Pour l’audience de ce vendredi 17 juin, les travaux étaient placés sous la présidence de Demba N’Diaye, président de la Chambre d’Accusation. Il était assisté de Kamafily Dembélé, conseiller à la Cour d’Appel de Bamako, et de Lassine Samaké, président du Tribunal de la Commune II du district de Bamako. Le ban du Ministère public était occupé par Lassana Traoré du Parquet de la Commune IV du district de Bamako, en présence de Maître Djénébou Kodio (Greffier d’audience) et de Maître El Bachar S. Maïga (Huissier d’audience). A la barre comparaissait dame Mariam Sidibé poursuivie pour avoir assassiné sa coépouse.
De ce crime qui remonte au 6 mai 2008, on peut retenir que dame Mariam Sidibé qui gardait depuis longtemps une dent contre sa coépouse Mariam Traoré dite « Mawa », surprit cette dernière dans son sommeil et sans hésiter, elle l’abattit mortellement à l’aide d’un pilon en aluminium. Comme pour couronner sa férocité, elle lui assena plusieurs coups, notamment sur la tête.
Du dossier, il apparaît que c’est le premier coup de pilon assené de façon violente qui a été fatal à la victime. Bien qu’évacuée d’urgence à l’hôpital, les médecins n’ont pu que constater le décès de « Mawa ». Après avoir commis ce crime odieux, Mariam Sidibé continuait à vaquer à ses occupations, sans aucun remord. C’est de retour de l’école que les enfants de Mariam Traoré dit « Mawa », constatant l’état inerte de leur mère, alertèrent leur tante Mariam Sidibé (la meurtrière) qui faisait semblant de n’être au courant de rien. Et comme pour tromper la vigilance, elle prit son téléphone et appela le père des enfants (leur mari commun) Amadou Ouattara pour qu’il vienne au plus vite avec un taxi. Mais ce dernier trouva « Mawa » allongée sur son lit, toute ensanglantée. Immédiatement, le mari demanda à son berger d’aider le chauffeur de taxi à embarquer la victime. Quant à Mariam Sidibé (l’assassine), elle attendit que tout le monde soit parti à l’hôpital pour donner l’ordre au berger de laver le drap taché de sang sur lequel était couchée la victime. De par son agissement après coup, elle pensait pouvoir faire disparaître les traces du sang de Mawa qui avait abondamment coulé suite aux multiples coups reçus. Elle se mit alors à nettoyer soigneusement l’arme du crime, c’est-à-dire le pilon dont elle s’était servi pour tuer sa coépouse.
Tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction et les magistrats de la Cour d’Assises, Mariam Sidibé a reconnu son forfait tout en regrettant son acte criminel. Suite à une question du président Demba N’Diaye portant sur les raisons qui l’ont amenée à commettre un acte aussi odieux, l’assassine répondit : « Dès l’arrivée de ma coépouse, j’avais dis à mon mari de lui chercher un autre local. J’avais expliqué à mon mari que je l’aime, mais que je ne pouvais pas partager le même toit que Mawa parce que je voulais éviter tout accrochage avec elle. Ce qui est arrivé, je le regrette aujourd’hui. Mais c’est la faute de mon mari qui n’avait pas voulu m’écouter. Sinon, s’il m’avait écouté, ce qui est arrivé allait pu être évité ». Et Mariam Sidibé, de confier à la barre qu’après son forfait, elle a dû allumer la radio et augmenter le volume afin, dit-elle, de ne pas entendre les derniers soupirs de sa victime. On comprend alors aisément que contrairement à ses déclarations devant la Cour d’Assises, Mariam Sidibé n’avait pas regretté son acte après coup. Mais après avoir élu domicile au « lycée public » (prison) de Bollé depuis un peu plus de deux ans maintenant, Mariam Sidibé semble avoir amèrement regretté son crime. C’est maintenant qu’elle a compris qu’elle pouvait se passer d’un tel acte odieux. Mais hélas, l’irréparable était commis et le mal bel et bien consommé.
