Dégâts matériels dans son siège lors de la répression de la marche du 02 juin : l’ADP-Maliba s’engage à porter plainte contre l’État

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Suite aux dégâts causés par les forces de l’ordre dans son siège, lors de la marche de l’opposition interdite par le Gouvernement, le 02 juin passé, le Parti de l’Alliance Démocratique pour la Paix (Adp-Maliba) s’engage à porter plainte pour la réparation des dommages causés. L’information a été donnée, le dimanche 4 juin 2018, lors d’une conférence de presse, tenu audit siège.

Elle a été animée par le Secrétaire politique de l’Alliance Démocratique pour la Paix (Adp-Maliba), Cheick Oumar Diallo. Il affirme que le siège de l’Adp-Maliba a été ciblé délibérément par des tirs de gaz lacrymogènes et par ce qui apparaît comme des tirs de balles en caoutchouc. « Le gouvernement du Mali a donc assiégé et attaqué le siège de l’ADP-Maliba alors qu’aucun trouble à l’ordre public n’a été déploré. En agissant de la sorte, les autorités font une nouvelle fois preuve de faiblesse », déclare-t-il. Selon lui, sous couvert de l’état d’urgence, leur initiative paisible et démocratique avait tout d’abord été abusivement interdite avant d’être violemment réprimée, malgré les appels de la Commission Nationale des Droits de l’Homme. L’intérêt supérieur de la nation commande, explique-t-il, que l’état d’urgence soit au service de la sécurité et de la tranquillité des maliens. Pourtant, aujourd’hui les autorités détournent et abusent de ce cadre à des fins purement politiques. « L’Etat d’urgence est brandit comme argument de manière sélective pour réprimer les forces vives de la nation, particulièrement l’opposition au Président sortant », souligne COD et d’ajouter que le président actuel se donne des campagnes électorales déguisées organisées à Koutiala ou à Ségou sur fonds publics pour promouvoir son image.

« Si nous avons voulu marcher, c’est aussi parce que, en plus de la lecture partiale de la notion d’état d’urgence, les autorités usent des moyens de l’Etat pour faire leur seule et exclusive promotion sur la télévision nationale. Chacun des reportages sur les visites du Président occupent plus de la moitié du journal de l’ORTM. Sa déclaration de candidature a été diffusée durant près de 45 mn là où celle des autres candidats ne parait que durant 1 à 2 mns », évoque-t-il.

Aussi, avance-t-il, nous en appelons à toutes celles et tous ceux qui le soutenaient encore à se joindre au grand mouvement qui fera l’alternance politique et citoyenne tant attendue dans le pays. Quant à celles et ceux qui n’auront d’autres choix que de le soutenir envers et contre tout, nous les appelons à faire usage de leur sens du patriotisme pour qu’un terme immédiat soit mis à la violence et à la répression d’Etat, assène-t-il.

« Nous entendons, pour notre part, poursuivre dans la voie pacifique, démocratique et légale d’un changement de système, pour mettre un terme à la situation intolérable faite à notre peuple et à notre pays. Nous entendons incarner ce renouveau lors de l’élection présidentielle à venir », indique-t-il. Et de faire savoir qu’ils vont continuer à exprimer leur inquiétude par rapport à la transparence et la crédibilité du scrutin. De la même manière, précise-t-il, la mainmise d’un camp sur la télévision nationale restera intolérable.

Pour sa part, le président de l’ADP-Maliba, l’honorable Amadou Thiam, a montré aux journalistes les dégâts causés par les forces de l’ordre lors de la répression. Il dit qu’ils ont saisi l’huissier pour faire l’état des lieux, réunir les éléments de preuves qui feront objet d’une plainte devant les juridictions internationales comme la CPI. A ses dires, le fait d’aviser la CPI, (le Gouvernement), est un plan machiavélique. Cela prouve les dégâts qu’ils ont causés. « Pour notre part, les images et les vidéos sont réunies et seront envoyées à la CPI. S’il y a quelqu’un qui trouble l’ordre public c’est eux (les gouvernants). On est intransigeant là-dessus », dit-il.

S.B. TRAORE

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