Cour d’Assises : Accusé d’assassinat, Ganda Keïta a écopé de 2 ans d’emprisonnement ferme

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    A la barre pour répondre des faits d’accusation portant la mort du berger Doula Sow, Ganda Keïta n’a pas échappé à la sanction des magistrats de la Cour d’Assises : il en a pris pour 2 ans d’emprisonnement ferme. Il devra en outre payer 5 000 000 de FCFA à titre de dommages et intérêts à la partie civile.

    Les travaux de la Cour d’Assises, qui ont connu un démarrage tardif ce lundi 20 juin à cause de la rencontre des magistrats africains à Bamako, n’ont pourtant rien perdu de leur superbe. Ces travaux étaient conduits par le Président El Hadji Amadou Ba, assisté de Mama Diarra et de Tiècoura Samaké, avec la présence sur le Ban du Ministère public de M. Souleymane Berthé du Parquet de la Commune V. La défense de l’accusé était assurée par Maître Mamadou Camara.

    De l’information, il ressort que courant février 2010, Doula Sow, berger de son état, est allé au pâturage en compagnie de deux de ses  frères cadets. Alors que leurs animaux broutaient dans un champ qui venait d’être nouvellement récolté, Ganda Keïta et Karounga Keïta arrivèrent sur les lieux. C’est alors que s’ensuivirent des ordres provenant des frères Keïta à l’endroit du berger, lui demandant de quitter immédiatement le champ en question. Après ces quelques phrases, Ganda et Karounga Keïta continuèrent leur chemin. Mais au retour, ils constatèrent que leurs injonctions n’avaient pas été respectées par le berger Doula Sow. Ils lui ordonnèrent de nouveau de quitter immédiatement  le champ.

    Mais Doula Sow, qui était en compagnie de ses frères, n’avait certainement pas pris au sérieux les menaces de Ganda et Karounga Keïta. Aussi, pour faire davantage peur au berger, Karounga Keïta tenta de se saisir d’une vache dans le but de contraindre Doula Sow à évacuer son troupeau du champ. Après s’être saisi d’un animal, il demanda à Doula Sow de le suivre chez leur père. En cours de route, Doula Sow fut surpris par Karounga Keïta qui lui assena un violent coup de bâton sur la tête. Du coup, le malheureux berger tomba évanoui. Alors ganda Keïta (le frère de Karounga) saisit le couteau que Doula portait au ceinturon. Comme si le violent coup reçu par le berger ne suffisait pas, Ganda Keïta aggrava la situation en poignardant le berger au thorax. 

    Tant à l’enquête préliminaire qu’à l’information et à la barre, Ganda Keïta a reconnu  son forfait sans ambages. Mais il a tout de suite souligné que sa victime a été la première à lui donner des coups : ce qui reste bien difficile à vérifier aujourd’hui, d’autant plus que Doula Sow n’est plus de ce monde. Ganda a expliqué, qu’avant de se battre avec lui, le malheureux Doula Sow a été le premier à donner un violent coup de bâton à Karounga qui avait même perdu connaissance pendant de longues minutes. Et Ganda Keïta, de confier qu’au cours de leur accrochage, le couteau de Doula était tombé, et lui, il s’en est vite servi pour se défendre. Malheureusement les choses se sont mal passées, puisque Doula Sow a succombé suite à ses blessures.

    Maître Mamadou Camara qui assurait la défense de l’accusé a plaidé que son client n’avait d’autre choix que de se défendre de la sorte contre quelqu’un qui semblait être plus fort que lui. Dans ce cas on peut bien parler de légitime défense, a-t-il poursuivi. Dans son réquisitoire, le Ministère public représenté par M. Souleymane Berthé du Parquet de la Commune V a requis qu’il plaise à la Cour, dans sa souveraineté, de  refuser le bénéfice des circonstances atténuantes à l’accusé. De son côté, la défense, tout en plaidant coupable, a demandé à la Cour d’accorder une nouvelle chance à son client.

    Ainsi après s’être retirée, la Cour, dans sa sagacité, a reconnu que Ganda Keïta est coupable des faits qui lui sont reprochés, tout en lui faisant bénéficier des faveurs de l’article 18 du Code pénal. Après  l’énoncé du verdict, Ganda Keïta a écopé de  24 mois d’emprisonnement ferme. Il devra en outre payer la somme de 5 000 000 de FCFA de dommages et intérêts à la partie civile.
    Par Kassoum Mariko


    Inculpé pour vols qualifiés, Boubacar Bah est simplement acquitté, tandis que son complice Oumar Koné écope de la réclusion à perpétuité


    Ce lundi 20 juin, le combat mené d’une main de fer à la barre par Maître Mariam Traoré a été bénéfique pour son client, Boubacar Bah dit « Flakè » qui, au finish, a été déclaré non coupable des faits qui lui étaient reprochés et acquitté par la Cour. Mais son complice Oumar Koné dit « N’fa » a écopé de la réclusion à perpétuité par contumace.  

