Foncier : Bathily désavoué par la Majorité

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Mohamed A Bathily

«Nous sommes pour la défense des intérêts du monde paysan, mais la façon de procéder pourrait se retourner contre la vision du président IBK». C’est en substance le message qu’a adressé le député Moussa Timbiné, président du groupe parlementaire RPM, au bouillant ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires foncières.

Il faut dire que Me Bathily n’a guère eu de cadeaux de la part des Honorables. Ceux-ci lui reprochent notamment d’en appeler à la révolte populaire, de faire fi du «principe de la continuité de l’Etat» en remettant sans cesse en cause les actes posés par les administrations précédentes, de se laisser désabuser parfois –voire souvent – par des paysans de plus en plus malins, qui ont d’abord vendu leurs terres, avant de vouloir saisir à nouveau aujourd’hui la perche tendue par le ministre Bathily, la nouvelle opportunité inespérée qui s’offre à eux.

Les Députés détracteurs (il continue d’avoir des partisans, mais de moins en moins nombreux au fil du temps, la lutte contre la spéculation foncière ressemblant de plus en plus à un serpent de mer) ne savent plus où va Bathily, où en est-il avec la fameuse «suspension» (qui a officiellement pris fin depuis septembre, mais qu’il a demandé à prolonger, la Cour Suprême devant se prononcer sur le caractère légal même de cette mesure de suspension), etc. Bref, Bathily dérange beaucoup de monde ; y compris des gens de bonne foi, des citoyens honnêtes qui n’ont rien à voir avec les spéculateurs fonciers. Et qui ont aussi des droits à défendre. Le hic est que Bathily n’avance point. Ses sorties ressemblent davantage à des «Show» ou à des exercices de soulagement des consciences populaires meurtries pendant des décennies (sortes d’exutoires, plus on parle, plus on est soulagé, plus on est en paix…) qu’à une véritable stratégie de sortie de l’impasse.

A moins qu’il ne veuille se rendre populaire auprès du monde rural. Avant une éventuelle aventure politique…Pourquoi pas la prochaine présidentielle ? Populaire qu’il est en brousse, ce ne serait pas étonnant qu’il fasse des vagues, qu’il étonne et détonne même. Sauf que, entre temps, le soutien de la majorité présidentielle pourrait lui faire défaut. Or, sans les moyens de l’Etat, la Vache laitière, difficile de percer politiquement dans notre mère patrie du «Dambé». Hélas ! Triste réalité.

 

S.Haidara

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2 COMMENTAIRES

  1. Merci Journaliste vous avez tout résumé. Le foncier agricole est en péril à cause de la ruse des villageois. Ces derniers vendent et s’accrochent aux propos du ministre pour tenter de reprendre ce qui est cèdé sur base saine. Depuis l’avènement de Bat Chili beaucoup de promoteurs agricoles ont été agressés sauvagement, c’est le cas de Bakary Togola à Bananzole, de Tidiane TRAORE à Dialakoroba, de GDCM avec son projet d’envergure. Dans tous ces cas les villageois sont en quasi opposition aux décisions de justice et sont fortement soutenues par des pseudo associations en quêtes de popularité. Toutes ces associations sont dans le sillage du ministre. D’où beaucoup d’interrogations quand aux motivations réelles de ce ministre qui prive l’état de ressource énorme résultant du foncier en cette période d’instabilité. Pire encore les entreprises agricoles subissent les frasques de ses villageois. Il est temps qu’un conciliateur vienne redresser la barre le ministre n’étant plus crédible. En solution il faudrait creer un guichet unique du foncier au Mali. Un seul acteur pour régir.

  2. La solution à la problématique foncière est l’interdiction de la vente des terres en République du Mali.

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