Elément vital d’une société dynamique, la culture présente une valeur intrinsèque. Elle apporte de précieux avantages aux plans économique et social. Ce secteur semble être le plus touché par les conséquences de la pandémie du Covid-10. Les opérateurs culturels et les artistes n’ont pas reçu d’accompagnement de l’État pour surmonter cette période difficile.
“L’impact négatif de la Covid-19 est énorme dans le milieu culturel, parce qu’elle n’est pas une maladie, qui s’est limitée à un continent ou à un pays quelque part mais c’est partout dans le monde entier. Donc cela veut dire que toutes les activités culturelles ont été stoppées depuis un long moment et maintenant la reprise se fait de façon morose”, déclare Hama Goro, directeur du centre soleil d’Afrique.
Toutes nos activités programmées tant à l’international qu’à l’intérieur, ainsi que celles que nous organisons nous-mêmes avec d’autres structures, celles auxquelles nous devrions participer ont été arrêtées. Donc le premier impact c’est vraiment une crise économique, explique-t-il.
Dans un pays comme le Mali, l’appui de l’Etat d’une manière générale même avant la Covid-19, était timide, minime. L’Etat nous facilite des choses au plan administratif, en nous laissant faire nos activités et nous accompagne souvent par leur présence, par des messages, sinon nous ne pouvons pas dire que nous recevons un appui financier, ajoute monsieur Goro. Pour lui, l’Etat malien quelques rares fois dans le domaine des arts visuels.
Avec la Covid-19, c’est encore pire, les touristes ne viennent plus, les ventes d’œuvres sont stoppées. “En ce qui concerne les activités, on n’a pas carrément stoppé, on a changé la manière de faire, en essayant de créer un groupe WhatsApp qui rassemble les artistes, les élèves et les professeurs pour continuer avec les ateliers de formation sur l’art à l’école. Ce projet consiste à élaborer des documents des poésies pour en faire un livre. Également, nous continuons sur un autre programme dénommé ‘Pinceau de l’intégration Mali-Burkina’”, conclut Hama Goro.
Fousseyni Diakité, président du réseau Kya
Pour Fousseyni Diakité, président du réseau Kya, la Covid-19 a touché tous les secteurs, et nous on peut dire que le secteur culturel a été le plus touché, car jusqu’aujourd’hui, c’est le seul secteur au Mali qui n’est pas encore autorisé officiellement à reprendre les activités. Et nous en tant qu’organisation culturelle, on a un gros manque à gagner dans le secteur. Pour cela, le réseau a participé à l’élaboration d’un document avec le ministère de la Culture et avec d’autres faitières culturelles. Le réseau a vraiment été une partie prenante de la conception de ce document pour d’abord faire l’état des lieux de l’impact de la Covid-19 sur le secteur, et on est arrivé à un montant de 21 milliards F CFA de perte pour le secteur pendant cette période de Covid-19. C’est un document qui était destiné à être envoyé au Premier ministre qu’on devait rencontrer pour lui exposer le problème que vit le secteur en ce moment-là. Mais, malheureusement, cette rencontre n’a pas pu avoir lieu à cause de l’état actuel du pays.
Pour l’instant, l’Etat n’a pas fait d’action pour soutenir, mais au début de la pandémie, le ministère de la culture a regroupé toutes les faitières pour que chacun apporte ce qu’il peut pour la sensibilisation. Et chacun a soutenu comme il peut, que ce soit les artistes, les organisations culturelles. Au cours de cette action il y a eu des interviews, des témoignages, des sensibilisations et même des caravanes de diffusion dans la ville pour les jeunes. On a utilisé la culture, les arts pour sensibiliser. L’Etat voulait soutenir à travers le document qu’on a produit dans lequel on avait demandé une certaine somme, si l’Etat pouvait mettre à la disposition du secteur culturel un budget pour qu’on puisse soutenir les différentes organisations, les acteurs et les actrices, mais cela n’a pas été encore fait.
Zeïnabou Fofana
Aminata Agaly Yattara