L’ancien patron de la communication présidentielle, Racine Thiam, qui a quitté son poste, il y a quelques mois, a scellé, le week-end dernier, une alliance avec le principal parti de l’opposition, URD de Soumaïla Cissé pour les prochaines élections prévues en 2017 et 2018. Créant une avalanche de commentaires sur les réseaux sociaux.
Alliés d’hier, adversaires le lendemain ! Au Mali, les acteurs politiques ont habitué l’électorat à cette pratique obscène que d’aucuns qualifient, à tort ou à raison de ‘’prostitution’’ politique. Le phénomène s’est amplifié sous l’ère IBK. Racine Thiam président du parti Convergence d’Actions pour le Peuple (CAP), l’ancien directeur de la Communication présidentielle, qui a récemment quitté son poste, a rallié les rangs de l’opposition. Le samedi 28 octobre dernier, accompagné d’autres cadres de son parti, il s’est rendu au siège du principal parti de l’opposition, URD pour officialiser son départ de la majorité présidentielle.
« Avec les cadres de notre parti, nous avons reçu une importante délégation du parti Convergence d’Actions pour le Peuple (CAP), conduite par son Président M. Racine Seydou Thiam, ce samedi 28 octobre 2017 au siège de notre parti à Badalabougou. La rencontre était axée sur la coopération entre nos partis en vue des prochaines échéances électorales. Nous remercions les cadres du CAP pour leur clairvoyance et leur vision de l’avenir de notre nation » a posté le président de l’URD, Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition sur son compte facebook.
Et nouvel allié, Racine Thiam d’ajouter : « L’URD est un grand parti qui a une réponse aux préoccupations du peuple. Cela est prouvé par la disponibilité constante de son président. Je suis accompagné par une importante délégation de la Cap pour sceller un accord électoral avec l’URD dans la perspective des élections du district et plusieurs localité ».
Si le président de la Convergence d’Actions pour le Peuple (CAP), Racine Thiam ne s’est jamais prononcé sur les raisons de son départ, ce changement de cap à 190° en dit long, sur sa détermination à en découdre avec son ancien patron. Lui qui durant plus de deux ans s’est dévoué corps et âme pour soigner l’image du locataire de Koulouba, IBK. Pour rappel, en réponse aux assauts successifs de l’opposition contre ce dernier, il avait conçu en partenariat avec la Maison de la presse, une rencontre mensuelle avec les journalistes, dénommé ‘’Rendez-vous avec Koulouba’’ pour commenter la gestion du pouvoir actuel. Au cours d’une de ces rencontres en février 2016, il a rappelé cette sagesse africaine qui enseigne que : « l’arbre qui tombe fait plus de bruits que la forêt qui pousse ». Histoire, pour lui de dire que malgré les critiques, le Mali sous IBK, continue d’avancer.
Quelle leçon doit-on tirer de ce changement de veste alors ? Grand point d’interrogation ! Sous nos tropiques, il est certes vrai que la politique à ses raisons que la raison elle-même ignore, mais l’acte posé par le président du parti Convergence d’Actions pour le Peuple (CAP), a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, le confondant à un ‘’prostitué’’ politique. Une pratique en vogue depuis des années au Mali.
Beaucoup d’observateurs de la scène politique, auraient voulu voir Racine Thiam évolué seul ou avec d’autres jeunes leaders politiques, plutôt que de se placer sous la tutelle d’un vieux de la vielle marmite politicienne du Mali, comme Soumaïla Cissé, ancien de l’ADEMA. Même si ce dernier, a des mérites.
Lassina NIANGALY