Les travaux de la deuxième session ordinaire de la Cour d’Assises se poursuivent toujours dans la salle « Boubacar Sidibé » de la Cour d’Appel de Bamako sise à Banankabougou. La journée du 12 octobre a été marquée par la condamnation à mort, par contumace, des assassins de Fatoma Diarra.
Les deux condamnés sont inculpés pour des faits relatifs à l’assassinat de Fatoma Diarra en février 2004, à Kondji, dans l’ex-arrondissement de Koumantou, cercle de Bougouni. De ce dossier, il ressort que c’est la femme de la victime qui, ayant constaté l’absence prolongée de son mari parti au champ la veille, a tenu le cousin de ce dernier (Diakaridia Diarra) de ladite absence. Quelques instants plus tard, Diakaridia se rendit au champ de Fatoma pour être mieux édifié sur la raison de son absence prolongée.
Dès son arrivée au champ, sa surprise fut grande quand il découvrit le corps sans vie de son frère Fatoma dont la tête, le visage, le ventre et les deux flancs portaient des traces de couteau. Diakaridia Diarra revint aussitôt informer le chef de la famille qui, à son tour rendit, compte au chef du village qui alerta la gendarmerie.
L’enquête aussitôt ouverte, et surtout les informations diffusées par la radion rurale de Tienfala, aboutirent à l’arrestation de Sidy Koné par des chasseurs. Il faut signaler, par ailleurs, que Sidy est un cousin de la victime. Son arrestation a permis de mettre la main sur Soumaïla Koné. Aussitôt leur forfait accompli, ces deux jeunes gens avaient disparu dans la nature.
Ne s’étant pas présentés à la barre, conformément aux dispositions du Code Pénal, notamment en ses articles 199 et 24, et vu lesdits articles et l’ensemble des dispositions du Code de Procédure Pénale, les deux inculpés, Soumaïla Koné et Sidy Koné, ont été condamnés par contumace à la peine de mort.
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Poursuivi pour viol, Pierre Traoré a, de son côté, écopé de 20 ans de réclusion par contumace
Les faits remontent à l’année 2003. L’accusé, Pierre Traoré, avait abordé la demoiselle Korotoumou Diarra qui revenait de l’école et lui avait fait des avances. Malgré le refus et surtout, la résistance de cette dernière, Pierre Traoré avait insisté et continué à harceler la pauvre demoiselle pendant de longues semaines. Une fois, il avait même confisqué sa montre.
Finalement, le 17 février 2003, aux environs de 13 heures, Pierre Traoré s’était posté sur le trajet scolaire de Korotoumou Diarra et lui avait demandé de le suivre pour aller récupérer sa montre. Alors, Korotoumou Diarra (âgée de moins de 17 ans à l’époque) le suivit, car elle ne voulait pas abandonner sa montre. A leur arrivée au domicile de Pierre Traoré, ce dernier la conduisit de force à l’intérieur de sa chambre. Les amis de Pierre, qui se trouvaient sur place, s’éclipsèrent.
Pierre Traoré menaça alors Korotoumou Diarra avec un sabre. Prise de peur, la demoiselle se laissa violer par Pierre. Ayant ainsi perdu sa virginité, Korotoumou Diarra informa ses parents, notamment sa mère. Interpellé, Pierre Traoré reconnut son forfait ; mais il ne s’était pas présenté à la barre le jeudi dernier. Aussi a-t-il été condamné par contumace à 20 ans de réclusion.
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Accusé de pédophilie, Sékou Diakité a écopé de 10 ans de réclusion ferme
Le mardi dernier, Sékou Diakité (né le 24 décembre 1990 à Bamako) répondait à la barre des chefs d’accusations qui lui sont reprochés, Sékou Diakité, n’a pu échapper aux foudres des magistrats de la Cour d’Assises. Il a écopé de 10 ans de réclusion ferme, pour avoir commis un acte de pédophilie, à Sébénicoro, le 16 juillet 2009, sur la petite Aïssata Sanogo, qui était en train de s’amuser avec son jeune frère à la porte de leur concession.
Après s’être présenté aux enfants, il prit Aïssata Sanogo par la main avant de l’entraîner de force dans une maison inachevée, tout en menaçant le petit frère de Aïssata de ne pas les suivre. Bien que celui-ci s’était mis à pleurer, surtout n’ayant pas la force de sauver sa sœur, Sékou Diakité a été sans pitié pour la petite Aïssata.
Ayant essayé mais sans atteindre son but, puisque n’ayant pu mettre son pénis là-dedans, il mit alors son doigt dans le vagin de la petite. Pendant qu’il commettait son forfait, les parents de la petite Aïssata, qui a avaient été alertés par le frère de la victime, aperçus de loin Sékou Diakité, qui sentant le danger, prit la fuite. Il fut appréhendé grâce aux concours de tierces personnes.
