Feuilleton judiciaire sur l’agression de Dioncounda Traoré: Le procès des pro-putschistes (Copam, Mp22 et Yéréwoloton) demain en CIII

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    Dioncounda Traoré, président de la Transition

    C’est ce mardi 31 juillet 2012 que Hamadoun A Guindo, Younouss H. Dicko, Rokia Sanago et Boubacar Boré et autres comparaissent devant le tribunal correctionnel de la commune III, suite à la marche illégale organisée par la Copam (Coordination des organisations patriotiques du Mali).

    Ces personnes sont prévenues «d’avoir à Bamako le 21 Mai 2012, en tout cas depuis moins de trois ans, causé des troubles graves à l’ordre public en obstruant la voie publique par attroupement illicite, barricades, allumages ou entretien de feu dans le dessein d’entraver ou d’empêcher  la circulation des personnes ou de semer la panique au sein de la population et  avec cette circonstance que ces faits ont été commis par attroupement, en réunion,  ou en bande et à force ouverte».
    Pour ce procès, Me Mamadou Gackou, Me Mama dite Mariam Diawara, tous deux avocats au barreau du Mali, sont cités en tant que témoin.
    Un trouble à l’ordre public est tout comportement pouvant perturber la quiétude de la population. Une fois qu’elle est menacée, le parquet met tout en œuvre pour mettre fin au désordre. Dans ce cadre, il déclenche des poursuites contre le ou les auteurs. Une fois appréhendés, le parquet les défère devant la chambre de jugement afin que la loi soit appliquée.
    Dans notre parution n°139 du 11 juin 2012, nous annoncions dans les colonnes du journal : «Des pros putschistes à la barre le 31 juillet 2012 devant le Tribunal de la CIII :  Hamadoun A Guindo, Younouss H. Dicko et Rokia Sanago cités à comparaitre»
    Cette audience du 31 juillet n’est que la première partie d’un feuilleton judiciaire dénommé agression de Dioncounda Traoré. Puisque tout est parti de la grande et inoubliable marche improvisée par la Copam. Ce jour, les manifestants sont partis du Centre international de conférence de Bamako jusqu’à Koulouba. Ils ont battu à sang le président de la République et l’ont laissé pour mort.
    Ceux qui ont pris l’initiative d’organiser la marche sont dans le collimateur de la justice et ont rendez-vous avec le juge correctionnel ce 31 juillet prochain. C’est le parquet du tribunal de la Commune III, dirigé par M. Sombé Théra, qui a instruit le dossier. Les responsables et initiateurs de la marche sont connus de tous. Il s’agit de Hamadoun Amion Guindo, Younouss Hamèye Dicko, Rokia Sanogo et trois de Yéréwoloton dont le président Boubacar Boré. La cédule de citation,  servie aux prévenus par le Ministère de Me Sékou Dembélé, Huissier de Justice, est enregistrée sous le    N°0368/R.P.2012.                                                                                                                                                  C’est sur la base de l’article 63 du Code pénal que le parquet a déclenché la poursuite contre les prévenus. Que dit cet article ? Il dispose: «L’obstruction de la voie publique par attroupement illicite, barricades, allumages ou entretien de feu dans le dessein d’entraver ou d’empêcher la circulation des personnes ou de semer la panique au sein de la population, sera puni de six mois à trois ans d’emprisonnement et d’une amende de 20.000 à 200.000Fcfa ou de l’une de ces deux peines seulement. Si les faits prévus à l’alinéa précédent ont été commis par attroupement armé, en réunion ou en bande et à force ouverte, le maximum de la peine d’emprisonnement pourra être porté à cinq ans et l’amende à 400 000francs».
    Cet article comprend deux alinéas. Le premier alinéa détermine les conditions de troubles à l’ordre public à savoir occupation illégale de la voie publique par une personne. Il faut que cette situation empêche la fluidité de la circulation et crée en plus la peur ou la psychose auprès des populations.  Si on s’en tient à ce niveau, la peine varie de 06 mois à 03 ans.
