«Le développement économique durable ne serait une réalité que si elle est basée sur les communautés locales, c’est-à-dire le développement à la base», c’est la conviction du président du Réseau-Climat Mali, Dr Ibrahima Togola, récipiendaire 2014 du prix Albert Einstein. Il a fait le plaidoyer pour ce concept au cours du Global Green Grow Forum (Forum international de croissance), tenu à Copenhague, au Danedmark en octobre dernier. A son retour, il partagé cette riche expérience avec la presse la semaine dernière.
Au cours de ce forum auquel il a participé en tant qu’expert, il a présenté dans un panel le thème: «Comment lever les barrières pour l’investissement de la croissance», avec à ses côtés de grandes personnalités aux renommées mondiales. Il s’agit du Président Ghanéen, d’Hailemariam Desalegn, Premier ministre d’Ethiopie, de Mogens Jensen, ministre du Commerce et de la Coopération au développement du Danemark, de Vimal Shah Bidco, Président du Secteur Privé Alliance, au Kenya, de Jais Valeur, vice-président exécutif d’Arla Foods.
Selon Dr Togola, en 2050, la population africaine va doubler en passant à 50 milliards. «Comment faire pour que cette masse populaire puisse tirer l’économie mondiale?», s’est-il interrogé. En réponse, il prône un modèle de développement économique à la base. C’est-à-dire que, selon lui, «nous devons valoriser les métiers de base, investir dans les activités locales afin que celles-ci puisse apporter de la valeur ajoutée. La formation n’est pas seulement d’aller à l’école pour apprendre. Nous devons voir comment former les cadres locaux selon les besoins de leurs localités». «Nous avons de bons ingénieurs, de bons cadres, il y a une population motivée, agriculteur, éleveur, pêcheur. Le défi qui se pose, c’est de former des ressources humaines intermédiaires (de bons tailleurs, de bons maçons, électriciens, menuisiers) pour pouvoir tirer la croissance. Ce sont ces métiers qui peuvent créer la richesse. Concernant les économies africaines, je pense que la pyramide est renversée, c’est-à-dire que nous avons moins d’ingénieurs, d’économistes, beaucoup de juristes, etc. Cette politique ne favorise pas la construction d’une économie durable bien articulée. Il ne faut pas surtout que le monde producteur africain soit seulement producteur de matière première», a-t-il relevé.
Il a profité de cette rencontre avec la presse pour rappeler que lors du sommet de l’Union Africaine, tenu en Janvier 2014 à Addis-Abeba, «il a été reconnu que le chemin pour parvenir à une croissance inclusive et verte en Afrique, passe par le renforcement des chaînes de valeur, une meilleure gestion des ressources naturelles, et l’infrastructure appropriée. Les dirigeants africains et les principales organisations régionales africaines ont appelé à des réformes pour assurer la transformation structurelle nécessaire qui permettra de renforcer les investissements du secteur privé».
Youssouf Diallo