Entre Nous :rnModibo, l’Adp, les projets de lois, le pain et le péage

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    Le premier  ministre du second et dernier mandat du président Amadou Toumani pourrait, si besoin était, dire que jamais le ciel n’avait jusqu’ici été aussi dur avec lui que ces derniers temps. Nommé il y‘a tout juste deux mois, Modibo Sidibé est interpellé sur tous les fronts. Tant et si bien que tout lui tombe dessus à la fois avec quasiment la même pression.

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    A croire qu’il est venu faire le sapeur-pompier. Grèves et menaces de grèves, marches et agitations de politiques mécontents jonchent déjà son parcours de Premier ministre. Même si – Dieu merci – l’orage qu’on pouvait craindre n’a pas eu lieu, ce n’est pas non plus le beau temps. Il faut veiller au grain, personne n’étant à l’abri de mauvaises surprises.

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    Avec l’Adp les choses se seraient- elles passées comme annoncé?

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    Deux mois après sa prise de fonction et la nomination de son gouvernement, Modibo Sidibé a reçu les ‘’éléphants’’ de l’Adp conduits par leur président, l’honorable Dioncounda Traoré. Me Tall, Dr Choguel, Me Wahab, Pr Oumarou Hamadoun Dicko, entre autres, accompagnaient le chef de l’hémicycle. Si la rencontre, qui se voulait d’échanges et de partages entre le chef du gouvernement et la délégation du groupement, qui a assuré la réélection de son mentor, a été empreinte de courtoisie, elle n’a pas manqué non plus de susciter quelques grincements de dents.

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    Sortis de l’entretien, les politiques ayant accompagné Dioncounda n’ont pas manqué d’exprimer leur colère face à ce qu’ils ont entendu de la bouche de Modibo Sidibé. Le PM, à en croire nos sources, aurait voulu étendre ces rencontres aux chefs des groupes parlementaires voire directement aux élus. La perspective n’aurait pas été du goût du vieux renard qu’est Dioncounda Traoré.

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    Le président du C.E Adema, président de l’Adp et de l’Assemblée nationale du Mali, surpris et sans doute très choqué, lui aurait signifié sa désapprobation. Pour lui, toutes les rencontres avec les élus ou groupes d’élus se feront à travers les présidents des partis représentés à Bagadadji. En clair, Modibo ne rencontrera personne comme il voudrait le faire. Fini, le temps des moutons de Panurge ? La proposition du locataire de Bamako Coura été perçue comme une manoeuvre visant à récupérer les élus. A quelle fin ?

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    Et certains de se rappeler notre analyse publiée dans notre édition N°407 du 12 novembre 2007 : ‘’L’après Amadou Toumani : les petits calculs du proche futur.’’ Modibo, à en croire notre source, préparerait déjà l’après – ATT dans leur dos. C’est donc parti pour 2012 ? En tout cas, il devrait personnellement se sentir désormais dans la ligne de mire des politiques, à commencer par ceux de l’Adp.

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    Nous n’en sommes pas encore là et Dieu seul sait que Modibo a du pain sur la planche. Des casses -têtes à tous les coins de rue de la capitale.

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    Les projets de lois sur l’abolition de la peine de mort et le code la famille.

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    Le président de la république a eu le rapide réflexe de réagir face à la dégradation du climat social. ATT se serait rendu compte de l’inopportunité d’ouvrir un front en voulant, d’un claquement de doigts, abolir la peine de mort. Pour éviter d’embraser inutilement l’atmosphère à ses risques et périls, il décidé de jouer aux prolongations et rendez-vous est pris pour avril 2008, histoire de changer de fusil d’épaule. Silence, on réaffûte les armes ! Espérons que le bras de fer qui a fait reculer le pouvoir ne fasse émerger une nouvelle race de politiques guidés par les seuls préceptes du Coran. Modibo Sangaré de l’Unpr sait désormais comment galvaniser les troupes en sa faveur. C’est vite perçu, désormais, tout ce qu’il dira ou fera, risque d’avoir de forts relents d’intégrisme. Or, il est de constante jurisprudence que ce concept moyenâgeux s’est toujours nourri des frustrations que connaissent les peuples : la pauvreté, l’injustice, l’absence des bonnes mœurs. Inutile de rappeler que par rapport à tout cela, la corbeille est pleine dans notre pays.

