Des pharmacies refusent les ordonnances AMO : L’Assurance Maladie Obligatoire est-elle incapable de satisfaire ses assurés ?

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L’AMO a été une des grandes réussites de l’ancien Président Amadou Toumani Touré, parce qu’elle est venue soulager les plus démunis. Cinq ans après, et  malgré le nombre de plus en plus croissant d’adhérents, l’AMO n’arrive pas à donner entière satisfaction aux assurés. Certaines officines refusent poliment de prendre les ordonnances AMO en prétextant la mauvaise connexion. Cela s’expliquerait selon certaines sources par la lenteur des remboursements dus aux pharmaciens par la CANAM. L’Etat est-il en incapacité financière d’accomplir son devoir ?

Les principales centrales syndicales que sont l’UNTM, la CSTM, la CDTM sont fortement interpellées pour donner de la voie afin de savoir les entraves à la bonne marche de l’Assurance Maladie Obligatoire. Elles sont interpellées quand on sait que Le régime d’assurance maladie obligatoire est financé par des cotisations dont les taux sont fixés par le Décret N°578/P-RM du 26 octobre 2010  et qui précise que les cotisations sont constituées de l’ensemble des contributions salariales et patronales assises sur un pourcentage du salaire et autres traitements du fonctionnaire civil, militaire, du parlementaire, du travailleur salarié et des assurés volontaires. Les centrales  le sont davantage surtout pour que  leurs militants qui sont à l’AMO puissent jouir de leurs droits. Pour rappel l’Assurance Maladie Obligatoire est une initiative de l’ancien Président ATT, qui avait estimé créer la Caisse Nationale Assurance Maladie, CANAM, pour permettre à un  plus grand nombre de maliens surtout de faibles revenus, d’avoir accès aux soins de santé et à moindre coût.  Aujourd’hui rares sont les assurés qui sont satisfaits et pourtant les cotisations ne font que prendre l’ascendeur au gré des augmentations de salaires.  L’augmentation continue du nombre d’adhérents  ne se  reflète pas sur la qualité de  la prestation, car l’affluence est source d’embouteillage devant  les guichets dont le nombre  stagne. Des cliniques conventionnées sortent peu à peu du système du tiers-payant obligeant le patient à mettre la main à la poche. Des pharmacies refusent même de prendre les ordonnances AMO, au motif que leurs prestations ne sont pas remboursées à temps, les conduisant à des tensions de trésorerie. En plus de cela, certaines spécialités ne figurent pas sur la liste des médicaments remboursés. Or depuis quatre ans, cette liste n’est pas actualisée pour prendre en compte les nouveaux produits mis sur le marché.

En somme, il urge pour les assurés  que toute la lumière soit faite sur cette lenteur constatée et le refus déguisé des ordonnances AMO dans certaines pharmacies.

       Youssouf Sissoko

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3 COMMENTAIRES

  1. Monsieur Sissoko, il n’y a pas que l’assuré qui paye, si tu regarde bien le décret y relatif, l’employeur ( Etat ou autres) paye pour une part plus importante.
    Aussi, comme dit l’autre il y a des gens qui trichent, et si le pharmacien livre le médicament l’amo ne rembourse pas. Donc il faut vérifier avant de servir. Les pharmaciens ne sont pas les fabricants de médicaments et même si s’était le cas sa production a un coût. il faut sensibiliser les usagers pour la pérennisation du système.

  2. Bobby bonjour.En plus de ce que tu dis il faut ajouter la triche associée à la chose par les bénéficiaires.Je sais de quoi je parle!

  3. il faut surtout en vouloir aux opérateurs téléphoniques qui font pour rendre le flux de connexion qui oblige les services à vérifier d’abord si le titulaire de la carte est à jour de cotisation ou tout simplement le tenant de la carte est celui que vous avez en face de vous .
    c’est très les gens aiment le cafouillage et surtout le contrôle.de grâce ne jetons pas la responsabilité aux pharmaciens qui ne sont pas des œuvres de philanthropies.L’AMO est une aubaine pour le Mali ,ayons le courage de patienter un peu devant les guichets.

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