Démission d’ATT : Véritable coup de maître

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Dimanche soir, c’est dans la maison d’un proche qu’ATT a remis officiellement sa lettre de démission au Ministre Burkinabé, Djibril Bassolé, mandaté par le médiateur  de la Cedeao, le président Blaise Compaoré, indiquant qu’il s’agit de la première étape vers l’investiture de Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, comme président par intérim du Mali. D’ores et déjà, le coup d’état a atteint son objectif: imposer à la tête de l’Etat malien un autre bon élève de la France.

 

La junte militaire a conclu, vendredi dernier, un accord-cadre avec la médiation conduite par le Burkina Faso pour le compte de la Cedeao. Elle s’y engage à rendre le pouvoir aux civils après la démission d’ATT. En retour, le chef de la junte, le capitaine Amadou Sanogo, et ses compagnons, se sont vu offrir l’amnistie. Maintenant, le président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré, doit devenir président de la République pour la période de transition. Laquelle transition doit s’achever par des élections, la présidentielle et les législatives, à une date assez proche.

On ne l’avait pas vu publiquement depuis le putsch du 22 mars. Le président malien, Amadou Toumani Touré, dont le lieu de résidence est tenu secret, est apparu dimanche 8 avril à la télévision, en bazin blanc, quelques rides de plus sur le visage et amaigri: « Je pense que c’est tout normal, je le fais sans pression, (…) de bonne foi, (…) surtout pour l’amour que j’ai pour ce pays», a soutenu ATT, tout en rappelant son devoir et son passé militaire au service de la démocratie et de son pays, en renversant en 1991, le président Moussa Traoré.  Perdus dans l’intoxication médiatique distillée par les médias africains et français, il était difficile pour nous, Maliennes et Maliens,  de nous faire une juste opinion sur la véritable nature de ce coup d’Etat.

Il se trouve, justement, que légitimer le coup d’état de la junte malienne était une erreur d’appréciation aux dépens exclusifs des peuples africains. Il a rapidement été oublié que le capitaine Sanogo présentait un profil plus que suspect. Le Département d’Etat américain n’avait pas caché que ce dernier «avait effectué des séjours aux Etats-Unis en 2004-2005, 2007-2008 et en 2010, notamment pour être formé comme professeur d’anglais». Si l’objectif de la junte était réellement la défense des populations et du territoire malien face à l’avancée des rebelles touaregs, force est de reconnaitre qu’il a lamentablement échoué. Il a au contraire permis, grâce à la désorganisation de l’Etat malien qu’il a de facto entraînée, une conquête rapide et aisée du Septentrion malien, en quelques jours.

Prescription achevée…

Sanogo a joué sa partition qui était d’accélérer la décomposition de l’Etat malien, afin de le livrer comme un fruit mûr à un fidèle employé de l’Occident, qui n’aurait pas le besoin de passer par la périlleuse case des élections, qui comme on a pu le constater dernièrement en Côte d’Ivoire, sont de plus en plus difficiles à truquer. Agitant le spectre du terrorisme islamique, le capitaine Sanogo fit appel à ceux qui l’avaient envoyé en mission: « Si les grandes puissances ont été en mesure de traverser les océans pour aller lutter (…), qu’est-ce qui les empêche de venir  ici ? Le danger, ce n’est pas seulement pour le Mali. Qu’on oublie un peu le Comité. Parlement, Constitution, ça peut attendre. Le dossier grave, c’est au Nord, c’est le plus important». De surcroît, l’action du capitaine Sanogo a été plus que contre-productive, du moins aux yeux de ceux qui sont tombés dans le panneau dressé par lui. La mascarade  ayant amené ATT à signer sa lettre de démission et permis à Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée nationale, de prendre les rênes du pays est un coup de maître. Et comme par hasard, ce dernier s’est rendu  le 21 mars à Ouagadougou  et  ensuite le 22 mars à Abidjan, pour rencontrer Alassane Ouattara.

Des indiscrétions proches d’ATT nous ont rapporté qu’avant de rendre sa démission, dimanche soir, le président voulait parler aux médias. Informés successivement par leurs ministres des Affaires étrangères de l’intention d’ATT, les chefs d’Etat Alassane Ouattara et Blaise Compaoré ont chacun passé un coup de fil à ce dernier pour le dissuader. En quittant ainsi le décor, ATT emporte avec lui le secret de sa recette de dix années de stabilité politique et d’une démocratie dite de « façade ». Mais peut-être qu’un jour, loin des tumultes politiciennes, ATT, comme d’autres anciens chefs d’état l’ont fait, produira des écrits sous forme de mémoires pour éclairer tout le monde. En tout cas, tard vaut mieux que jamais !