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    La cherté de la vie, la flambée du prix du pain.

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    La montée en flèche du prix de la baguette n’est pas un caprice du pouvoir. Nous vivons ce que le monde entier connaît ces derniers temps. Le prix de la farine au kilo a pris l’ascenseur et ce n’est pas en jouant sur le poids du pain que le gouvernement allait parvenir à juguler durement ce que chacun craignait. Résultat : le stratagème a fait long feu, il n’a pas résisté au temps.

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    On était à deux doigts du pire. Heureusement que tout est rentré dans l’ordre, provisoirement en tout cas. Une miraculeuse subvention vient de tomber. Bakorè Sylla, Modibo Kéïta et Cyril Achcar sont passés par-là, mais pour 30 jours seulement.

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    Des centaines de millions de manque à gagner. Faudrait-il espérer pour eux des exonérations en retour ? Et que peut faire un Bakorè Sylla avec des exonérations sur la farine ? Il n’est ni dans la panification ni dans la pâtisserie. Mais ‘’c’est parce qu’Amadou a égorgé sa chèvre que Dioncounda a pu s’offrir une bonne soupe.’’ Une sagesse connue dans nos terroirs.

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     Mais, dans cette affaire de subvention, il se trouve malheureusement que des boulangers maliens n’achètent pas leur farine directement à GGB, encore moins à GDCM ou chez  Achcar qui fait lui-même sa farine. Ces boulangers semi -industriels, osons le dire, importent leur farine pour faire leur pain. Chez eux, ça saigne à grosses gouttes. N’déïssane !

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    Mais, que faire? Les temps sont durs et il ne faut pas que se passe chez nous ce que Gorgui a fait l’autre jour à Dakar. Il paraît que tout le monde a eu chaud. Du jamais vu depuis les années 80 et 90 ! Le ‘’Sopi’’ en a pris un sacré coup et le vieux président avec. Le Mali est un grand pays, les casses et autres excès des folles journées de 91 sont encore dans les esprits et….

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    Les grèves, encore des grèves. Amadou Amion Guindo semble tenir le bon bout. Il a le vent en poupe et exige désormais le respect dû à son rang, pardon à la puissance de feu de sa troupe. Les grèves décrétées par la Cstm paraissent de loin celles qui font le plus souffrir les populations. Taxis, Sotrama Banques etc. Les autorités, s’indigne-t-on du côté des ‘’Amionistes’’ auraient  beaucoup plus d’égard à l’endroit de la troupe à Chaka Diakité. Alors, montrons- leur nos biceps et rien ne sera désormais comme avant. Une grève pour obtenir gain de cause ou une grève pour ‘’baga – bagater’’ le pouvoir? ‘’Jusqu’au bout, nous irons jusqu’au bout cette fois-ci’’. Amadoun Amion contrôlerait-il sérieusement sa troupe ? Attendons de voir ce qui va se passer aujourd’hui et demain.  Ailleurs, des foyers de tension, notamment dans les ordres d’enseignement, se signalent également. Comme si tout le monde voulait tout et tout de suite ! De quoi donner de l’infarctus à celui qui n’a pas le cœur solide. Heureusement que, ATT, sachant qu’un président réélu et de surcroît pour un dernier mandat, n’est pas toujours très fort, a choisi un super- flic, en très bonne santé physique et mental pour driver son jumbo jet.

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    Et le ‘’monstrueux’’ péage ?

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     N’ayons pas peur des mots. Nouveaux sous nos cieux, le concept et ce qu’il recouvre font déjà peur et les nouvelles ne seraient pas bonnes.

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    Les Maliens, traversant le pays de long en large et dans les zones concernées, ne tarderont pas à exprimer leur état d’âme, selon les spécialistes des routes. Alors, comment Modibo Sidibé, au four et au moulin, va-t-il s’y prendre pour faire ingurgiter la potion ? Toute la question est là. 

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    En grand intellectuel, notre nouveau Pm sait aussi que les choses qui commencent difficilement évoluent en général positivement. Et que mieux vaut commencer difficilement et finir en beauté. Souhaitons-lui le malheur de bien finir ce qu’il entame si difficilement.

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     Sory HAIDARA

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