    Inculpé pour vols qualifiés, Boubacar Bah dit « Flakè » a été blanchi par la Cour et simplement acquitté ; son complice, Oumar Koné, qui n’était pas présent à la barre, a écopé de la réclusion à perpétuité. Cette affaire qui remonte à la nuit du 31 décembre 2007 au 1er janvier 2008 portait sur le vol d’une moto appartenant à un certain Moussa Traoré. Des informations, il ressort que Boubacar Bah dit « Flakè » et Oumar Koné dit « N’Fa » avaient utilisé la force pour lui retirer sa moto. Pour ce faire, ils étaient armés au moment de leur opération qui s’était déroulée duite aux environs de la cour d’ATT qui était entre les mains d’un certain Tomba Traoré, militaire de son état. Les recherches et investigations ont aussitôt abouti à l’interpellation de Boubacar Bah dit « Flakè » qui a dû dénoncer Oumar Koné comme étant l’auteur principal de l’acte. Après interrogatoire, les deux jeunes furent inculpés pour des faits de vols qualifiés.

    Mais après le forfait, Boubacar Bah dit « Flakè », qui avait du être  conseillé par certains de ses amis, notamment les nommés Soumaïla Cissé et Oumar (sans aucune autre précision sur lui), s’était rendu à Sikasso. Il a soutenu que lorsque l’affaire du vol de la moto avait éclaté à Bamako, il en a reçu l’information par ces mêmes amis.

    Dans sa plaidoirie, Maître Mariam Traoré a soutenu que dans cette affaire, le doute est grand quant à la culpabilité de son client. « Sur ce, tout que les uns et les autres ont entendu, personne ne peut soutenir que Boubacar Bah dit Flakè est coupable de vol de moto. Plus étonnant encore, depuis le début de cette affaire, le militaire avec qui la moto a été retrouvée n’a jamais porté plainte contre qui que ce soit », a-t-il ajouté.

    Après l’analyse des faits, Boubacar Bah, qui avait bénéficié des circonstances atténuantes de la part de la Cour, a été acquitté sans aucune forme de procès pour insuffisance de charges contre lui. Par contre, le nommé Oumar Koné dit « N’Fa », qui serait en fuite, selon nos sources, n’a pas eu la même chance que son probable complice : il a écopé de la réclusion à perpétuité par contumace.
    Par Kassoum Mariko

    Accusé par sa nièce de viol ayant abouti à une grossesse, Gourou Sanogo a été acquitté pour insuffisance de charges contre lui

    Le mardi dernier, la Cour était présidée par Moussa Oudé Diallo, assisté des conseillers Bougary Sissoko et Badra Aliou Nanacassé. L’affaire la plus attendue de la journée et qui portait sur un cas de viol mettait aux prises Souleymane Koné, représentant du Parquet général et Substitut du Procureur de la République près le Tribunal de Première Instance de la commune VI, à Maître Lassana Koné, avocat à la Cour.

    Cette affaire de viol (fait prévu et puni par l’article 226 du Code pénal), a été suivie avec attention par le public qui avait massivement fait le déplacement dans la salle « Boubacar Sidibé » de la Cour d’Appel de Bamako ce mardi 21 juin. Du dossier, on peut retenir que le 8 février 2010, la fillette Astan Soïta Samaké, alors âgée de 16 ans, a été victime d’une agression sexuelle de la part de son oncle. Ce jour-là, aux environs de 19 h, alors qu’elle était malade et couchée, son oncle Gourou Sanogo (38 ans au moment des faits) était rentré dans sa chambre dans l’intention de lui proposer une séance de massage corporel à l’aide du miel et du beurre de karité. C’est que l’oncle indélicat avait bien mûri son plan. Pour effectuer à bien ledit « massage », il déshabilla sa nièce (Astan Soïta Samaké) pièce par pièce. Après être parvenu à la convaincre, il mit son plan à exécution, mais sans le consentement de la fillette. La suite se passe de tout commentaire puisqu’il parvint à se soulager de ses instincts sexuels, vidant du coup une énorme quantité de « liquide » sur sa nièce, jusqu’à salir les habits de cette dernière.

