Coup de griffe : Girouettes et ventilateurs

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L’autre jour, un ami me vantait les mérites d’un homme politique qui, disait-il “n’a jamais changé d’opinion en vingt ans”. Vingt ans ! Un record. J’ai vivement compati à l’infirmité dont souffre ce monsieur. Moi qui ai la chance et la possibilité de changer d’opinion plusieurs fois par jour, selon mon information, j’imagine le supplice de ceux qui, surtout en ces temps de chaleur exacerbée par les coupures intempestives d’électricité, ne peuvent pas jouer à la girouette, disons ne peuvent pas changer de linge intellectuel.

Mais faire une girouette à la façon de certains de nos hommes politiques a quelque chose d’odieux parce que c’est le type même de la roublardise, pour ne pas dire du mensonge bête.

Oui, certains hommes politiques pensent qu’ils ont le droit de changer d’avis et de position comme ils changent de chemises. Ils ne pensent pas aux conséquences de leurs prises de positions dans lesquelles ils entraînent des centaines, voire des milliers de gens qui sont leurs affidés.

La poursuite de l’intérêt personnel n’est certainement pas absente dans tout acte que nous posons au quotidien. Mais de là à toujours tourner avec la direction du vent pour jouer à la girouette et au ventilateur, il y a un pas qu’il faut se garder de franchir.

L’homme politique a un rôle important à jouer dans l’éducation des citoyens et ce n’est un hasard si, dans les temps, les partis politiques entretenaient des écoles du parti. Tout le contraire aujourd’hui parce que les militants -d’ailleurs s’il y en a encore- ne sont que du bétail politique à amener à l’abattoir.

Il faut que cela cesse et la refondation du Mali dont on parle tant ne peut se produire sans que des abcès du genre ne soient crevés pour vider le pus y contenus car même en période trouble comme celle que nous visons, les politiques ne contribuent pas à apporter de l’éclairci parce que déjà mal vus par une population qui ne les considère que comme des combinards.

Amadou  Bamba NIANG

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