Dans une déclaration préliminaire faite lundi, le Pool d’observation citoyenne du Mali (Pocim) a confirmé des dysfonctionnements et insuffisances qui ont entaché le scrutin du 29 juillet dernier.
Les partis politiques de l’opposition ne sont pas seuls à décrier des dysfonctionnements et insuffisances qui ont été constatés lors du scrutin présidentiel. Selon le Pocim, les observateurs ont constaté le saccage des bureaux de vote et des matériels, la violence contre les agents électoraux, les menaces par les hommes armés dans certaines localités et la non-disponibilité des cartes d’électeur non retirées dans certains bureaux de vote.
Le Pocim a aussi constaté que le scrutin s’est déroulé avec des incidents et des attaques dans certaines localités des régions de Ségou, notamment le cercle de Niono. À Mopti, dans les cercles de Douentza, Koro, Tenenkou, Youwarou et l’arrondissement de Fatoma ; Tombouctou : les cercles de Goundam, Gourma Rharous et Taoudénit.
«S’agissant de Douentza et dans le village de Doum, le chef de village a exigé la présence des forces de l’ordre pour ouvrir les bureaux de vote. Ce qui a occasionné des incidents qui ont donné lieu au saccage de 11 bureaux et les membres du bureau de vote ont été molestés. À Kalaban-coura ACI, dans le district de Bamako, au centre de vote St Joseph, dans les bureaux de vote N°7, 10 et 13, il a été constaté l’absence des assesseurs de l’opposition. Ce qui a abouti à des disputes. En conséquence, les électeurs ont refusé de voter en exigeant leur présence dans lesdits bureaux…».
Concernant la disponibilité et le fonctionnement du matériel et des documents électoraux, des cartes d’électeurs non retirées n’ont pas été rendues disponibles dans les bureaux de vote de plusieurs centres du district de Bamako (Communes I, IV, V et VI) et de Kati.
«La non disponibilité et/ou la rétention des cartes d’électeurs empêchant l’exercice du droit de vote par les citoyens. La non-assistance aux personnes en situation de handicap dans certains bureaux de vote à Bamako, Kayes et Koulikoro», a fait par ailleurs remarquer le Pocim.
Des tentatives d’utilisation de plus de deux procurations par certains mandataires au niveau de certaines localités des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Mopti, Gao et le district de Bamako, ont été également signalées. Le saccage du matériel électoral à Youwarou et à Sahou Arassane dans le cercle de Youwarou. La non-tenue du scrutin à : OuroAntari et à Sa dans le cercle de Youwarou,- Derari dans le cercle de Djenné, dans tous les villages de la commune de Diafarabé (sauf Diafarabé ville) ; Kikara, Nokara et Kéréna dans le cercle de Douentza,- Dianké et Koumeira dans le cercle de Niafunké, dans certaines communes du cercle de Goundam.
Des incidents d’autres natures ont été signalés, les menaces sur les observateurs du Pocim par des hommes armés dans les localités de Doual et Diardé dans la région de Taoudéni à 15 km de Tombouctou ; l’incendie du matériel électoral à Goundaga dans le cercle de Bandiagara. Le Pocim a également noté des perturbations sur Internet et les réseaux sociaux, affectant la qualité de la communication.
Le Pocim recommande au gouvernement l’amélioration du cadre organisationnel dans l’éventualité d’un second tour. La poursuite du dialogue politique inclusif et fécond pour la gestion consensuelle des insuffisances constatées lors du déroulement du scrutin, l’animation des cadres de concertation avec les partis politiques et la société civile, la moralisation de la délivrance des procurations aux mandataires et la diligence dans la centralisation et la proclamation des résultats provisoires sont des préoccupations majeures du Pocim.
Zan Diarra