Conduit à la police, il reconnut son forfait. Ce mardi à la barre, Sékou Diakité, malgré ses tentatives, n’a pu nier les faits qui lui sont reprochés. Aussi, après l’avoir retenu dans les liens de l’accusation, la Cour l’a condamné à 10 ans de réclusion ferme.
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Pour un acte de pédophilie, Zoumana Camara a écopé de 5 ans de réclusion.
Le groupe de malfaiteurs, de voleurs associés et de complices, notamment Zoumana Camara, Dramane Diarra, Gaoussou Diarra, Fafné Cissé et Boubacar Diarra, étaient à la barre le week-end dernier pour répondre des chefs d’accusation qui leur sont reprochés.
Des informations, il ressort que ce groupe de malfrats qualifiés opérait en bande dans les communes II et VI du District de Bamako. Ayant été saisie par plusieurs victimes, la police du 3ème arrondissement était parvenue à mettre la main sur le nommé Boubacar Diarra. Rappelons que ce dernier avait été arrêté alors qu’il se trouvait en possession d’un pistolet de fabrication artisanale.
Les recherches des éléments du commissariat de police du 3ème arrondissement avaient abouti à l’arrestation de Zoumana Camara, quelques jours plus tard. Ainsi, les autres membres du groupe qui avaient tenté de se cacher furent démasqués par la police du 3ème. Devant les Magistrats de la Cour d’Assises, le chef du groupe, Zoumana Camara, a soutenu que Boubacar Diarra n’a rien à voir avec les méfaits commis par son groupe a commis.
Ainsi blanchi, Boubacar Diarra a été déclaré non coupable et acquitté. Quant à Zoumana Camara lui-même, après avoir plaidé coupable des faits qui lui sont reprochés, il a écopé de 5 ans de réclusion ferme. Etant en prison depuis le mois de juillet 2007, Zoumana n’a pas fini de séjourner au « Lycée public » (Prison centrale) de Bamako Coura.
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Un autre Burkinabé a écopé de 5 ans de réclusion
Suite aux travaux de la deuxième session de la Cour d’Assises, Moussa Ouédraogo, qui a comparu à la barre ce jeudi 14 octobre 2010, a été inculpé pour des faits de vols qualifiés, d’association de malfaiteurs, détention illégale d’armes de guerre et de munitions.
Né vers 1982 à Koupèla, au Burkina Faso, fils de Dramane et de Aïssata Minougou, Moussa Ouédraogo, sous mandat de dépôt depuis le 29 octobre 2007, répondait à la barre, ce jeudi 14 octobre 2010, des chefs d’accusation qui lui sont reprochés, portant sur des cas de vols qualifiés, d’association de malfaiteurs, de détention illégale d’armes de guerre et de munitions. Face au président Mama Diarra, assisté de Tiècoura Samaké et de Hamidou B. Maïga avec, sur le ban du Ministère public, l’avocat général par intérim près la Cour d’Appel de Bamako, Moussa Ouédraogo n’avait aucune chance d’éviter la sanction.
Les faits remontent au 7 septembre 2007 (et dates antérieures). De l’information résultant de son dossier, il ressort qu’entre les villages de Bérian et de Kankéléna, trois bandits armés ont intercepté, à l’aide de barricades, un camion à destination de la foire hebdomadaire de Torakoro. La suite est sans commentaire puisque les occupants du camion ont été dépouillés de tous leurs biens, notamment de l’argent.
Leur opération réussie, ils se fondirent dans la nature à l’aide de deux motos : une Djakarta et une Royal.
Après avoir été informé de l’attaque dont venait d’être victime un camion de forains, le maire de la commune rurale de Danou (Torakoro) fit aussitôt diffuser des messages à la radio locale « Kafo kan ». Le maire invita également les chasseurs à prendre les dispositions utiles pour démasquer ces bandits de grands chemins. C’est ainsi qu’au cours de leur chasse à l’homme, les maîtres de la brousse du village de Nohi, dans la commune voisine de Syentoula (cercle de Bougouni) parvinrent à mettre le grappin sur un jeune circulant sur une moto Djakarta et qui tenta de s’échapper.
L’information a alors vite fait de circuler. Moussa Ouédraogo fut arrêté à Sélingué (il était pieds nus) alors qu’il tentait de s’infiltrer en Guinée Conakry par le fleuve. Mais malheureusement pour lui, ce fut la fin de sa cavale. Conduit à la gendarmerie, Moussa Ouédraogo a reconnu son forfait dès les interrogatoires préliminaires. Mais il a tout tenté à la barre le jeudi dernier, sans pour autant parvenir à tromper le Président Mama Diarra et son équipe. Dans son réquisitoire, le représentant du ministère public, Alfisseini Diop, a demandé à la Cour de retenir Moussa Ouédraogo dans les liens de l’accusation. Il soulignera que les faits qui lui sont reprochés sont clairs, et qu’il n’existe aucun doute sur sa culpabilité.