Pour les mêmes chefs d’accusation, le jeune berger Amadou Barry, a comparu à la barre, inculpé pour complicité. Mais tant à l’enquête préliminaire que devant le juge d’instruction, il avait confié qu’il n’est ni de près ni de loin impliqué dans une complicité dans l’assassinat de Mawa. Cependant, le rapport d’autopsie effectué par des médecins spécialistes a fait ressortir que la victime portait une plaie pénétrante linéaire au niveau du cou, une autre plaie béante au niveau de la tête et des traces de contusion au niveau de la région du foie. L’ouverture de l’abdomen de la victime a également permis de constater une hémorragie ponctuée d’une plaie évidente au niveau du foie. Des mêmes analyses médicales, il ressort que l’ouverture de l’utérus a permis d’y découvrir un fœtus mâle d’environ deux mois. Toute chose qui démontre que la meurtrière Mariam Sidibé (jalousie extrême aidant) a commis deux assassinats.
Des débats, on peut retenir de chaudes empoignades entre la défense et les magistrats de la Cour d’Assises, entre la défense et le Parquet général représenté par Lassana Traoré, Substitut du Procureur de la République en commune IV, et entre la défense et l’avocat de la partie civile. Et maître Ibrahima Koné de la partie civile, de fustiger la stratégie adoptée par son confrère de la défense. Il a soutenu que défendre est un art très difficile ; et quand un avocat défend un client, souvent, il se trouve dans l’obligation de passer à côté ou d’ignorer même l’évidence. Car cela aussi fait partie des règles du droit de défense. Quant à Maître Ibrahima Koné, il a confié : « En matière de droit, quand on défend, on est dans l’obligation d’utiliser toutes sortes de stratégies pour convaincre les magistrats, les conseillers, les assesseurs et le Parquet général. Mais la conviction n’est pas monnaie courante dans toutes les situations, car d’autres cas jugés plus graves et plus criminels sont durs à défendre. Et ici, c’est le cas de Mariam Sidibé qui a commis son crime avec un sang froid olympien. Alors, chers magistrats de la Cour et chers assesseurs, je suis et je demeure convaincu que vous ne vous laisserez pas tomber dans les pièges que mon confrère de la défense vous a tendus. Vous devriez juger et condamner l’acte criminel comme le stipulent les articles en la matière et qui sont inscrits dans des pages spéciales de notre Code Pénal et notre Code de Procédure Pénale ».
Toujours dans sa plaidoirie, la partie civile à travers Maître Ibrahima Koné a dit ceci : « Nous sommes tous des avocats, notre devoir est d’assurer la défense des accusés, mais nous devrons rester avocats. Et dans cette affaire, je souhaite que le droit soit appliqué ». Dans son réquisitoire, le Ministère public, à travers Lassana Traoré du Tribunal de la commune IV, tout en qualifiant le crime commis par Mariam Sidibé d’acte horrible, a requis sans ambages la peine de mort contre elle. Mais faute de charge contre le prétendu complice de Mariam Sidibé, le Parquet a demandé à la Cour d’acquitter purement et simplement le sieur Amadou Barry (le berger). Statuant publiquement et contradictoirement sur le dossier, la Cour a retenu que dame Mariam Sidibé est coupable des faits qui l’ont conduite en prison. Conformément aux dispositions des articles 346, 363 et 631 du Code Pénal, la Cour a refusé le bénéfice des circonstances atténuantes à l’accusée et n’a pas lésiné sur l’annonce de la peine. Aussi, comme souhaité par le Parquet général, la Cour, sous la conduite du Président Demba N’Diaye, n’a pas failli à sa mission de protéger les innocents et d’infliger de sévères corrections aux criminels. Comme on pouvait s’y attendre donc, dame Mariam Sidibé a été condamnée à la peine de mort : elle devient ainsi la première femme incarcérée à écoper de la peine capitale, et cela, depuis la création de centre de détention pour femmes.