    A la barre ce mardi, Astan Soïta Samaké a confié qu’après son forfait, son oncle l’avait abandonnés seule dans la chambre, après avoir proféré  des menaces à son encontre. Aux ses dires d’Astan, il l’a même menacée de mort au cas où elle le dénonçait à sa tante. Prise de peur, elle passa un bon moment sans pouvoir porter l’information à la connaissance de sa tante. Mais finalement, ce qui devait arriver arriva : le 26 février 2010, Astan constata l’interruption de ses menstruations. C’est alors qu’elle prit son courage à deux mains et informa son frère aîné, Bakary Samaké en ces termes : « Bakary, il y a quelques jours, j’ai été victime d’agression sexuelle de la part de notre oncle Gourou Sanogo. Et je viens de constater que mes règles sont interrompues ».

    Sitôt informée par Bakary, sa belle sœur Massan Samaké saisit la Brigade de gendarmerie. Interpellé, et après interrogatoire, Gourou Sanogo, bien qu’ayant nié les faits, fut inculpé de viol. Mais il a soutenu qu’il existait des antécédents entre lui et Massan, et que pour cette dernière, c’était l’occasion toute trouvée pour l’envoyer en prison. Il a ensuite souligné que Massan est également impliquée dans ce méfait.

    Le 16 juillet 2010, lors de leur confrontation, Astan a dû expliquer en détail les faits et gestes de Gourou Sanogo ayant  précédé l’agression sexuelle. Elle a déclaré que son oncle n’était d’ailleurs pas à son premier coup, qu’il s’est déjà livré à d’autres agressions sexuelles et que si sa mémoire est bonne, c’est la quatrième fois qu’il la viole : ce qui a finalement provoqué sa grossesse. Selon elle, le scénario était le même, et à chaque fois, Gourou profitait de l’absence des membres de la famille pour abuser d’elle. Et Astan, de souligner « Il m’a toujours demandé de garder le silence, et que si je disais à quelqu’un qu’il avait couché avec moi, alors, il allait me tuer ». Les propos de Astan Soïta Samaké ont été corroborés par sa tante Korotoumou Samaké qui n’est autre que…l’épouse de Gourou. Cette dernière a confirmé qu’en la matière, son mari n’avait pas une bonne réputation dans les alentours de leur domicile. « Il était d’une mauvaise moralité », a-t-elle poursuivi avant de soutenir qu’elle-même avait constaté, et cela à maintes reprises, que Gourou cachait quelque chose dans la tête : ce comportement étrange l’avait amenée à douter de la sincérité de son mari. Mais l’inculpé a soutenu que dans sa vie, il n’a jamais commis de tels actes et il n’est pas incestueux au point de coucher avec une fille qui, de surcroît, est sa nièce.

    Des témoignages ont fait croire plutôt à un complot monté de toutes pièces contre Gourou afin de le priver du privilège que  lui accordait sa femme. Des débats sont ressortis certains points d’ombre soutenant que Gourou Sanogo était pris en charge par sa femme Korotoumou Samaké, la tante de Astan. Aussi, il a été confirmé que la concession dans laquelle habitait le couple (monsieur et madame Samaké) appartient à l’épouse de Gourou. Il s’est par ailleurs avéré que Gourou Sanogo ne s’entendait pas très bien avec certains membres de la famille, particulièrement Massan Samaké (sa belle sœur). Selon Gourou, toute action entreprise par lui rendait jaloux certains membres de sa belle famille. A un certain moment, les beaux parents de Gourou, qui le qualifiaient de bon à rien, s’interrogeaient quant à l’entretien dont il  bénéficiait de la part de son épouse Korotoumou.

    Dans sa plaidoirie, Maître Lassana Koné soutiendra : « L’homme qui a violé Astan n’est pas mon client. Allez chercher le coupable. Gourou ici présent n’est coupable d’aucun fait d’agression sexuelle ». Et la défense, de confier, qu’aucune preuve concrète n’est établie dans cette affaire contre son client. Il indiqua également que le fait d’envoyer Astan faire ses vacances ailleurs étaye tout sur cette affaire, puisqu’après son accouchement, le bébé perdit malheureusement la vie juste le lendemain. Des faits et comportements qui prouvent suffisamment que tout était planifié pour « plonger son client dans le trou ». D’ailleurs, le test ADN effectué par la suite a attesté que Gourou n’est coupable de rien. Après une analyse minutieuse des faits, la Cour a déclaré qu’il existe un grand doute dans ce dossier. Et comme en la matière, le doute profite à l’accusé, Gourou Sanogo a été purement et simplement acquitté.
    Par Mahamane Abdoulaye Touré « Hamane »

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