence de presse qu’ils ont animée la semaine dernière, les membres des bureaux, des sections et sous sections du Rassemblement pour le Mali (RPM) de la commune V du district de Bamako, ont annoncé à la surprise générale, leur démission collective du parti du tisserand. Les raisons ont été évoquées par l’honorable Moussa Timbiné, ancien député à l’Assemblée Nationale du Mali.
Selon l’honorable Timbiné, leur décision de se retirer du RPM est consécutive à plusieurs constats. Parmi lesquels, la dégradation générale de la situation du parti. Toute chose qui se caractérise, notamment par le dépassement du délai statutaire du Congrès initialement prévu pour le 23 Octobre 2019. S’y ajoutent, les prises de décisions anti-statutaires, lors des Troisièmes Assises du Comité Central et le refus de l’ex Président du Parti, Dr. Bocari Treta d’accorder une motion en l’honneur de Feu Président IBK, fondateur du Parti, lors des Troisièmes Assises du Comité Central du RPM.
Dans la foulée, le conférencier a avancé d’autres raisons comme la mise en place de sections parallèles au mépris des textes et le refus catégorique d’appliquer la décision de la Cour d’Appel de Bamako. Décision qui stipule que le BPN-RPM est déchu, sur la base de l’article 32 des statuts du parti, les décisions prises lors des Troisièmes Assises du Comité Central, déclarées nulles et de nul effet et que les parties doivent s’atteler à la mise en place d’une commission en vue de créer les conditions de la tenue d’un Congrès.
À cela, il a fait constater au sein du parti,l’établissement de sentiments de confusion et de doute ; qui selon lui, suscite de l’inquiétude auprès des militantes et militants qui aspirent à se présenter aux élections communales et législatives et des hésitations dans l’esprit des militants à continuer de militer dans un parti, sans perspective claire , sans cohésion, plutôt habité par le démon du clanisme. « Ainsi, est-il aisé de constater que le camp d’en face n’était animé que par la volonté de tourner rapidement la période incarnée par IBK, continuant ainsi la trahison qui a commencé de son vivant et qui a nourri la violente contestation au début de son deuxième mandat », a-t-il laissé entendre.
L’illustration parfaite, selon lui, demeure la tenue précipitée du Comité Central, dont le but inavoué était le choix du candidat du Parti aux prochaines élections présidentielles, tout cela au mépris des textes du parti. « Or, dans le cas d’espèce, au lendemain du coup d’Etat, la priorité devait être le bilan du parti, le diagnostic des causes qui ont entraîné la chute du pouvoir et les stratégies permettant de corriger nos erreurs tout en capitalisant les acquis afin de reconquérir la confiance des maliens à travers un parti rénové, plus que jamais soudé et préparé pour le redressement du Mali », a-t-il expliqué. Et de déplorer que l’ex Bureau Politique National, sous la houlette de quelques personnes prétendant agir au nom de tout le monde, s’est inscrit dans une logique d’opposition stérile au moment où la majeure partie de la population estime que les priorités sont ailleurs. « Cette erreur stratégique a malheureusement contribué à monter un bon nombre de maliens contre le parti d’IBK, perçu aujourd’hui comme le seul comptable des insuffisances du régime alors que l’esprit rassembleur d’IBK a permis d’associer l’essentiel de la classe politique à la gestion du pouvoir », a-t-il témoigné.
C’est au regard de tout ce qui précède que le conférencier a annoncé sa démission et celle de ses camarades du parti des tisserands en commune V. « Nous sommes des militants de la cause des maliens. Mais nous ne pouvons être l’otage d’une aventure incertaine ou d’un intérêt personnel », ont-ils déclaré, avant d’annoncer la création d’une nouvelle formation politique en adéquation avec leurs aspirations politiques.
Adama Coulibaly