Deux femmes ont accusé Donald Trump d’attouchements sexuels – qui auraient eu lieu il y a plusieurs années – dans des témoignagespubliés par le New York Times mercredi 12 octobre. Ces accusations ont immédiatement été réfutées par l’équipe de campagne du milliardaire républicain, celle-ci dénonçant de la pure diffamation.
Selon le journal – qui a ouvertement pris position pour la candidate démocrate Hillary Clinton –, ce sont les récentes dénégations du milliardaire à propos de son comportement avec les femmes qui ont poussé Jessica Leeds et Rachel Crooks à confier au quotidien new-yorkais leur témoignage sur des attouchements sexuels. Elles n’en avaient jamais fait part publiquement.
La première reproche à M. Trump de l’avoir pelotée alors qu’elle était assise à côté de lui dans un avion, il y a plus de trois décennies, et la seconde affirme que M. Trump l’a embrassée contre son gré en 2005, lorsqu’elle travaillait comme réceptionniste dans la Trump Tower, appartenant au magnat de l’immobilier.
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« Accusations complètement fausses »
Ces témoignages sur plusieurs incidents distincts surviennent dans un contexte extrêmement tendu, quelques jours après la publication d’une vidéo datant de 2005 dans laquelle Donald Trump se vante d’un comportement relevant du harcèlement sexuel. Le candidat s’est ensuite excusé d’avoir tenu ces propos, affirmant qu’il « s’agissait de discussions de vestiaire » et qu’il ne s’était jamais comporté de la sorte.
« Cet article tout entier est de la fiction, et le fait que le New York Times lance ces accusations complètement fausses (…) à propos de la personnalité de M. Trump sur un tel sujet est dangereux », a réagi, dans un communiqué, un responsable de la campagne du milliardaire, Jason Miller.
Depuis le deuxième débat entre les deux candidats à l’élection présidentielle américaine, le 9 octobre, la campagne a amorcé un virage plus personnel, avec une multiplication d’attaques, venues des deux camps.
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Dans l’heure suivant la publication de l’article du New York Times, d’autres médias ont rapporté des incidents du même type. Natasha Stoynoff, journaliste au magazine People, a ainsi raconté mercredi une agression à caractère sexuel survenue en 2005 dans le palace de M. Trump en Floride, à Mar-a-Lago. Cette femme assure que l’attitude du candidat lors du deuxième débat de la campagne, dimanche 9 octobre, l’a poussée àsortir du silence.
Deux autres médias, le Palm Beach Post, en Floride, et une chaîne du réseau NBC, dans la région de Seattle (Etat de Washington), ont rapporté les propos d’autres femmes accusant le candidat. Il s’agit de Mindy McGillivray, qui affirme avoir subi des attouchements dans la propriété de M. Trump, également à Mar-a-Lago, il y a treize ans, et de Cassandra Searles, une ancienne Miss Washington expliquant avoir aussi été pelotée par M. Trump.
« Personne répugnante »
Le fait que ces témoignages « ne soient rendus publics que des décennies plus tard dans le dernier mois de la campagne présidentielle devrait être suffisant » à les décrédibiliser, a expliqué M. Miller. Selon lui, l’article du New York Times « marque un nouveau niveau de bassesse dans la direction que les médias souhaitent prendre pour déterminer le [résultat] de l’élection ».
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Le candidat républicain avait été interrogé par le journal avant la publication de l’article dans une interview téléphonique, dont le journal a rapporté des extraits. « Rien de tout cela ne s’est jamais produit », a affirmé M. Trump, en menaçant de poursuivre le quotidien en justice si les témoignages étaient publiés. « Vous êtes une personne répugnante », a-t-il reproché à la journaliste qui le questionnait.
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