Cour D’assises de Bamako: “Le peuple juge notre justice “, dixit le robeux général

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                Le nouveau Procureur général près la Cour d’Appel de Bamako, vient de réchauffer ses sentiments sur l’état de la justice dans notre pays. En fait, Daniel Tessougué a mis à profit l’ouverture de la deuxième session de la cour d’assises de Bamako pour vider en partie ses pulsions refoulées depuis belle lurette.

    S’appuyant sur le thème ” l’ordre et la liberté dans un Etat démocratique ” présenté lors de la rentrée des cours et tribunaux, le robeux général a établi un diagnostic amer. Pour lui, ce thème revêt toute la problématique de la situation de notre pays en ces temps, mais aussi, l’état de la Justice, devenue en l’espace de quelques années, une véritable flétrissure pour le peuple au nom duquel elle est rendue. S’adressant au Président et  honorables membres de la cour, Daniel Tessougué a fait un plongeon dans l’histoire pour rappeler  des enseignements nobles et dignes  de nos ancêtres dont nous avons appris ces propos d’une formidable sagesse : ” si ton ami refuse de te conduire dans le chemin de la droiture et de la vérité, paie ton ennemi pour te dire la verité.” En déclarant que l’état de notre justice est déplorable, il s’est empressé de dire que son propos est loin du dénigrement stérile. ” Je veux qu’on le dise, qu’il est grand temps que la prise de conscience soit générale “, a-t-il martelé avant de rappeler à notre bon souvenir ces mots tirés de l’évangile : “que celui qui a des oreilles pour entendre, entende. ”

    En effet, a relevé le Procureur général, si nous refusons d’ouvrir les yeux, alors les événements nous l’ouvrirons de force, et ce sera sans discernement. Il s’est référé au 18ème siècle pour dire que devant la décrépitude de la Justice en France, le Chancelier d’Aguesseau dans sa harangue aux juges du Parlement de Paris, à la Saint Martin de 1708, a eu ces mots qui reflètent la réalité actuelle de notre pays : ” …espérez moins encore que le reste des hommes, de surprendre le Jugement du Public. Elevés au dessus des Peuples qui environnent votre Tribunal, vous n’en êtes que plus exposés à leurs regards. Vous jugez leurs différends, mais ils jugent votre justice. Le public vous voit à découvert au grand jour que votre Dignité semble répandue autour de vous ; et tel est le bonheur ou le malheur de votre condition, que vous ne sauriez cacher ni vos vertus ni vos défauts “.

    Etre véritablement au service de la verité

    Aux honorables membres de la cour, le robeux général  a estimé : ” c’est peu dire à ceux de notre  corps, qu’en tant que magistrats, nous jugeons les différends du peuple, mais le peuple lui juge notre justice. Il faut que cette justice soit la leur si nous voulons la rendre véritablement au nom du peuple malien “. Il a ajouté : ” Aujourd’hui, nous vivons un temps de la justice, celui où le peuple va s’exprimer, car dans la composition de cette cour, les citoyens choisis sur une liste de personnalités au dessus de tout soupçon, qui constituent la majorité, vont faire la décision, auprès des magistrats professionnels”. Pour lui, la grandeur et la beauté de la Cour d’Assises, résident en cette formation, d’où l’expression si noble de juridiction populaire. Par ailleurs, Daniel Tessougué  a dit : ” la qualité des décisions, crédibilise ou discrédite la Justice”. Selon lui, quand des faits graves sont moins gravement sanctionnés que des délits, même par le jeu des circonstances atténuantes, on ne saurait trouver aucune excuse à cette formation. Le désaveu du public, c’est cette déviance vis-à-vis de la justice. En cela, il a cité ces mots, prononcés vers le IVème  siècle de notre ère, par Marc Aurèle : ” le pire dans le gouvernement de la nation est de confier le pouvoir à ceux qui ne savent pas ce que signifie leurs taches ni ce que cela contient, car alors, tous les aventuriers viendront et le pouvoir sera un grand festin de voyous “.

    Pour lui, en ce moment, ni l’ordre, ni la liberté ne sauraient être au rendez-vous du bonheur de la nation. Et de dire haut ceci : ” la mission que le peuple attend de sa justice, c’est d’être en phase avec le droit, d’être veritablement au service de la vérité, car quoi de plus terrible pour une nation, que de voir la justice dévoyée et le droit stipendié “.

    M. Maïga

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    2 COMMENTAIRES

    1. VISION2013, tu es plus qu’un bon observateur, tu a parfaitement la photos de la justice malienne pire c’est le qui est le premier a pietiner le droit au Mali PAUVRE MALI!!! c’est au Mali que le voleur est roi. RIEN A DIRE la JUSTICE AU MALI VA TRES TRES TRES MAL 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳 😳

    2. Voila un expert en la matiere… sauf qu’il est tres difficile de corriger la justice malienne. En fait, le Mali est le seul pays au monde ou aucun crime n’est au-desssus des arrangements des juges: on peut tuer, on peut piller les biens publiques, on peut violer, on peut braquer et toujours arranger pour sa liberte sans aucune difficulte. Les autorites arretent la drogue on paye puis les proprietaires non seulement seront leberes mais aussi permis de livrer leur marchandise. Le passeport malien on l’achete comme on achete un boubou au marche… cest de l’impunite absolue au Mali…au Burkina tout pret on peut voir que la justice existe et le civisme de la population et les autorites tres tres avancé par rapport au MALI.

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