L’hôtel Colibris de Bamako abrite depuis le mardi 27 novembre, un atelier de trois jours de formation continue des preneurs de dépositions de la Commission, Vérité, justice et Réconciliation (CVJR).
La rencontre dont l’ouverture était présidée par Ousmane Oumarou Sidibé, président de la CVJR, avait comme thème : « Qualifier les violations graves des droits de l’Homme ».
Elle s’est déroulée en présence de la représentante de la Minusma, Kora Andreu, la représentante de la directrice du GIZ, Johanna Laber et de tous les chefs d’antennes des différentes régions où existe la CVJR.
Les participants auront à échanger sur les enjeux et difficultés rencontrées, comprendre le rôle clé de la prise de déposition, quelle place dans la stratégie ? et quel lien avec la base des données.
Ils auront également à faire un rappel sur les principes et la déontologie de la prise de déposition, les différentes phases, les techniques de dépositions etc.
A titre de rappel, la CVJR travaille d’arrache pied depuis sa création. Elle a depuis longtemps engagé une consultation régionale avec les victimes dans le cadre de la rédaction de la politique de la réparation. Il ressort de son mandat, qu’elle doit présenter une politique de réparation qui doit être assortie d’une loi. Le Mali ne disposant pas pour le moment d’une politique de réparation, la CVJR a commencé depuis janvier dernier avec les consultations. Elle a établi une feuille de route en six étapes dans le cadre de la sensibilisation et de la formation.
Dans son discours d’ouverture le président de la CVJR a rappelé qu’il s’agit aujourd’hui d’une rencontre importante qui va même au-delà de la formation. Parce qu’il s’agit de faire le point de tout ce qui a été réalisé depuis la création de ladite Commission jusqu’à la date d’aujourd’hui, d’évoquer les difficultés rencontrées, la qualification juridique des faits, notamment les violations graves qui sont apportées au niveau de la CVJR, puis échanger avec les sous-commissions- réparation sur le soutien, le replacement des victimes qui ont besoin d’accompagnement psychologique, a-t-il expliqué.
Ousmane Oumarou Sidibé dira que la première déposition signifie le premier contact entre les victimes et les membres de la CVJR qui sont souvent des professionnels formés pour recevoir les victimes, les écouter, évaluer leurs étapes psychologiques et médicales, prendre leurs dépositions, les violations des droits de l’Homme qu’elles ont subies et les mentionner sur un formulaire, en vue de favoriser les enquêtes dans les jours à venir.
Les Conseillers-soutiens aux victimes selon lui, sont aussi des professionnels formés qui reçoivent les victimes en détresse, les orientent pour une prise en charge médicale ou psychologique.
A la date d’aujourd’hui, 10.100 dépositions ont été enregistrées.
Par rapport aux difficultés auxquelles la commission est confrontée, elles sont surtout liées à l’insécurité. La CVJR est l’une des rares commissions à travailler en période de crise. Elles sont également liées aux violations quotidiennes, aux attentes des victimes, car les gens ont mal à recevoir toujours le mandat de la CVJR.
Pour conclure, Ousmane Oumarou Sidibé dira que sa Commission n’intervient pas dans les conflits actifs, c’est dire les conflits du centre etc.
Tout un dispositif est mis en place pour combler les attentes des victimes.
Le président de la CVJR a adressé ses sincères remerciement à l’endroit de ses partenaires que sont la Minusma, la GIZ, l’ONU-Femme, Avocat sans Frontière etc… pour leur franche collaboration, en vue de permettre à la Commission de déposer un rapport fiable.
Adama Bamba