Par Kassoum Mariko
Accusé de vols qualifiés, Souleymane Sogoba écope de 20 ans de réclusion
Les travaux de la première session ordinaire de l’année 2011 de la Cour d’Assises se poursuivent toujours et de façon convenable dans la salle « Boubacar Sidibé » de la Cour d’Appel de Bamako. Pour la séance du 15 juin, la Cour était présidée par Kamafily Dembélé, Conseiller à la Cour d’Appel. La défense de l’accusé était assurée par Maître Aliou Abdoulaye Touré.
Du dossier, il ressort que dans la nuit du 17 au 18 juin 2006, Souleymane Sogoba et un certain Papa Fofana ont fracturé deux fenêtres de la famille Traoré sise à Médine pour y soustraire la somme de 80 000 FCFA, un bracelet en argent, trois bouteilles de parfum et la somme 2 305 FCFA dans la chambre du sieur Alou Traoré, plus une moto « Yamaha Mate 80 » de couleur bleu foncée dans la chambre du nommé Tiémoko Traoré. Après son forfait, Souleymane Sogoba s’était fait accompagner par un certain Ousmane Sangaré pour trouver un acheteur pour la moto. Ils trouvèrent un preneur à Konobougou en la personne de Abdoulaye Diarra qui aurait acheté la « Yamaha Mate 80 » pour la modique somme de 80 000 FCFA. Quelques semaines après cette transaction née d’un vol qualifié, soit dans la nuit du 21 au 22 juillet 2006, Souleymane Sogoba, à l’aide d’une fausse clé, parvint à enlever à Ségou (précisément dans le quartier de Hamdallaye) une autre moto « Yamaha Mate 80 » appartenant à un certain Issa Diarra.
Appréhendé par les forces de sécurité, Souleymane Sogoba, dans ses premières déclarations, avait soutenu avoir cédé ladite moto à un certain Yaya Coulibaly qui serait autre qu’un de ses anciens compagnons de prison. Mais la surprise de Souleymane Sogoba fut grande lorsque Yaya Coulibaly nia en bloc tous ses propos tout en le qualifiant de menteur. Yaya Coulibaly, qui n’est pas étranger aux dures réalités des « lycées publics » (prisons) n’a pas reconnu les faits. Aussi, Souleymane Sogoba finit par se rétracter en affirmant qu’il avait accusé Yaya Coulibaly à tort. C’est donc à juste titre, et conformément aux dispositions du Code pénal et du Code de procédure pénale que le juge d’instruction a accordé un non lieu à Yaya Coulibaly.
Sans certainement se souvenir des propos qu’il avait tenus devant le juge instructeur lors de son arrestation, l’inculpé Souleymane Sogoba, à la barre ce 15 juin, a tenté de nier certains des faits qui lui sont reprochés. Ma is c’était sans compter avec l’intelligence des professionnels du droit. Coincé et mis dos au mur par des questions pièges, il a fini par avouer sa culpabilité. Tout en plaidant coupable, sa défense a confié « qu’une faute reconnue est à moitié pardonnée », avant de rappeler un des nombreux paragraphes de l’éminent magistrat sénégalais, Keba M’Baye : « Jugez, jugez en toute équité, jugez comme vous voudriez être jugés le jour du jugement dernier ». Ce rappel de Maître Aliou Abdoulaye Touré a du marquer des points qui ont certainement été bénéfiques pour son client, car après avoir statué sur le dossier, la Cour a reconnu Souleymane Sogoba coupable des faits qui lui sont reprochés, mais lui a accordé le bénéfice de l’Article 18 (circonstances atténuantes). Aussi, l’accusé en a pris pour 20 ans de réclusion.
