Depuis que la presse a annoncé la formation d’un gouvernement resserré de 22 à 24 membres, la tension et l’angoisse sont montées d’un cran dans les différents états-majors des partis membres de la mouvance présidentielle. L’attente de la nouvelle équipe gouvernementale se fait désormais dans une atmosphère lourde.
Au lieu de 34 départements dans le précédent gouvernement, l’équipe du nouveau Premier ministre n’en comptera qu’une vingtaine. Cette information qui émanerait de proches du président de la République a fait l’effet d’une bombe dans les états-majors politiques, précisément au sein du parti majoritaire, les partis alliés et ralliés, la famille et les amis.
“Tout au moins, une dizaine de ministres sont condamnés. Les plus alarmistes parlent d’un renouvellement du gouvernement à au moins 75 %. Je ne veux pas être à la place d’IBK, ni de Moussa Mara encore moins des cadres politiques”, ironisait hier notre confrère Birama Fall du bihebdomadaire “Le Prétoire”.
“La situation est si difficile à supporter que rien ne filtrait, un député élu du RPM de Bamako n’a pas manqué de souligner la tension qui accompagne tout ce processus. Le nombre de places annoncées a rajouté à la tension dans notre parti déjà sûr de perdre des ministères”.
Le parti présidentiel risque en effet gros dans ce changement, car il n’est point certain pour lui de pouvoir garder les 11 portefeuilles qu’il détenait. Donc, il lui faut faire un choix pour occuper les postes qui lui seront affectés par Moussa Mara. “Cette tâche revient à IBK. Pour le gouvernement sortant, il n’est pas passé par la direction du parti. D’ailleurs, en son temps, certains de ses choix ont été critiqués puisqu’il avait pris que ses proches. En tout cas, malgré les velléités d’affrontements de certains cadres du RPM, IBK reste le maître du jeu”, rappelle Kassim Traoré du journal “Le Reporter”.
Les soucis sont présents aussi dans les partis alliés et ralliés. Dans l’alliance IBK-2013, on revendique le départ du gouvernement du président de ce regroupement, Bocar Moussa Diarra, en poste depuis la transition. Les autres partis de cette alliance ainsi que des cadres du parti du ministre sortant de la Fonction publique, l’UM-RDA, pensent qu’il doit passer le relais aux autres.
A l’Adéma, la participation au gouvernement divise comme toujours les barons. Certains reprochent au président par intérim, Tiémoko Sangaré, de rouler pour ses seuls intérêts et les lendemains de la formation du gouvernement risquent d’aggraver les querelles au sein de l’ex-parti majoritaire.
Le groupe des jeunes candidats à la présidentielle à laquelle appartient le nouveau PM pensent leur tour arrivé, malheureusement pour les Ousmane Ben Fana Traoré, Dramane Dembélé, Housséini Amion Guindo et autres, les places seront limitées pour caser tout le monde. Et ceux qui n’y seront pas pourraient rallier l’opposition.
C’est aussi le scénario envisagé par d’autres ténors politiques qui attendent beaucoup du remaniement de ce jour pour revoir leur collaboration avec Koulouba. Donc, la suite sera très intéressante, médiatiquement parlant.
Y. C.
Même si c’est le RPM seul qui devait formé le gouvernement, tous les cadres ne pourront pas avoir la place. Donc les cadres maliens doivent se comporter bien puisque le changement de parti à chaque remaniement n’est pas digne de la part d’un bon cadre. Les cadres maliens doivent faire preuve de conviction politique. C’est seulement ainsi qu’ils peuvent faire changer la mauvaise impression que nos compatriotes ont vis à vis des hommes politiques.
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