Lancées le 27 décembre dernier par le Colonel Assimi Goïta, les Assises nationales de la refondation prendront fin ce jeudi 30 décembre 2021. Durant les quatre jours d’échanges plusieurs propositions ont été faites sur la sécurité, l’éducation, les réformes ou encore la durée de la transition.
« Il faut délocaliser certains camps militaires autour de Bamako », a indiqué Hamé Traoré, représentant de l’Alliance des forces panafricaines aux assises. Selon Hamé, les camps de Djicoroni Para et de Kati doivent être délocalisés. Citant les évènements de 2012, entre les hommes du capitaine Amadou Aya Sanogo et les bérets rouges, Hamé Traoré estime que ces camps doivent être délocalisés. « Ce sont les populations qui sécurisent ces camps, surtout celui de Kati », a-t-il assuré.
Venue de Gao, Fatoumata Diallo a dénoncé l’insécurité qui règne dans cette ville. « Tout le monde est armé à Gao. L’Etat doit prendre ses responsabilités. Toutes les maisons doivent être fouillées », déclare-t-elle au deuxième jour des débats. Une proposition qui semble avoir été attendue puisqu’à Gao, le Gouverneur vient d’interdire le port d’armes à toute personne non-FAMA et leurs partenaires.
Pour Aboubacar Sidiki Fomba, il faut militariser la police. Cela, selon lui, résoudra en partie le problème d’effectif de l’armée et revalorisera la fonction de policiers. Aussi, ajoute-t-il, il faut permettre au génie militaire d’extraire l’or du Mali. Sur la durée de la transition, Aboubacar Sidiki Fomba assure que le prochain président élu doit « prêter serment le 9 juin 2023 ». « Je vous laisse donc calculer le délai de la transition », lance-t-il avec un sourire au micro de Maliweb.net.
Un serpent à deux têtes…
« On a un serpent à deux têtes aujourd’hui », a indiqué Jeamille Bittar, leader du M5-RFP. « On ne peut gérer un pays avec deux textes fondamentaux », se plaint Bittar lors du troisième jour des débats. Selon lui, les éléments indispensables à la transition doivent être versés dans la Charte pour en faire un texte unique et préparer la constitution pour passer à la quatrième République. Resté très proche du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga malgré les dissensions internes au sein du Mouvement du 5-juin, Jeamille Bittar défend que la durée de la transition doit être comprise de 3 à 5 ans.
Pour le médecin anesthésiste réanimateur Dr Siriman Abdoulaye Koita, il faut offrir aux personnes âgées de plus 60, 65 ans, des couvertures sanitaires. « Ils ont travaillé à un moment où il n’y avait pas l’AMO, aujourd’hui, ils peinent à se soigner », affirme le médecin. Pour Dr Koita, il faut réduire aussi le nombre d’évacuation sanitaire. « Beaucoup de maladies pour lesquelles les gens vont se soigner avec l’argent du contribuable peuvent être soignées ici au Mali », a-t-il assuré, très applaudi dans la grande salle du CICB.
Mamadou TOGOLA/maliweb.net