Cour internationale de justice: Le lièvre a beau courir, la tortue finira toujours par le rattraper

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    Tout comme le lièvre, un malfaiteur a beau fuir ou se refugier dans un trou perdu, il finira toujours par être rattrapé par la justice des hommes et payer pour ses crimes. Et ce n’est certes pas l’ancien dictateur tchadien, Hissen Habré, qui dira le contraire, surtout que la justice finit toujours par triompher.

    Pour rappel, Hissen Habré avait régné sans partage dans son pays, autant dire avec des « gants d’acier dans des mains de fer ». Après avoir fait couler autant de sang que d’encre et de salive, il avait finalement été destitué et bouté hors du Tchad tel un indésirable malpropre, avant de trouver son « salut », ou du moins son refuge, au pays de la Téranga (Sénégal)  et se placer sous l’aile protectrice de l’ancien Président Abdoulaye Wade qui, à l’époque, était le seul parmi ses homologues à recevoir le fuyard tchadien, à le loger et le nourrir aux frais de l’Etat, donc du contribuable sénégalais.  En tout cas, si, depuis 1990 (soit depuis 22 ans), date de son éviction du pouvoir, Hissen Habré vivait à son propre compte (financièrement parlant), il y a belle lurette que tout le pactole qu’il avait amassé (plutôt escroqué) tout au long de son règne a fondu comme beurre au soleil. Mais heureusement pour lui, et malheureusement pour ses victimes,  il semble que même en 22 ans d’exil forcé, Hissen Habré n’a eu ni le temps ni l’occasion de dépenser tout l’argent qu’il a volé aux Tchadiens,  d’autant plus que son « hôte » sénégalais (Wade) l’avait entièrement pris en charge.

    Cependant, il fut un moment où l’affaire Hissen Habré avait défrayé la chronique tant au Tchad  et au Sénégal que sur le plan international. Ce qui avait suscité  bien des remous au sein de la société sénégalaise, les uns voulant que Habré quitte le pays parce qu’il coûtait trop cher au pays, les autres s’y opposant au motif qu’un Africain, un Chef d’Etat de surcroît,  même ancien, a beau commettre les pires atrocités du monde, il mérite d’être accueilli par un de ses anciens homologues, surtout que sous nos cieux africains, l’hospitalité est comme une loi qu’on ne doit pas enfreindre, même si celui qui reçoit les bienfaits de cette loi était l’un des dictateurs les plus sanguinaires de la planète. Hissen Habré a passé 22 ans (1990-2012) au pays de Abdoulaye Wade à être « logé, nourri et habillé » grâce a ce dernier : il paraît donc indubitable qu’avant de quitter le pouvoir, Wade avait du « confier » l’avenir de Hissen Habré à son successeur Macky Sall.  Mais trop c’est trop, semble trouver la Cour internationale de Justice (CIJ) qui est aujourd’hui plus que jamais déterminée à ne lâcher Hissen Habré que lorsqu’il se trouvera entre les barreaux d’une prison et qu’il        aura payé pour toutes les atrocités qu’il avait commises, surtout que depuis son éviction du pouvoir, ses nombreuses victimes (vivantes), leurs parents et leurs familles n’ont cessé de réclamer sa traduction devant la Justice internationale.

    Reste à savoir si l’Etat sénégalais consentira à « envoyer » Hissen Habré « paître » en Belgique, comme l’exige la CIJ. Quoi qu’il en soit, Abdoulaye Wade n’étant plus aux affaires, le Sénégal n’a plus de motif objectif et valable de garder un hôte aussi encombrant (Habré) : c’est ce que nous pensons, en tout cas. En effet, si l’on peut supposer que  l’ancien « bourreau de Ndjamena » (Habré) avait des atomes très crochus avec l’ancien  Président Abdoulaye Wade, on peut tout autant supposer que Hissen Habré n’est pas (à ce qu’on sache) aussi « copain-copain » avec l’actuel homme fort  du Sénégal (Macky Sall). C’est dire en quelque sorte que le malfaiteur et la Justice, c’est comme le lièvre et la tortue de la fable : autant le premier (lièvre ou malfaiteur) se croit rapide, futé et rusé, autant la seconde (tortue et justice) est lente, mais sage et attend patiemment son heure. C’est dire enfin que le lièvre a beau parcourir des kilomètres, la tortue finira toujours par le rattraper. Telle est d’ailleurs la loi de la nature.

    Oumar Diawara « Le VIATOR »

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