Moussa Ouédraogo a donc sollicité la clémence de la Cour, tout comme son avocat, Maître Baba Sissoko, dont la plaidoirie a beaucoup contribué à l’allègement de la peine de l’accusé. Après avoir statué sur ce dossier, la Cour a déclaré Moussa Ouédraogo coupable des faits qui lui sont reprochés. Mais ayant bénéficié des faveurs du hasard, l’accusé s’en est sorti avec seulement cinq petites années de réclusion ferme. En prison depuis le 29 octobre 2007, il devra continuer à « égrener son chapelet » dans l’enceinte de la prison centrale de Bamako Coura.
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Peine de mort pour Ousmane Traoré dit « Zou » ; El Hadji Kébé, lui, s’en sort avec 15 ans de réclusion
Accusés d’association de malfaiteurs, d’assassinat, de vols qualifiés, de coups et blessures volontaires, de complicité, de port illégal d’armes à feu et de munitions, les sieurs El Hadji Kébé (âgé de 41 ans) et Ousmane Traoré dit « Zou » (âgé de 40 ans) étaient à la barre ce vendredi 15 octobre 2010 pour se défendre contre les chefs d’accusation qui leur sont reprochés.
Face au président El Hadji Amadou Bah, assisté de Alou Badra Nanacassé et Yaya Koné, le Président du Tribunal de Ségou et, sur le Ban du ministère public, Amadou Bah, Substitut du Procureur en Commune IV, la tâche des inculpés Ousmane Traoré dit « Zou » et El Hadji Kébé n’était pas du tout aisée. C’est pourquoi l’accusé Ousmane Traoré dit « Zou » aurait confié à un de ses proches qu’il risquait la peine capitale. Eh bien, il n’avait pas tort, puisque la Cour lui a effectivement « collé » la peine de mort.
Ousmane Traoré dit « Zou » et El Hadji Kébé auraient causé plusieurs délits à travers la région de Ségou, en complicité avec d’autres malfaiteurs associés, détenteurs illégaux d’armes à feu et assassins de surcroît. De leur dossier, le ressort que dans la nuit du 7 au 8 février 2007, les nommés El Hadji Kébé, Ousmane Traoré dit « Zou », Amadou Sidibé dit « Dieng », Brigui Maïga, Amadou Diallo et Macky Bah décidèrent de se faire un peu d’argent. Aussi se rendirent-ils sur la route de Markala pour tendre un guet-apens aux voyageurs.
Avant leur départ, ils se fixèrent rendez-vous au rond point de Ségou, aux abords du siège de l’agence BNDA. Après s’être retrouvés au complet, ils se munirent de leurs pistolets de fabrication artisanale et de marque française, pour ensuite prendre la route de Markala. A mi chemin, ils barrèrent la route à l’aide de troncs d’arbre et attendirent l’arrivée des premiers véhicules. Malheureusement pour eux, le premier véhicule qui arriva refusa d’obéir à leur injonction et fonça sur eux, blessant du coup El Hadji Kébé et tuant Amadou Kelly.
Après s’être dispersés un instant, les autres coupeurs de route, à savoir, Ousmane Traoré dit « Zou », Amadou Sidibé dit « Dieng », Brigui Maïga et Macky Bah revinrent sur leur pas et poursuivirent leurs opérations. Ils parvinrent ainsi à extorquer de l’argent à certaines personnes et à violenter physiquement leurs victimes. Après la route de Markala, les brigands se rendirent sur celle de Dioro à bord de leur véhicule d’opération. Alertés, les gendarmes et les policiers entreprirent des recherches. Leur collaboration porta des fruits puisqu’elle a permis l’arrestation de Ousmane Traoré dit « Zou » et de El Hadji Kébé. Quant aux autres bandits, notamment Amadou Sidibé dit « Dieng », Macky Diallo et Brigui Maïga, ils seraient tous en cavale.
A la barre le vendredi dernier, Ousmane Traoré dit « Zou » et El Hadji Kébé, les deux malfrats du groupe arrêtés entre Markala et Ségou et conduits devant le juge, ont reconnu leur forfait, mais ont demandé la clémence de la Cour. Leur défense, qui était assuré par Maître Karim Idrissa Touré, après s’être battu comme un beau diable pour défendre son « protégé »,a pu obtenir de la Cour une peine de 15 ans de réclusion pour El Hadji Kébé. Quant à Ousmane Traoré dit « Zou », il a écopé de la peine capitale, surtout que des dossiers, il ressort que « Zou » est un repris de justice, donc un vrai habitué des maisons d’arrêt. Les renseignements recueillis le concernant ont donc lourdement joué en sa défaveur.
