Depuis le jeudi 26 mars 2020, le Président de la république, IBK, a annoncé un couvre feu de 21h à 5h. Une mesure qui découle de l’insécurité sanitaire due au virus Covid 19, une catastrophe planétaire faisant des ravages dans le monde. Le mal qui a fait son petit bonhomme de chemin depuis décembre 2019 a atteint l’Afrique à un moment où le Sahel est sous le coup d’une chaleur saisonnière appelée Canicule. 30 à 35° la nuit et 40 à 45° en milieu de journée. Le Couvre feu rime –t-il avec ce climat ?
Pour ceux qui ne savent pas, la période de forte chaleur, avril-mai, est le moment de l’année dans les pays du Sahel, où les limites des cimetières sont poussées plus loin. Faites y un tour dès maintenant et repassez en juin-juillet. Vous comprendrez que c’est le pire des moments de l’année dans les pays comme le Mali, le Niger, le Tchad où la température oscille entre 28 et 45 voir 48° à l’ombre… Ce n’est pas pour rien qu’il y a des communiqués des services sanitaires pour informer le public de la conduite à tenir et de l’attention à porter aux personnes âgées et aux enfants, buvez beaucoup et ne dormez pas dans les endroits fermés, l’essentiel des recommandations. Pendant les nuits chaudes, les populations des villes de Bamako, Niamey, Ndjamena cherchent par tous les moyens d’être à l’aise en dormant à la belle étoile, sur les terrasses des maisons ou au bord des cours d’eau. Un couvre-feu nocturne suspendant toutes les activités même celles liées à la survie, semblable à un confinement partiel, n’est pas favorable à l’existence de ces populations. Mais la menace de la contamination aussi est là. Que faire ?
Si le début de l’application du couvre- feu a occasionné des bavures policières sur des ‘’récalcitrants’’ (pour la plupart mais qui ne justifie pas le comportement des policiers), ce n’est pas au Mali seulement, le moment est venu de faire un discernement entre un noctambule en vadrouille et un groupe paisible de moins de dix personnes qui prend de l’air en attendant le probable adoucissement de la température des chambres. Ceux qui peuvent passer ces deux mois où l’air est chaud et sec sans trop souffrir sont très peu. La classe moyenne, la plus grande, est tributaire des factures d’électricité et des coupures ou délestages intempestives. La souplesse s’impose à nos forces de l’ordre. Sinon, les Maliens sont à bout, rien ne va plus, la terre Mali s’écroule sous leur pied. La situation d’ensemble n’est pas reluisante. Partout, ce sont des cris de détresse, les temps sont durs. Seront-ils entendus ?
DTS