Se déplacer à Ouagadougou, pendant le festival en tout cas, est un vrai chemin de croix. Le transport collectif, les taxis, rien n’est disponible.
Se déplacer à un casse-tête pour les cinéphiles étrangers non officiels. Entre les salles de projection ciné Burkina, Ciné Neerwaya, le siège du Fespaco, le Canal Olympia de Pissy et de Ouaga 2000, le centre de presse, Cenesa, CES… la distance est longue et souvent impossible d’apercevoir un taxi.
Ouagadougou a bien une application permettant d’appeler un taxi, mais, elle n’est guère mieux. Du coup, impossible de ne pas rater des événements, des projections avec toute sa bonne foi et sa disposition à y être.
La nuit, c’est un cauchemar, que de devoir dégoter un moyen de transport. « Depuis 3 éditions, je viens à Ouaga au Fespaco et j’ai du mal à comprendre comment dans une capitale, il est si difficile de se déplacer. Les organisateurs doivent songer à regrouper un minimum de moyen pouvant faciliter les déplacements », déplore Joseph, cinéphile togolais.
« En seulement quelques jours, j’ai épuisé mon argent rien que dans le transport, je crois que la société Okalm voulant apporter du renouveau, histoire de faciliter les choses aux gens, a tout aggravé, un seul déplacement me coîte des fois entre 4000 F CFA voire 6000 F CFA, soit près de 10 000 F CFA pour voir un seul film. C’est abusé quand même. Pour couronner le tout, lorsque l’on arrive dans certaines salles on te demande encore de montrer ta réservation ou d’acheter le ticket. Je suis vraiment déçu », témoigne Roger, congolais.
Mariam Touré du Mali explique qu’elle est obligée de trier les films en fonction des heures sinon elle aimerait bien regarder tout. Mais son problème reste le même: marcher sous le chaud soleil pour suivre des projections de 14h.
« J’ai fait deux allers-retours entre mon hôtel et le canal Olympia sans avoir un taxi, plus de 9 kilomètres de marche par jour. J’aime le cinéma mais j’adore le confort également, du coup je rate des films comme ça », a-t-elle ajouté.
Marius est un jeune ivoirien qui est à son premier Fespaco, « j’ai été désagréablement surpris de constater à quel point le problème de déplacement est un défi au Burkina. Moi, encore je suis de passage mais quelqu’un qui vient s’installer, a tous les problèmes du monde. Les taxis sont très rares et c’est à voir dans quel quartier on réside. On est venu en bus, mais les gens n’ayant pas les mêmes programmes je reste en salle souvent pendant que les autres cherchent le bus. Du coup, je me tape des heures de marche souvent »
Aminata Agaly Yattara