Par Kassoum Mariko
Inculpé pour enlèvement de mineur, le Burkinabé Ichiaka Konda est condamné à 5 ans de prison ferme
Pour l’audience sur cette affaire, les débats animés ce jeudi 16 juin par M. Alou Badra Nanacassé, assisté de Bougary Cissoko et Tiècoura Samaké tous deux conseillers à la Cour d’Appel de Bamako. Maître Mamoutou Sangaré du Barreau assurait la défense de l’accusé, un Burkinabé du nom de Ichiaka Konda qui inculpé pour enlèvement de mineur.
Les pièces du dossier indiquent que le 9 juillet 2010, le sieur Ichiaka Konda (un Burkinabé installé à Sikasso) avait tenté de faire sortir du territoire malien un mineur du nom de Diakaridia Diarra et âgé seulement de 10 ans. Ichiaka Konda avait planifié sa stratégie faisant croire au gamin que tout est rose au Burkina Faso. Malheureusement pour lui, et heureusement pour le petit Diakaridia Diarra et ses parents, Ichiaka Konda fut interpellé à la frontière par les gendarmes de la Brigade territoriale de Sikasso en poste à Hèrèmakono.
Ainsi inculpé pour enlèvement de mineur, Ichiaka Konda n’a cependant pas reconnu les faits. Il a soutenu avoir connu le petit Diakaridia à Koutiala, qu’il a séjourné pendant longtemps « dans la capitale de l’or blanc » (Koutiala) comme vendeur de produits pharmaceutiques, qu’avant de quitter Sikasso pour la frontière, il a été surpris de voir que le gamin (Diakaridia) voyageait en même temps que lui dans le même véhicule, que lorsqu’il l’a interrogé, ce dernier, après avoir décliné son identité, lui a fait savoir qu’il se rendait au Burkina Faso, sans autre précision. Selon lui, il a agi en tant que personne ressource et de bonne moralité, et ce jour-là, il a donné à manger au petit Diakaridia par pitié, avant de lui remettre une somme de 1000 FCFA et de le conseiller de retourner à Sikasso. Mais contrairement aux dires du Burkinabé, le petit Diakaridia a déclaré que tout ce que raconte l’inculpé est faux, avant d’ajouter que Ichiaka lui donnait presque chaque jour 150 FCFA pour le tromper, et qu’il a été amené de force le jour du départ pour le Burkina Faso.
La défense de l’inculpé a soutenu que le petit Diakaridia Diarra est « un bandit en gestation ». La preuve en est qu’à seulement 10 ans d’âge, il se déplaçait seul de ville en ville et de pays en pays, a-t-il fait savoir, avant de plaider non coupable pour son client et de demander à la Cour d’accorder à Ichiaka Konda le bénéfice des Articles 18 (circonstances atténuantes) et 19 (sursis). Après une analyse minutieuse du dossier, la Cour a tout de même jugé utile d’infliger une correction à Ichiaka Konda. C’est ainsi que le jeune Burkinabé a écopé de 5 ans d’emprisonnement ferme.
Par Kassoum Mariko
Accusé d’assassinat le jeune Abass Coulibaly a pris 15 ans de prison ferme et une amende de 5 millions de FCFA
Le jeune Abass Coulibaly a comparu devant la Cour d’assises ce 16 juin, pour des faits d’assassinats, toujours sous la présidence de M. Badra Aliou Nanacassé, assisté des conseillers Bougary Sissoko et Tiècoura Samaké. Pour l’audience du jour, le Ministère public était représenté par M. Berthé et la défense de l’inculpé était assurée par Maître Tiéssoko Konaré, communément appelé « Tiess ».
De l’information, il ressort que courant septembre 2008, le champ de Alou Coulibaly était souvent endommagé par des animaux appartenant à la famille Dicko de Tombougou (commune rurale de Koula, préfecture de Koulikoro). S’agissant des deux précédents cas, Alou Coulibaly s’en était référé aux peulhs propriétaires des animaux, mais sans succès. Au troisième cas et, face à l’ampleur des dégâts, Alou saisit la mairie de la localité qui convoqua toutes les parties à la mairie dans le but de trouver une solution amiable entre les deux familles : Dicko et Coulibaly.