Rokia Diabaté

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12 COMMENTAIRES

  1. Merci ATT pour cet amour immence pour notre Mali que tu as contribué faire de Maliba, nous sommes fières de vous, j’ensuis sur l’histoire jugera, tous ces apprentis sorciers qui en se trompant d’epoque n’aspire qu’au pouvoire pour des interêts personnels

  2. Les Maliens vont regrettés fort ATT, ce grand patriote, qui ne jurai que pour un Mali prospère, democratique, et paisible. Il a certes fait des erreurs mais ATT restera le president qui a tous donné pour son pays: 10 000 logements sociaux, 2 600km de routes bitumés, 40 % d’augmentation des salaires depuis son accession au pouvoir (soit 5%/an)etc…
    Les grands hommes seront toujours recompensés.
    ATT le mali ne t’oubliera jamais.

  3. je vous donne quelques astuces mes chers compatriotes MOUSSA AG ATTAHER était au mali le mardi 21 mars lors du sommé de la CDEAO il a rencontré quelques hommes politique et militaires qui represente la junte aujourd’hui pour négocier il a pris l’avion le meme soir pour paris arrivé le mercredi matin et le coup d’état est fait le meme jour 22mars et en mion d’une semaine le nord est tombé faite vos calcul chers compatriotes

  4. On accuse ATT pour rien:
    Le choix en temps de paix entre l’équipement de l’armée républicaine et la satisfaction des besoins de la population (reconstruction auto suffisance alimentaire) n’est pas chose aisée.N’oublions pas qu’après le 26 mars 91 tout était urgent et tout était à refaire.
    Les deux premiers président ont eu à pousser des montagne tellement les efforts et la demande sociale étaient immenses!
    le choix est vite fait pour un pays pauvre. il faut sacrifier le besoin en Equipement de l’armée au profit de la satisfaction de la demande sociale et ça ne pouvait être autrement. Il fallait subvenir aux besoins élémentaires des populations c’est à dire la construction des ponts, des écoles des structures de santé des routes rendre accessible certains traitements comme celui du VIH et du paludisme etc au lieu d’engloutir le peu de budget dans l’achat des armements dits modernes, qui ne fera que enrichir les pays fabricants c’est à dire les occidentaux. dans notre contexte de pauvreté tout président doter d’un peu d’intelligence et de bon sens et de patriotisme aurait choisir la construction, l’autosuffisance alimentaire et l”Equipement au profit de l’achat d’armes en temps de paix.
    Cette guerre du Nord n’était prévu à ce niveau sinon ATT a eu à faire face aux conséquences de la crise ivoirienne sur notre vie quotidienne et les conséquences de la flambée des prix de l’or noir au plan mondial sans oublier la chute du coût de l’or blanc de chez nous.
    On S’en souviendra un jour!

  5. Un article bien ecrit, une analyse bien coherente, et une maitrise rare de l’art d’ecrire.
    ATT etait le seul, il n y aura pas un autre, le Mali est foutu, et le seul responsable c’est ce vilain negre de sanogo au service de ses maitres.
    Je ne suis pas malien mais j’aime le Mali et les femmes bambaras.
    Que Dieu vous protege.

    • Mon frère, tu ne peux pas connaître nos problèmes plus que nous mêmes, malgré tout cet amour que tu éprouves pour le mali et nos femmes. Djatô et Kakala…
      Ce coup d’état a levé un voile sur le système monstrueux de gouvernance qui était mis en place par notre cher général et ses accolytes. j’ai apprécié cette rupture et bcp de maliens aussi.

  6. Je voudrais tout simplement reconnaître les bienfaits de l’ancien Président. Je crois qu’il a fait des erreurs certes, mais il a aussi posé des jalonts inoubliables au Mali. Hommage à lui.

  7. oui je suis pour la democratie mais je souhaite l’armee ai une tres grande place a cote du regime civil. une armee forte et influente c’est ça qu’on besoin actuellement.oui a la politique civile forte et aussi une armee tres engagee aux cotes des civiles.c’est des militaires qui connaissent leurs besoins en armement et en logistique.nous avons vu alpha oumar konare pendant son mandat l’armee n’etait pas present att aussi a fait des militaires de bureau.je demande au nouveau president de donner des moyens materiels et financiers aux militaires et que eux aussi etendent leur influence sur tout le territoire

    • je suis convaincu qu’un jour le mali cherchera , en vain des dirigeants patriotes et sincères car Vilipender nos dirigeants est devenu coutume chez nous. Dommage. Place aux brigands. Que Dieu sauve le Mali

    • ATT enbisa i onfai tu a ete traier part col gamou et col oulmedou et batue sur ton prope terin tu prenaient ton defait en victoir tu vaient confiance oux nortdix tu traivail les nortdix oux de otage et les nargotafigan jl ton touxce traier

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