La composante d’accompagnement des programmes du PIC(CAPPIC) de la coopération Mali Luxembourg dénommé MLI0/20 tire vers sa fin. En quatre ans d’existence elle aura contribué au moyen d’un partenariat multi acteurs à asseoir les bases d’un développement harmonieux et durable dans sa zone d’intervention.
Ensemble nous gagnerons, telle est la philosophie qui aura guidé tout le processus de mise en œuvre du projet. Services techniques de l’Etat, collectivités territoriales et organisations socioprofessionnelles de base ont collaboré en parfaite synergie pour impulser un développement dans tous les secteurs de la vie politique économique et sociale dans la zone d’intervention du projet. La CAPPIC s’est fixé comme objectif la promotion de la bonne gouvernance et la culture de la paix. Il s’agit dans la pratique d’appuyer le processus de décentralisation et de déconcentration en reconnaissant à chaque acteur ses rôles, ses responsabilités, ses droits, ses prérogatives dans l’exécution des compétences tout en renforçant le contrôle citoyen.
L’atteinte de cet objectif passe par la réalisation de trois résultats à savoir, le renforcement des aptitudes des collectivités afin de les permettre d’exercer pleinement la maitrise d’ouvrage du développement dans leur ressort territorial respectif, l’implication de plus en plus accrue des populations au processus de développement et surtout des couches vulnérables et enfin l’harmonisation des interventions dans un cadre mutualisé pour plus d’efficacité et d’efficience.
Prévu pour une durée de quatre ans le projet a subi une prolongation consécutive à la crise institutionnelle qu’a connue le Mali. De nos jours les résultats probants sont enregistrés dans les domaines ciblés.
Au plan de renforcement des moyens et capacités d’intervention et le pilotage de développement au niveau des collectivités, des progrès satisfaisants ont été réalisés depuis 2009. Selon une enquête de satisfaction de la direction générale des collectivités territoriale du Mali, menée auprès des entités territoriales, il ressort que celles-ci sont satisfaites à 80,4% de l’appui conseil à leur délivré par la tutelle et les services techniques en 2012 contre 45% en 2009. Concernant le rendement des collectivités, le taux de satisfaction des usagers a passé de 76 à 80% pour la même période atteste la même source.
Certes ces résultats sont partageables avec d’autres intervenants dans la région, mais proviennent surtout d’un plan volontariste de renforcement des capacités des agents et structures en charge du développement. A l’actif du projet la formation de 3080 élus/agents de l’administration générale, des collectivités territoriales, des services techniques et des organisations de la société civile dans les domaines directement liés à leurs attributions. Ces formations à la carte ont permis aux bénéficiaires de maitriser leurs prérogatives.
Au plan institutionnel, le projet a assuré financièrement le fonctionnement des cadres de concertation, de coordination et de suivi évaluation du développement au niveau des huit cercles couverts et de la région de Ségou. Cette dernière a en plus d’un siège de haut standing voir photo)bénéficié d’un manuel de procédures administratives, financières et comptables et un cadre organique. Par ailleurs, un développement harmonieux et durable ne saurait s’accommoder avec le pilotage à vue et une gestion au pifomètre. C’est pourquoi le projet a appuyé plusieurs collectivités à disposer d’outils de planification stratégique et opérationnelle. Ce qui les a permis d’accéder à des fonds d’investissement.
Dans le souci de mettre les acteurs au même niveau de compréhension, le projet a diffusé 2400 exemplaires des recueils de textes relatifs à l’administration du territoire, 7000 autres concernant la décentralisation sans oublier les guides pratiques de restitution publique diffusées à plus de 1000 exemplaires. Cette dotation des collectivités et des administrations d’Etat en document de base s’est accompagnée de leur équipement en outil informatique comprenant des ordinateurs, des logiciels, des appareils pour le géo référencement, et en mobilier de bureau.
Au total 32 services de l’administration d’Etat, des collectivités et des services techniques déconcentrés ont été couverts par cet appui sans oublier leur formation dans les domaines clés de résultats. Ces différents renforcements ont permis aux collectivités de clarifier leurs rôles respectifs dans la pyramide et surtout les amener à s’engager dans la réalisation des projets d’intercommunalité. Le projet d’aménagement de la piste pastorale longue de 230 km et le surcreusement de deux(2) mares au profit des 25 communes sous le pilotage du conseil de cercle de San est un exemple réussi de cette coopération entre collectivités territoriales. Celles-ci ont pu affirmer de plus en plus leur leadership grâce aux constructions de bureaux, de salles de réunion, d’équipements marchands.
Une population plus responsabilisée
La volonté d’engager un développement auto-réfléchi, autogéré et auto-entretenu exige la participation de tous les acteurs avec en premier chef les populations considérées comme « bénéficiaires ». Le projet a pris conscience de cette dimension participative du développement en l’érigeant en résultat. Pour y parvenir, le projet a misé sur une bonne politique d’information et de communication. Celle-ci s’est traduite par l’appui au conseil régional pour la conception et la mise en œuvre de son plan de communication. L’appui aux communes dans leur campagne de restitution publique de leur gestion a instauré progressivement une culture de ‘’redevabilité’’. Désormais ceux qu’on qualifiait «d’administrés » exigent la prise en compte de leur préoccupation grâce à leur forte implication dans la conception des projets et plan de développement. Mieux ces ex « administrés » disposent de moyens d’interroger sur la gestion faite des ressources publiques et peuvent aux besoins opposer leur refus à l’exécution de certains projets qu’ils jugent attentatoires à leurs intérêts. Aussi la réalisation et la diffusion de magasine radio sur l’ensemble de la zone d’intervention ont élargies les horizons de compréhension d’une population qui très longtemps n’a fait que subir les « projets importés ». Pour que les radios de proximité maintiennent le rythme, il a fallu en plus de la formation de leurs animateurs et journalistes en décentralisation et technique de production, les doter de plateau technique à hauteur de mission.
La dimension genre fut prise en compte par un ciblage de communes très pauvres qui par une démarche participative ont été dotées de PDESC (Plan de Développement Economique Social et Culturel). Cet outil de planification les a ouvert les portes des fonds d’investissement et quinze (15) projets à caractère économique ont été financés au profit des femmes, faisant ainsi reculer de façon substantielle les frontières de la pauvreté monétaire.
Pour rappel la Composante d’Accompagnement des Programmes du PIC 2007-2011 est un renforcement des expériences accumulées et s’inscrit dans la stratégie nationale de croissance et de réduction de la pauvreté au Mali ainsi que l’atteinte des objectifs de développement du millénaire OMD. Financé à 6.300 000 £, le projet intervient sur l’ensemble de la région de Ségou, le cercle de Yorosso et le district de Bamako. Les secteurs spécifiques ciblés sont l’enseignement technique, la formation et l’insertion professionnelle, la santé de base’ l’hygiène et l’assainissement, la sécurité alimentaire, la bonne gouvernance et la paix.
La rédaction