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Coupable de coups mortels, Kagnambé Traoré a écopé de 2 ans de prison ferme
Les travaux de la deuxième session ordinaire de la Cour d’Assises se poursuivent, conformément au calendrier établi et selon le souhait du public qui accorde une importance capitale aux séances.
Répondre à la barre des faits de coups mortels qui lui sont reprochés, Kagnambé Traoré (âgé 31 ans), mis sous mandat de dépôt le 16 janvier 2009, a reconnu les faits. Mais il a soutenu n’avoir pas eu l’intention de tuer, avant de confier qu’il voulait leur donner des leçons. Mais malheureusement pour lui, sa victime, Kabaye Dakouo, est décédée suite aux coups qu’il a reçus. Quant à son frère, Dami Dakouo, il a été sérieusement blessé ; mais Dieu merci, il a eu la vie sauve.
Les faits, qui remontent au 9 janvier 2009 et se sont déroulés dans le village de Dimana (cercle de Tominian) rapportent que c’est au cours d’une bagarre que Kagnambé Traoré, muni d’un gourdin, assena des coups aux frères Kabaye Dakouo et Dami Dakouo. Au cours de l’accrochage avec les frères Dakouo, Kagnambé Traoré blessa mortellement Kabaye Dakouo, qui succomba quelques instants plus tard à ces blessures, après avoir énormément perdu du sang. Quant à son frère, Dami Dakouo, il l’a échappé belle grâce au concours de sauveteurs, arrivés quand même un peu tardivement.
Lors de son interrogatoire à la gendarmerie, l’inculpé avait déclaré n’avoir pas voulu la mort de Kabaye Dakouo. Tout comme à la barre le vendredi dernier, il a dit indiqué (comme auparavant) avoir seulement voulu donner des leçons aux frères Dakouo. Et Kagnambé Traoré, de soutenir qu’il avait été provoqué par Kabaye Dakouo et son frère Dami. Selon lui, son acte était presque de la légitime défense. Kagnambé Traoré a tout de même regretté la mort de Kabaye Dakouo, parce qu’il n’avait certainement pas mesuré la gravité des blessures de sa victime : selon lui, ce dernier devait s’en sortir. Mais hélas pour lui, ce ne fut pas le cas…
Après avoir écouté les plaidoiries de l’accusé et de son avocat, et surtout le réquisitoire du représentant du Ministère public, et après analyse de son dossier, la Cour a retenu Kagnambé Traoré dans les liens de l’accusation. Mais l’accusé, qui a bénéficié de circonstances atténuantes, a finalement été condamné à 2 ans de réclusion ferme.
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Accusé de coups et blessures volontaires et de viol, Abaya Kimbiry a écopé de 5 ans d’emprisonnement
Pour se blanchir des chefs d’accusation pour lesquels il est emprisonné depuis le 26 juin 2009, Abaya Kimbiry (âgé de 31 ans), tout en reconnaissant son forfait, a soutenu à la barre qu’à maintes reprises, il a été provoqué par la dame Nouha Siby. C’est pourquoi il a dû choisir le moment opportun pour se venger d’elle.
Les commentaires du dossier rapportent qu’en se rendant à Palaly à dos d’âne en compagnie de ses deux enfants, la dame Nouha Siby a rencontré le sieur Abaya Kimbiry, qui venait de sortir d’un buisson, muni d’un bâton. Ce dernier lui déclara alors qu’il a envie d’entretenir des rapports sexuels avec elle ; ce que refusa la dame qui, du coup, reçut des coups de bâton sur la tête. Nouha Siby perdit alors connaissance ; et ses deux enfants s’enfuirent vers le village voisin. Quant à Abaya Kimbiry, il ne se priva pas du luxe de tenir des rapports sexuels avec sa victime, malgré sa perte de connaissance.
Abaya Kimbiry voulait même récidiver son acte ignoble. Malheureusement pour lui, l’alerte avait été donnée par les enfants de la victime : ce qui a été salutaire pour cette dernière, puisque le violeur s’apprêtait à satisfaire complètement sa libido. Abaya Kimbiry fut donc appréhendé par les villageois, avant d’être présenté au chef du village de Palaly, pour être ensuite conduit à la brigade territoriale de gendarmerie de Ballé.
A l’interrogatoire, il aurait soutenu avoir été plusieurs fois provoqué par la dame Nouha Siby. Aussi a-t-il du attendre le moment propice pour se venger d’elle. A la barre, Abaya Kimbiry a reconnu sa culpabilité, avant de demander à la Cour de lui donner une nouvelle chance dans la vie.
Après avoir statué sur son dossier, la Cour a retenu Abaya Kimbiry dans les liens de l’accusation et l’a condamné à 5 ans d’emprisonnement.
Par la Rédaction