Elle s’appelle Diagossa ou « Dionkossan » qui veut dire tout simplement en peuhl propriétaire de lait ou cheftaine de famille. Elle est née le 15 Octobre 1933 à Kolokani, de Toumani et de Filinfing COULIBALY.
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A partir de 1944, elle a été inscrite à l’école primaire de Bandiagara. Trois ans plus tard, elle obtient son examen CEP et fut orientée à l’Ecole Primaire Supérieure Terrassons à Bamako, là ou deux groupes ont été constitués et repartis entre Koulikoro et Bamako. Les plus jeunes ont été retenus au collège parmi lesquels Diagossa, formant ainsi la 1ère promotion de cet établissement en compagnie de Sadio SISSOKO, Jacqueline COULIBALY épouse de Joseph Ki ZERBO, Bernadette SAMB, Kadia CISSE, Talata OUEDRAGO, Bassata DJIRE, etc.…
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En 1951, suite à une formation active, Diagossa a été recrutée comme institutrice adjointe stagiaire et mise à la disposition du cercle de Koutiala où elle s’occupait de deux classes 1ère et 2ème année. C’est à partir de Janvier 1955, qu’elle a été d’urgence appelée à Ségou, afin de combler un vide. Quelques mois plus tard, elle a été de nouveau affectée à Koulikoro, pour remplacer temporairement une autre institutrice de sa catégorie tombée malade, c’est de là-bas, qu’elle retourna à Ségou pour servir à côté de Mme GALBERT comme maîtresse. En 1958, elle subit un CAP spécial et devenait du coup institutrice ordinaire et gravait les échelons au choix.
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En 1960 elle fut nommée Directrice de l’école des filles avec 6 classes. Elle créa trois ans plus tard l’Ecole du Centre Commercial, à l’époque appelé « Karabougouni » avec aussi six classes et des collaborateurs rompus à la tâche, notamment Daba TRAORE, Mme BAH Mama DICKO, Mr SALL, Abdoulaye DIA et Mamadou DIALLO dit Dialma avec lesquels elle entraînait de très bons rapports et de franche collaboration. En 1969, elle a été mutée au CPR de Markala qui correspondait au second cycle, malheureusement ses différents cycles qui existaient à Ségou, Markala et Banankoro ont été érigés en lycée par le professeur Yaya BAGAYOKO. Face à cette situation, elle a été affectée à l’ENTEF de Soninkoura comme surveillante générale.
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En 1974, on décida de transférer cet établissement à Banankoro et Diagossa refusa catégoriquement de partir et fut de nouveau retenue au Collège comme Directrice adjointe. A partir de 1978, avec les évènements politiques, elle a été détachée de l’enseignement mettant du coup un frein définitif à sa carrière d’enseignante. Parlant de sa carrière politique, elle reconnaît avoir militée à la JSRDA avant de composer avec l’UDPM. Auparavant, elle était trésorière d’une association apolitique constituée de jeunes filles dénommée « Djèmaguéla » qui avait comme objectif l’évolution de la femme et de sa participation dans le développement socio-économique du pays. Elle garde des souvenirs pour certaines de ses camarades qui étaient résolument engagées. Il s’agit de Fanta SECK, de Mme DIALLO Namissa TOURE, Mme Alioune SISSOKO etc.
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En 1978, avec la naissance de l’UDPM, sous le régime Moussa TRAORE, elle occupa plusieurs postes à savoir Secrétaire Générale de la Sous Section de la Commune, Secrétaire Générale de la Section du Cercle de Ségou. Elue député en 1979, elle était à l’époque la seule femme à l’Assemblée Nationale bien avant l’arrivée de Mme Sy Sokona DIABATE. Elle passa 21 ans soit 4 mandats successifs à l’Hémicycle en compagnie des élus de la région comme Mady SANGARE, Tandia, Dramane KAMISSOKO, Feu Tidiani KONE. Elle attribue son succès à sa mère adoptive Fatoumata Sétigui SIDIBE qui n’a ménagé ni son temps, ni sa peine à faire d’elle ce qu’elle est aujourd’hui. Elle remercie de passage toutes les Ségoviennes et Ségoviens pour leur soutien inconditionnel qui ne lui a jamais fait défaut tout au long de sa carrière.
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L’appel qu’elle lance à la génération montante, c’est la tolérance, l’amour du prochain, le travail bien fait. Diagossa affirme n’avoir aucun regret d’avoir servie à Ségou, car les Ségoviens l’ont adoptée, l’ont aimée et l’on assistée à tout moment. Elle perdit son mari Cheickna DIALLO le 6 Juin 1986, laissant derrière lui 9 enfants, dont 4 garçons et 5 filles tous aussi braves que leur père et leur mère. Elle habite dans sa propre villa sise à la Mission Catholique avec ses deux petits fils.
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Gaoussou Diabaté
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