Editions : Le livre “Les Blessures de l’Art” d’Oumou Ahmar Traoré présenté au grand public

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Le livre “Les Blessures de l’Art” a été présenté le jeudi 6 octobre 2022 au Musée national de Bamako. Ce livre de plus 600 pages est de l’écrivaine Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré. “Les Blessures de l’Art”, écrit en français et traduit en bambara, est une œuvre scientifique et littéraire qui met en lumière la culture malienne tout en dénonçant les violences faites aux femmes, notamment les violences verbales, les stigmatisations, injures et la sexualisation de son corps dans les chansons et récits.

La cérémonie de dédicace était présidée par le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme Andogoly Guindo qui avait à ses côtés l’ambassadeur adjoint de l’Union européenne au Mali, Pascal Père Perennec, et le secrétaire général du ministère de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia. Ce livre dédicacé “Les Blessures de l’Art” est le 3e ouvrage de l’écrivaine Mme Cissé Oumar Ahmar Traoré, qui évoque des savoir-faire et talents culturels qui rabaissent le genre féminin et en retour tolèrent la violence basée sur le genre. A ses dires, elle a été inspirée à cause des récentes brutalités et crimes odieux dans les foyers conjugaux entre 2015 et 2017.

“Pendant cette période, au moins 4 personnes dont 3 femmes ont perdu la vie de manière affreuse, en tout cas des faits qui ont été plus médiatisés. La volonté d’écrire est venue suite à l’affirmation de la société malienne qui tolère ces violences conjugales. Je me suis sentie interpellée en tant que femme”, a-t-elle précisé.

L’écrivaine s’est intéressée à la culture malienne à travers les contes, les chansons et les théâtres qui parlent de la femme. “A ma grande surprise, l’Art qui devrait plutôt être au service de l’amour, de la paix, de la solidarité entre les Hommes sert de vecteur pour soutenir la thèse d’un genre plus valorisant que l’autre. En clair, l’homme est fait pour commander, la femme pour subir et se contenter de souffrir pour l’avenir de ses enfants comme le prône la société”, a-t-elle commenté. Oumou Ahmar Traoré ajoutera que les mêmes stéréotypes genres sont encouragés au-delà de nos frontières.

Au cours de cérémonie, l’assistance a eu droit à une projection de vidéos “des drôles de chansons d’hommage à la femme” ; “les chansons et récits stigmatisant la femme” ; “les chansons et récits injuriant la femme” ; “les attaques gratuites contre la femme dans les chansons” ; “les chansons injuriant à la fois pour la femme et l’homme” et, “les chansons légitimant la violence physique en amour”.Nous avons des chansons qui appellent à la violence contre les femmes et ces chansons sont utilisées par des femmes pour combattre d’autres femmes sans oublier de mentionner les conséquences de ces pratiques sur la cohésion des foyers”, a-t-elle indiqué.

Prenant la parole, l’ambassadeur adjoint de l’Union européenne au Mali Pascal Perennec a salué ce travail scientifique combien important dans le cadre de la lutte contre les VBG.  “Pour l’Union européenne, la culture occupe une place importante dans le développement économique d’un pays et ce livre de Cissé Oumou Ahmar Traoré met en lumière un aspect important et méconnu de la banalisation des VBG et acceptées par la société. Il y a aujourd’hui un sérieux problème et il faut une prise de conscience à tous les niveaux pour mettre fin aux VBG”, a-t-il martelé.

Concernant le représentant du ministre de la Promotion de la femme, de l’Enfant et de la Famille, Sayon Doumbia, il a annoncé l’achat et la distribution de 100 exemplaires du livre avant de réaffirmer l’accompagnement de son département à l’auteur.

En présidant cette cérémonie de présentation et de dédicace du livre, le ministre de l’Artisanat de la Culture de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, a salué le travail remarquable et combien interpellateur de l’écrivaine Cissé Oumou Ahmar Traoré sur les violences basées sur le genre qui malgré les campagnes d’informations et de sensibilisations, la pratique demeure toujours.

Marie Dembélé

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