Alors que le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique entame, depuis ce 24 février 2020, une mission de sensibilisation en direction des forces vives, dont la première étape a été Sikasso, à Kayes, c’est la confusion totale. L’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) a fait sortir tous les élèves des écoles privées et ce mouvement de fronde atteindra son paroxysme ce 26 février 2020 avec le blocage du trafic routier.
Dans sa volonté de trouver une solution de sortie rapide de la crise qui frappe le système éducatif, depuis deux mois, le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr Mamadou Famanta, a entamé, une mission de sensibilisation auprès des populations dans les capitales régionales, autour de l’article 39, dont Sikasso a été la première étape.
A l’entrée de la salle, la détermination se lisait sur le visage des enseignants qui avaient pris d’assaut les lieux pour disent-ils barrer la route à ‘’une campagne d’intoxication du ministre’’. Selon des sources sur place (enseignants), les militants du collectif des enseignants mobilisés en grand nombre ont bloqué la grande porte d’accès à la salle de réunion obligeant le ministre et sa délégation à contourner. Néanmoins, le Pr Famanta et sa délégation ont pu rencontrer, hier, dans la salle Lamissa Bengaly, les forces vives de Sikasso autour de la crise scolaire. Au cours des échanges, l’article 39 a été bien expliqué ainsi que les propositions du gouvernement sur la question pour une sortie de crise.
En plus de cette mission du ministre à Sikasso, on apprend que d’autres équipes sont sur le terrain et dans d’autres localités du pays pour les mêmes objectifs de sensibilisation de la population sur une crise qui n’a que trop duré.
Au moment où le ministre et sa délégation tentaient de rassurer les habitants de la capitale du Kénédougou de la bonne foi du Gouvernement, à Kayes, l’AEEM avait réussi à mettre dans la rue tous les élèves des établissements privés.
Pire à Kayes, des associations de la société civile s’organisent pour transporter la crise scolaire dans la région sur la voie publique. Ainsi, ces organisations prévoient de bloquer le trafic routier ce 26 février 2020, si une solution globale n’était pas trouvée à crise scolaire d’ici-là. « La population de KAYES décide de prendre son destin en main pour exiger la reprise totale et immédiate des cours », lit-on sur les réseaux sociaux.
Les frondeurs décident de bloquer le trafic routier, ce mercredi 26 février 2020 à partir de 00h00.
Les voies concernées par le blocage sont : – Axe Diboli, barricades au niveau de Kamankolé ; Route Bamako, au niveau de ATT bougou jusqu’au poste de contrôle ; Route Sadiola, barricades au niveau de Niagagnaga ; Route de Bafoulabé, barricades à Papara. Les initiateurs, qui sont apparemment très engagés, appellent les transporteurs et usagers à prendre toutes les dispositions nécessaires. Car, poursuit-on, seuls les véhicules d’urgence et de vivres seront autorisés à circuler sans entraves.
Pour un enseignant, parmi les manifestants, ‘’aucune intimidation, aucune stratégie, aucune propagande, ne fera dévier les enseignants de leur objectif qui est l’application de la loi N.007 du 16 janvier 2018 de leur statut qui dans son article 39’’ qui stipule: «Toute majoration des rémunérations des fonctionnaires relevant du statut général s’applique de plein droit au personnel enseignant de l’enseignement secondaire, de l’enseignement fondamental et l’éducation préscolaire et spéciale».
Le ministre, dans son argumentaire, explique que l’exigence des syndicats de l’Éducation pose problème pour deux raisons : son insoutenabilité financière dans le contexte actuel et le risque d’injustice sociale que cela pourrait engendrer. Car, explique-t-il, céder face à la pression des enseignants ouvrirait la voie à une spirale de revendications tous azimuts. Car, les mêmes dispositions sont consignées dans les statuts autonomes d’autres syndicats de la place.
Par Sidi DAO