Dans la journée du 13 septembre 2008, n’ayant pas été favorisés par la médiation menée par le maire, les paysans eurent recours à l’agent d’agriculture pour évaluer les dégâts. Ce qui fut fait en présence des deux parties et du représentant du chef de village. Mais un des protagonistes qui s’était rendu au drall de Kati comme à l’accoutumée, Boubou Dicko, n’y revint pas. Les recherches entreprises à cet effet devaient aboutir le lendemain à la découverte de son corps sans vie dans les broussailles, à environ 1 kilomètre du hameau de Alou Coulibaly. Alors les recherches se poursuivirent pour découvrir l’auteur de l’assassinat : ce qui aboutit quelques mois plus tard à la découverte de la moto complètement calciné du défunt Boubou Dicko et qui se trouvait dans un puits du jardin familial de la famille Coulibaly. C’est ainsi que Alou, Zoumana et Abass Coulibaly furent arrêtés.
Tant à l’enquête préliminaire que devant le magistrat instructeur, les inculpés ont tour à tour nié les faits. Or des dépositions du témoin Sékou Dicko, il ressort que lors de la réunion tenue à la mairie, Alou Coulibaly a juré de tuer l’un des deux peuhls. Cependant, aucun témoignage n’a pu confirmer cette déclaration. Du témoignage du sieur Siaka Tiori Coulibaly, il ressort également qu’après le constat du moniteur dans le champ d’Alou, lui-même aurait accompagné ce dernier dans sa famille où ils sont tous deux restés jusqu’au moment de la rupture du jeun. Il apparaît que Boubou Dicko a été abattu entre 15 h et 18 h15 mn. Ceci étant, Alou ne pouvait se retrouver sur le lieu du crime puisqu’au même moment, il causait avec Siaka Tiori Coulibaly.
S’agissant de Zoumana, il a été établi, tel que confirmé par ses frères, que le jour du crime, il s’était rendu à Noumoubougou pour récupérer son bâton avec le forgeron et que revenu à Tombougou vers 15 heures, il s’est rendu dans son jardin où il a travaillé jusqu’au crépuscule. L’inculpé Abass Coulibaly, qui avait nié les faits à l’enquête préliminaire, mais par la suite il se rétracta devant le magistrat instructeur en déclarant être le seul auteur du crime. Ainsi il a été établi, tel que soutenu par le témoin Siaka Tiori Coulibaly, que pendant qu’il causait chez Alou le samedi 13 septembre 2008 vers 18 h, Abass est arrivé au champ avec un fusil de marque « Baïkal » suspendu à l’épaule.
L’information a établi que ledit fusil s’est révélé être l’arme du crime. Abass Coulibaly a précisé qu’il a abattu Boubou Dicko avec ce fusil et qu’après avoir déchargé son arme sur la poitrine de sa victime, il l’a traîné dans un buisson pour le cacher. En plus de ces aveux, le frère cadet d’Abass, en l’occurrence le nommé Moussa Coulibaly, a déclaré qu’il a trouvé le téléphone portable et la clé de la moto du défunt dans la poche d’Abass et qu’il les a jetés plus tard dans les toilettes pour éviter que son frère ne soit démasqué par ces indices. « Il a semblé des moments durant que l’inculpé avait son courage à deux mains pour protéger les autres membres de sa famille », a déclaré Maître Alou Diarra qui défendait l’intérêt de la partie civile. En effet, pour lui, le jeune Abass a été aidé dans son forfait par des parents qu’il protégeait en assumant tout seul la responsabilité de son crime. Aussi, la Cour après analyse du dossier a déclaré que le jeune Abass Coulibaly est coupable des faits d’assassinat, tout en lui faisant bénéficier les faveurs de l’article 18 ( les circonstances atténuantes). Au verdict final Abass Coulibaly a pris 15 ans de prison et au paiement de 5 millions de FCFA à titre de dommages et intérêts à la famille de la victime. En plus, il a été soumis au paiement de 4 875 000 FCFA en guise de remboursement de la somme enlevée sur le défunt, sur les 6 millions qu’il avait en poche au moment où il l’a abattu. Notons enfin que l’argent (1 125 000 FCFA) retrouvé sur le défunt Boubou Dicko était taché de sang.
Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »
Accusés de coups mortels, Mamoutou Dembélé et Oumar Dembélé écopent, chacun, de 5 ans d’emprisonnement avec sursis
Auparavant, une affaire avait retenu l’attention du public qui répond toujours présent pour assister aux audiences de cette session ordinaire de la Cour d’Assises : c’est celle portant sur des coups mortels perpétrés entre parents au cours d’une altercation dans le cercle de Koutiala.
Cette affaire qui remonte au 18 mai 2010 est relative à une altercation consécutive à un différend foncier entre parents d’une même grande famille, dans le village de Kagnè (cercle de Koutiala). Suite à ce différend né d’une incompréhension, Mamoutou Dembélé, Oumar Dembélé (inculpés) et Youssouf Dembélé (en fuite) ont battu le malheureux Chaka Dembélé à coups de pilon et de daba. Du dossier, il ressort qu’au cours de son altercation avec sa victime Chaka Dembélé, Mamoutou Dembélé a été aidé par ses enfants, notamment Oumar et Youssouf. Sérieusement blessé et transporté au Centre de santé communautaire de Bongosso pour y recevoir des soins, Chaka Dembélé a succombé de ses blessures. Son décès a été confirmé par un certificat médical N°25 en date du 27 mai 2010 du Centre de santé de référence de Koutiala. Les faits indiquent que la victime avait un avant-bras fracturé, souffrait d’une tension artérielle inaudible, portait des traces de bâton sur le dos et était incapable de se tenir sur ses pieds. En plus, il avait perdu connaissance. Son décès fait suite à ces complications constatées par les services médicaux du Centre de santé de référence de Koutiala, relatives aux coups de bâton, de pilon et de daba qu’il avait reçus. Mis devant des faits palpables, Mamoutou Dembélé et Oumar Dembélé ont été inculpés pour coups mortels. Quant à Youssouf Dembélé (l’autre fils de Mamoutou), il a réussi à prendre la clé des champs et demeure depuis lors introuvable.
A la barre le jeudi 15 juin, Mamoutou Dembélé et Oumar Dembélé ont reconnu et regretté leur forfait. Aussi ont-ils sollicité la clémence de la Cour tout en assurant qu’ils ne commettront plus de tels actes durant tout le reste de leur vie. La défense des accusés, en la personne de Maître Hamidou Lahaou Touré, a plaidé pour les circonstances atténuantes et le sursis. Quant au Ministère public, il a demandé à la Cour de retenir Mamoutou Dembélé et Oumar Dembélé dans les liens de l’accusation. Et le Parquet général de demander à la Cour de condamner les accusés à 5 ans d’emprisonnement. Après avoir analysé le dossier, la a Cour, sous la houlette de Alou Badra Nanacassé assisté des conseillers Bougary Cissoko et Tiècoura Samaké, a accordé aux accusés le bénéfice des Articles 18 et 19. Ainsi, le père Mamoutou Dembélé (50 ans) et le fils Oumar Dembélé (21 ans) ont écopé, chacun, de 5 ans d’emprisonnement assortis de sursis. Quant à l’autre fils de Mamoutou, Youssouf Dembélé (en fuite), il a été condamné par contumace à 20 ans de réclusion criminelle. Quant à la partie civile, qui avait qualifié la mort de leur frère Chaka Dembélé de « brutale », elle n’a rien réclamé.
Par Zhao Ahmed A. Bamba