    Le deuxième alinéa va plus loin. Il précise que si l’obstruction est le fait de plusieurs personnes et que si des manifestants sont armés, la peine pourra aller jusqu’à 05 ans et l’amende à 400.000 Francs.                                                                                                                                                                 ;
    Que reproche le Procureur de la Commune  à Hamadoun Amion  Guindo et autres? C’est le fait d’avoir causé des troubles graves à l’ordre public en obstruant la voie publique par attroupement illicite, barricades, allumages ou entretien de feu dans le dessein d’entraver ou d’empêcher  la circulation des personnes ou de semer la panique au sein de la population ; que ces faits ont été commis par attroupement, en réunion,  ou en bande et à force ouverte.
    Juridiquement, c’est la cédule de citation qui saisit le juge. Elle donne des informations précises et détaillées sur les prévenus.  Ainsi, peut-on retrouver sur cette cédule les renseignements suivants: Hamadoun Amion  Guindo, domicilié  à Kalaban-coura Coco est  né en 1949 à Elwalidji, cercle de Diré, fils des feux Amion et Haya Hama Dicko, est technicien supérieur du commerce à la retraite. Il est le président de  la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam). Il est important de préciser que Hamadoun Amion Guindo est aussi le secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm). C’est à ce titre qu’il a initié la Copam dont sont membres le parti Sadi, Copp, Bara, Rds.                                                                                                                                         Younouss Hameye Dicko, né en 1940 à Gourma-Rharous, des feux Hameye et d’Oumou Dicko, est  domicilié à Djicoroni-Para. Ce Professeur d’enseignement supérieur est le président du Rds et membre de la fameuse Copam.
    La troisième prévenue, puisque c’est une dame, s’appelle Rokia Sanogo. Enseignante et chercheur à la Faculté de Médecine, de pharmacie et d’odontostomatologie et à la médecine traditionnelle Inrsp, elle est née en 1964 à San, fille de Brahima et de feue Kadidia Djiré. Cette dame, présidente du Mp22, très active au plan politique, est toujours présente aux cotés de Docteur Oumar Mariko, le tonitruant secrétaire général du parti Sadi.
    Quant aux autres prévenus, ils sont tous membres de Yéréwoloton, une association de soutien à la junte que dirige Boubacar Boré. Ce dernier est accompagné à la barre par deux de ses membres qui avaient orchestre le siège de l’Assemblée nationale du Mali depuis le coup d’Etat du 22 mars 2012.
    Deux témoins sont cités aussi à comparaitre le 31 juillet. Le premier s’appelle Mamadou Gakou. Président de la Copp et avocat au Barreau du Mali, son parti est membre de la Copam. Le deuxième témoin s’appelle Mama dite Mariam Diawara, elle est aussi avocate et est domiciliée à Darsalam. La seule question qui taraude les esprits est de savoir comment le parquet a pu citer Me Mamadou Gakou et Mama dite Mariam Diawara comme témoins, alors qu’ils sont tous membres influents de la Copam. Seul le parquet peut répondre à cette question.
    Un autre procès pointe à l’horizon dont le chef d’inculpation est la tentative d’assassinat sur la personne de Dioncounda Traoré. Ce dernier est rentré de la France où il a séjourné près de deux mois pour traitement. Une information judiciaire est ouverte contre x à cet effet.
    Birama FALL

     

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    1 commentaire

    1. Si la justice malienne veut la paix sociale, elle requiert la relaxe pure et simple pour faute de preuves sinon Bamako va sombrer dans la violence encore. Or, le Mali n’a pas besoin de ça aujourd’hui. Tous ces politiciens et dirigeants du Mali avant le coup d’ Etat devraient être aux arrêts aujourd’hui. Pourquoi? Parceque les maliens veulent qu’ on se tourne sur la question du nord. Donc que les juges réfléchissent avant de commettre l’irréparable.

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