ESPOIR 2002 : IBK claque la porte

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    Rien ne va plus au sein de Espoir 2002. Le président Ibrahim Boubacar Kéïta a démissionné de ce regroupement politique et son parti, le RPM s’en retire également. C’est IBK lui-même qui l’a annoncé, mardi dernier, aux leaders des partis membres de Espoir 2002. Les profondes divergences au sein de ce noyau, accentuées par le décret du 27 septembre d’ATT portant composition de la CENI ainsi que le comportement de certains membres d’Espoir 2002 qui veulent l’amener à boire le calice jusqu’à la lie, sont les principales motivations du départ d’IBK et de sa formation politique dudit regroupement.

    Le président de Espoir 2002, Ibrahim Boubacar Kéïta, a démissionné hier, mardi 3 octobre de la présidence de ce regroupement politique qu’il dirige depuis quatre ans.
    Cette décision a été prise suite à une rencontre des chefs des partis politiques de Espoir 2002 ce jour-là, à Sébénikoro. Il était question de gérer la crise née de la nomination par ATT, le 27 septembre dernier, des membres de la CENI, sans aucun représentant de ce regroupement politIque.

    Cette situation est consécutive au dépôt d’une liste parallèle par le duo MPR-CNID à celle légalement envoyée par le président IBK. Aussi, le président de la République dans le but d’exclure le RPM de la CENI, a-t-il décidé d’annuler les deux listes et de signer son décret en ignorant superbement le parti d’IBK.

    Quand bien même, ATT sait que ceux qui ont envoyé une autre liste en dehors de celle d’IBK n’ont aucune qualité pour le faire. Mais comme cela arrange le pouvoir, il n’a pas hésité à s’exécuter.

    Du coup, il rend sans le savoir un mauvais service à la CENI, discréditée dès sa naissance.

    Parce que tous les partis qui ne jurent que par ATT. Ceux qui sont opposés au chef de l’Etat n’y sont guère représentés. A ce rythme peut-on parler d’élections transparentes ? Le doute est vraiment permis.

    Mis sur les fonts baptismaux à la faveur des dernières consultations électorales, Espoir 2002 avait pour objectif principal d’accéder au pouvoir à travers son président Ibrahim Boubacar Kéïta. Ce dernier a perdu à cause des tripatouillages des résultats le scrutin présidentiel. Les membres du groupement politique qui ont misé sur IBK ont vite fait de s’éloigner de lui, de le poignarder dans le dos et de s’attirer les faveur du nouveau pouvoir, incarné par le Général-président.
    A l’hémicycle, le RPM a été lâché par tous ses partenaires excepté le RDT. L’inter-groupe parlementaire, Espoir 2002, n’a jamais fonctionné.

    Les intérêts des membres se contrarient. C’est ainsi que le RPM a tenté de prendre la questure à son allié du MPR. Et voilà la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Conséquence : tous les partis de l’hémicycle, y compris le CNID et le MPR, se sont ligués contre celui des tisserands. C’était le début de la déconfiture de Espoir 2002.

    Les élections communales de 2004 ont contribué à exacerber la tension entre le trio RPM – MPR – CNID. Bien que majoritaire à Bamako, Espoir 2002 n’a pas pu contrôler aucune des six mairies que compte la capitale.

    De même, ses divergences profondes ne lui ont pas permis de diriger le Conseil du District de Bamako. Et depuis, d’année en année, le fossé n’a cessé de se creuser entre les membres de Espoir 2002 dans la mesure où le MPR et le CNID n’ont jamais cessé de s’accrocher aux basques d’ATT et de défendre son bilan pendant que le RPM essaye d’être critique vis-à-vis du pouvoir.
    La démission d’IBK de la présidence de Espoir 2002 et le retrait de son parti du même regroupement est la juste conséquence de cette évolution. Mais l’on est fondé à se demander de quoi demain sera t-il fait pour Espoir 2002 ? Par cet acte d’IBK, ce regroupement politique vient d’officialiser son arrêt de mort. Il ne restera plus à Me Tall et à Choguel qu’à rallier, de façon claire et nette, la majorité présidentielle.

    Quant à IBK désormais débarrassé d’une alliance qui n’existait plus depuis belle lurette que de nom, il ne lui reste plus qu’à compter sur le seul RPM, à le structurer, à l’organiser, à le fortifier, pour tout dire à le mettre en ordre de bataille pour la grande confrontation de mai 2007. A moins que, hypothèse à ne pas exclure parce que sérieusement envisagée dans certains cercles politiques, il ne soit le candidat des signataires du manifeste pour la démocratie.

    Ce qui pourrait changer totalement la donne politique et faire de lui le futur président de la République.

    A suivre…

    Chahana TAKIOU

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