Les élections communales, régionales et du district de Bamako prévues pour le 25 octobre tendent inéluctablement vers un report. En tout cas, tel est le souhait qui a été exprimé hier par l’opposition et la majorité présidentielle ainsi qu’une frange partie de la société civile. Et c’était à la faveur d’une rencontre de concertation du ministre Abdoulaye Idrissa Maiga avec les forces vives de la Nation dans la salle de conférence de son département.
Lors de cette rencontre, le ministre Maiga avait à ses côtés, en plus de ses collaborateurs, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et de la Direction générale aux élections (DGE). Cette rencontre d’échange sur la tenue des élections communales, régionales et du District de Bamako du 25 octobre 2015 a été menée de façon séquentielle. Le ministre a d’abord échangé avec les représentants de la société civile le matin et l’après-midi avec les partis politiques.
Au cours des échanges, le ministre Maiga et les responsables des structures partenaires en charge de l’organisation et de la supervision des élections ont fait l’état de la préparation des scrutins pour justifier le maintien des dates.
C’est ainsi que le Délégué Général aux Elections, le général Siaka Sangaré a assuré de la disponibilité du fichier électoral avec 7.141.855 électeurs répartis entre 21.471 bureaux de vote sur toute l’étendue du territoire national. Et le Président de la CENI dira avoir supervisé le dépôt des listes de candidature partout où les listes ont été déposées. Il a également rassuré que sa structure est prête pour sa mission de suivi et de supervision des élections du 25 octobre 2015.
Au retour, les représentants de société civile ont affiché deux positions opposées : les premiers appelant au maintien de la date des scrutins à la lumière des assurances données par la CENI et la DGE alors que les seconds demandant le report à cause des problèmes sécuritaires, l’absence de l’administration dans certaines localités et le retour des réfugiés. Cependant,
Chez les représentants des partis politiques, on a constaté une unanimité autour de la nécessité du report des scrutins du 25 octobre. Le porte-parole de la Convention des partis politiques de la majorité, Kassa Traoré, dira qu’ après concertation, tous les partis politiques membres de la mouvance présidentielle ont produit et transmis un document dans le sens du report à l’endroit des plus hautes autorités. Et le représentant du bureau politique du RPM, Kaba Diarra d’aller plus, car proposant au nom de son parti un découplage de ces élections en fixant la tenue des communales pour le 27 décembre prochain.
Par contre, tous les partis politiques de l’opposition ont exprimé sans ambages leur vœu du report pur et simple des élections comme tenu des raisons sus évoquées tout en faisant des propositions concrètes.
C’est ainsi que certains n’ont pas hésité à attirer l’attention du ministre sur le fait inédit où majorité, opposition et société civile se soient entendus pour adopter une position commune sur le report.
Le ministre conclura en indiquant qu’ « il ne m’appartient pas de décider du report » et le ministre de poursuivre que les préoccupations des uns et des autres seront remontées à qui de droit, en prenant l’engagement que le conseil des ministres de ce mercredi se penchera sur la question.
Oumar B. Sidibé