La répression policière contre les militants de l’opposition, le dialogue politique, ce sont là, les deux grands sujets d’actualités abordés, le dimanche dernier, par Soumaïla Cissé, lors d’une rencontre avec la presse. Occasion pour lui de dénoncer énergiquement les abus du pouvoir en place.
Depuis la proclamation le 20 août par la Cour constitutionnelle de la victoire du président sortant au second tour le 12 août, l’opposition manifeste pratiquement chaque semaine contre la « fraude » électorale. En cet effet, l’opposition projetait d’organiser le vendredi 21 septembre des caravanes à travers toutes les communes pour protester contre la fraude électorale qui a offert un second mandat à Ibrahim Boubacar Keïta. Cette manifestation interdite par le gouverneur du District a été violemment réprimée par la police. A ce sujet, Soumaïla Cissé, dénonce la « politique de deux poids deux mesures» du régime Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) en ce qui concerne l’organisation de manifestation dans l’espace publique. « Tous les dimanches à Bamako, il y a des caravanes, je suis sûr que certains d’entre vous se sont mariés qui ont fait leur caravane sans aucune autorisation. Le vendredi soir, il y a eu une grande manifestation en commune II faite par les partisans du régime, il n’y a pas eu d’interdiction. Le samedi soir il y a eu un concert à la place de l’indépendance, il y’ a eu un grand rassemblement, ça n’a pas été interdit. Ça veut dire qu’il y a deux poids deux mesures, c’est ça qu’il faut dénoncer. La République est la même pour tout le monde, les lois s’appliquent à nous tous, que l’on soit de la majorité ou que l’on soit de l’opposition. C’est une atteinte à la liberté de manifester qui est un droit constitutionnel au Mali. C’est aussi une atteinte à la loi sur les partis politiques” », proteste le chef de file de l’opposition.
Soumaïla Cissé, tout en fustigeant à nouveau un « hold-up électoral« , a jugé « impératif de renouer avec le dialogue » afin de « rétablir un minimum de confiance pour, de nouveau, aller aux urnes », alors que le premier tour des élections législatives est prévu le 25 novembre. Mais, le président de l’URD souhaite l’instauration d’un vrai dialogue politique. Pour M Cissé, il ne s’agit pas de faire une déclaration devant la presse et de s’arrêter là. “Il faut poser des actes. Et ce sont les actes qui déterminent la bonne foi des uns et des autres. Quand le président tend la main dans les discours et quand il lit les mêmes discours, il dit qu’il s’agit d’une opposition qui est dite républicaine. Au même moment, en bambara, il nous menace. Pas plus tard qu’hier, il tombe dans les invectives et parle de prétendus démocrates. Quelque part, de quoi s’agit-il ? De quelle main parle-t-il ? Ce que nous attendons, c’est un geste réel qui montre qu’il y a effectivement une main tendue. Ce jour-là, on pourra nous dire vous n’avez pas pris la main tendue. Mais pour le moment, elle est invisible”, affirme-t-il.
Quant à Choguel Kokalla Maïga, président du MPR, candidat à la présidentielle de 2018, il a dénoncé le système électoral malien. Avant de déplorer la célébration en pompe du 22 septembre alors que les ¾ du pays sont occupés par les bandits. Il a invité les maliens à mener le combat pour la vérité des urnes, pour le respect de la démocratie malienne. Concernant la main tendue d’IBK, Choguel dira « nous n’avons pas refusés de dialoguer». Après avoir remercié tous ceux qui ont œuvré pour sa libération, Paul Ismaël Boro a invité les jeunes à lutter jusqu’à la manifestation de la vérité.
Mémé Sanogo